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Joëlle Deniot. Edith PIAF. La voix, le
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(Jean Luc Giraud sur une prise de vue de
Léonard Delmaire
Eros
sauvage, Eros
sublimé : son mythe, son
schème, son tragique
sont inscrits au cœur
des cultures, de leurs
réflexivités artistiques
et scientifiques.
De
Platon à Freud, pour ne
prendre que ces deux
grandes références,
Eros, symbole et/ou
concept, interroge le
désir, l’élan dynamique
qui tout à la fois
maintient l’être, le
sujet dans son unité et
le projette dans le
rapport à l’Autre ainsi
que dans la connaissance
intuitive du monde à
contempler, transformer
ou détruire.
Car
Eros ambivalent est
aussi dévoration ; il
est manque, faille,
débordement au-delà du
bien et du mal dont les
pulsations biographiques
définissent contours et
styles de la personne,
dont les pulsations
historiques définissent
contours et styles des
sociétés.
On
le nomme pulsion, force,
volonté de vie – et ce
n’est jamais tout à fait
la même chose – car
d’univers philosophiques
pluriels en univers
psychanalytiques, on
a, dans chaque cas,
changé d’épistémologie
|
|
Bilan
réflexif
d'itinéraires
de
recherches
en
Sciences
Sociales
Université
de
Picardie
Jules
Verne -
LESTAMP
Amiens Déc.
2008
dernière
modification
27
avril
2015
|
|
Edité par
Joëlle Deniot et
Jacky Réault
Cofondateurs invités avec Joëlle Deniot,
Responsables de l'axe Sociologie de l'ea 4287 Habiter-PIPS de l'UPJV
Journée d’étude d’approches sociologiques Axe 3
Habiter – PIPS EA 4287 UPJV Amiens 5 décembre 2008
|
Les
participants
et
leurs
sujets
d'intervention
:
|
|
|
>Joëlle-Andrée
Deniot
Nantes,
Variations
anthropologiques |
|
> |
Antoine
Baczkowski
Toulouse
Nantes,
Contre
toute
attente
|
|
> |
Pierre
Cam
Nantes,
La
sociologie
un
art
de
funambule |
|
> |
Sébastien
Peyrat
Paris,
La
justice
des
cités
urbaines
de
banlieue
:
une
Justice
pour
la
société
tout
entière
? |
|
> |
David
Morin
Ulmann
Nantes,
Matérialisme
romantique
Une
anthropologie
triste
et
sauvage |
|
> |
Gérard
Déhier
Angers,
Identité
réflexive,
un
point
à
l'envers,
un
point
à
l'endroit:
être
ou
ne
pas
être
sociologue |
|
> |
Elisabeth
Lisse
Angers
Soi
et
les
autres.
A
qui
sert
la
sociologie
? |
|
> |
Jacky
Réault
Nantes
L'en
soi,
le
pour
soi...
le
chez
soi
?
La
"classe"
au
risque
des
espaces-temps
du
monde
(texte
d'attente) |
|
> |
Yves Gérin Amiens,
L'hypothèse d'une crise identitaire de
la psychologie. Théorisation,
professionnalisation, impasses.
|
|
> |
Geneviève
Hoffmann,
Amiens,
Paris
Centre
Louis
Gernet,
Curiculum vitae scientifique
sélectif
offert
pour
Bilan
réflexif
d'itinéraires
de
recherche,
Axe
III
Habiter-Pips,
Jacky
Réault pour
la
journée
du 5
décembre
2010. |
|
Neuf chercheurs ont fait dans la journée l'aller-retour Nantes, 6 (ou Angers 1 ou Paris 2) Amiens dans la journée pour honorer l'invitation qui leur avait été faite de participer à la fondation d'Habiter-PIPS par Dominique Cochart-Coste et le Président de l'Université de Picardie Jules Verne, relayés par Olivier Lazzarotti, refondant l'axe d'une sociologie absente. L'axe III symbolisera la dynamique du Labo jusqu'à l'amiénisation qui lui porta un coup fatal JR .
Ont
également
participé à
cette
journée,
Christophe
Baticle,
Stephen
Bouquin,
Alain
Maillard,
Les temps
sociaux
sont-ils
compatibles
avec les
temps
historiques
?
Anne-Sandrine
Castelot
Nantes,
Quels
cheminements
du chercheur
sur
l’expérience
des
« cadres »
et
« encadrés »
dans les
cadres
flottants du
travail
salarié et
de la
syndicalisation ?
Olivier
Lazzarotti
était excusé
contribuerait
à une
Edition
papier pour
le texte,
"C'est moi
que je
peins..."
Pour un lieu
d'ANTIRECHERCHES
et d'EGOSCCIENCES.
Variations
anthropologiques
Par
Joëlle-Andrée
Deniot
Professeur
de
sociologie
|
|
« Ce monde est sans
accueil […]
Toute œuvre véritable,
comme tout individu
véritable,
est d’abord un ce qui
n’est pas […]
Il n’y a aucune science
possible, critique
possible, volonté
possible
pour ce qui n’est pas.
Aucune étoile ne
guidant, il faut suivre
fermement l’étoile
absente du langage… »
Rhétorique spéculative,
Pascal Quignard
|
Variations…
prises au
sens musical
de ces
transformations
modales,
tonales,
rythmiques
ou
mélodiques
laissant
toujours
entendre le
thème
original.
Placer cette
ébauche
réflexive
d’une
dynamique de
recherche
sous cette
image offre
un avantage
et un
risque ;
l’avantage
de
correspondre
à une forte
intuition
dont je
connais les
plus
évidents
contours ;
le risque de
m’affronter
aussi à une
intuition
fluide,
multiforme,
complexe
dont je n’ai
jamais
vraiment
explicitée
les voies de
secrète
cohérence.
Cohérence de
plus
toujours
renaissante,
recrée au
fil du
moment où
l’on parle.
En effet,
tel Jean Luc
Godard
affirmant
qu’il est
impossible
d’expliquer
pourquoi on
fait un film
plutôt qu’un
autre
puisque son
inflexion
dépend des
livres, des
événements,
des
références
qui vous
entourent au
moment de sa
fabrication,
tout me
porte à
penser qu’il
en va de
même lorsque
l’on cherche
à ressaisir
son parcours
intellectuel.
Un motif
central se
dessine. Et
la
circonstance
y joue un
rôle égal
voire
supérieur à
celui de la
raison
Ceci n’est
pas …
Cette note
initiale sur
la variation
mène
d’ailleurs à
une première
question. En
effet, je
titre
variations
anthropologiques
et non
sociologiques…
pourquoi ce
glissement
de terme,
alors que
c’est bien
sous le
sceau
institutionnel
de la
sociologie,
que ma
formation
fut
sanctionnée,
mes
recherches
effectuées,
éditées et
que c’est
bien dans le
dispositif
universitaire
de sa
transmission
que
j’effectue
depuis
longtemps
déjà mon
professorat ?
Cette
dissidence
langagière
désigne un
malaise : le
constat peu
confortable,
j’insiste,
que se dire
sociologue
actuellement,
c’est se
penser,
c’est
concevoir
ses objets
du point de
vue d’un
savoir déjà
achevé. Dans
cette
science
qui semble
désormais
déjà close
dans
l’évidence
de ses
indicateurs,
repliée sur
la palette
de ses
paradigmes
adjugés, sur
la
prévision,
saturation
de ses
chaînes
causales,
dans sa foi
en une
rationalité
transparente
… que
faire ? On
peut hésiter
entre
scolastique
- si l’on
recherche
une plus
grande
visibilité -
ou
technicité
pure du
méthodisme,
si l’on se
contente
d’une place
plus
modeste… ou
bien encore,
faire un pas
de côté.
L’anthropologique
ici nommé
est bien sûr
pris comme
large
catégorie
d’approche
du social et
non comme
référence à
une
tradition
instituée.
L’anthropologique
ici nommé
renvoie
d’abord à
cette
possibilité
d’une
indiscipline,
d’une
liberté
prise par
rapport à
l’enfermement/achèvement
disciplinaire
de l’art
officiel de
la
sociologie.
Mais je fais
là aussi un
usage
hétérodoxe
du concept
d’anthropologie
dont je n’ai
pas la
formation
patentée.
L’écart est
donc
double !
Pourtant que
signifie
dans mes
travaux cet
emprunt
braconnier à
la visée
- osons dire
en
paraphrasant
Charles
Wright Mills
- à
l’imagination
anthropologique ?
Pour le
résumer
brièvement,
je
soulignerai
que cela
veut dire :
- Suivre
dans
l’appréhension
de tout
objet, la
dimension de
la longue
durée ;
ceci
revenant à
postuler que
tout
phénomène
social
contient
l’ombre
portée d’un
dogme
civilisationnel
(Pierre
Legendre) en
réactivation,
en gestation
ou en
destruction.
- Mobiliser
pour toute
culture,
celle du
geste (pour
les métiers
ouvriers,
pour l’art
scénique du
chant),
celle de
l’image
(pour le
décor
domestique
populaire),
celle de
l’esthétique
circulant au
quotidien,
celle du
roman de soi
(celui d’un
je,
celui d’un
nous que
chaque
informateur
livre en
toute
situation
d’entretien)
toutes les
formalisations
et espaces
métaphoriques
possibles.
Je veux dire
aussi bien
ceux de la
philosophie
que ceux de
la
psychanalyse,
que ceux de
la
littérature,
que ceux de
la
linguistique
que ceux de
l’ethnologie
bien sûr …
et même ceux
de la
sociologie (!)
mais je
désigne
d’abord là
les voies,
les
croisures
d’ordinaire
barrées ou
du moins peu
recommandées.
Pourquoi ?
Sans doute
parce que
tout élément
de culture
et donc de
société
convoque
virtuellement
tout le
tissage des
productions
symboliques
dont il
émane et où
il fait sens
dans une
association
impensée
d’échos.
Pourquoi ?
Parce que
pour toute
pratique
nous avons
finalement
toujours
affaire à
ses
palimpsestes
infiniment
cachés, pour
tout thème à
des
anthropoï
d’inépuisable
opacité.
- Ouvrir
l’épistémé
d’un mélange
des genres
qui situe
bien
évidemment
votre
ambition et
vos ouvrages
en position
d’outsider,
non pas
solitaire,
bien au
contraire
finalement,
mais se
heurtant un
peu,
beaucoup
passionnément
à
l’hostilité
réservée à
l’inclassable ;
ou se
heurtant
tout
simplement à
l’inhospitalité
normale de
réaction
face à ce
qui ne se
fait
pas.
Au-delà des
parentés
totémiques
Certes je
n’ai pas
débuté la
sociologie
dans le
doute mais
bien plutôt
dans le
ravissement.
Menant
parallèlement
études
philosophiques
et études
sociologiques
à
l’Université
de Nantes,
j’optai
finalement
pour un
troisième
cycle de
sociologie
dans un
département
à forte
identification
marxiste et
à intense
programmation
de travaux
autour de la
classe
ouvrière,
syntagme
qui, dans le
milieu
ambiant des
années 70,
semblait
encore, si
ce n’est
aller de
soi, du
moins tenir
la route
pour
interroger
lucidement
les
mouvements
d’un monde
toujours
ancré dans
les
représentations
des trente
glorieuses.
En effet, si
j’utilise
dans ce
moment de ma
réflexion
cette notion
de
« parentés
totémiques »,
c’est
évidemment
pour
désigner une
filiation à
laquelle je
me suis
longtemps
identifiée.
Mais c’est
pour
signifier
également
qu’alors que
mes deux
principales
recherches
jusque dans
les années
80 - une
usine, phare
de la
métallurgie
nantaise
d’abord, le
décor
domestique
des familles
ouvrières
ensuite -
semblent
bien
étrangères
l’une à
l’autre,
elles sont
pourtant
sœurs.
Car elles
sont a
priori liées
par le désir
simplificateur
de la
puissance
tutélaire du
lieu, à
savoir
Michel
Verret qui
eut pour
ambition
rationnelle
-
irrationnelle
de tout
embrasser
des mondes
ouvriers sur
une totalité
de pratiques
dans une
combinatoire
d’échelles
la plus
large
possible.
Deux objets
bien
éloignés en
apparence
donc mais
amarrés à un
même totem ;
charge sera
à moi de me
détacher de
cette
volonté
théorique et
politique
d’unification
des
« accidents
de la
substance » ;
charge
m’incombera
de laisser
pousser les
herbes
folles du
réel entre
les pavés du
concept.
Voilà qui
fait
d’emblée
réfléchir à
l’inévitable
arbitraire
des cadres
de toute
initiation ;
toutefois
puisqu’il
faut bien
admettre la
nécessité et
la part de
vérité de
toute
convention
formatrice,
telles
furent les
miennes.
J’entrai
donc dans la
recherche en
sciences
sociales par
le chemin
d’une
véritable
monographie
d’entreprise
dont je ne
trouvais
finalement
que très peu
d’exemples
déjà
réalisés
dans la
sociologie
française
des années
80. Il n’y
en eut
d’ailleurs
pas
davantage
par la suite…
Ce fut
l’expérience
de groupes
ouvriers
réels
en
situations
hétérogènes
de travail,
en
identifications
inégales par
rapport aux
conflits,
aux
organisations
syndicales
en place,
par rapport
à l’épopée
combative,
par rapport
à cette
mémoire
sublimée du
lieu et de
ses
collectifs.
Il est vrai
que cet
établissement
intégrant
unité de
production
et unité
d’habitation,
était une
exception
notable dans
l’industrialisation
de l’Ouest
français.
Cette
singularité
régionale de
cité
ouvrière,
densifiant
les
contrôles
patronaux,
mais aussi
les
sociabilités
et les
solidarités
réactives en
constitua
donc le
mythe
fondateur,
perpétuant
au-dedans et
au dehors,
cette image
d’un ethos
de classe
sans faille
avec
laquelle
chacun
devait plus
ou moins
s’arranger
et cela à
l’heure même
de mon
enquête
tandis que
disparaissaient
les
dernières
maisons en
bois de
l’enclos
batignollais
…
Outre la
nécessité où
j’étais
confrontée,
d’une
formalisation
inductive
pour saisir
cette
différenciation
multiforme,
m’éloignant
déjà de
l’emprise
des modèles
rationnellement
étanches,
quelles sont
les plus
insistantes
empreintes
réflexives
laissées par
cette étape
de
recherches
qui, de la
maîtrise à
la thèse
jusqu’à la
rédaction
d’articles
et d’un
livre, s’est
échelonné
sur environ
six années ?
J’insisterai
sur trois
points : le
faire valoir
ouvrier des
qualifications,
la lecture
ouvrière
d’un travail
de
sociologue,
l’irruption
de la pensée
figurale
(Yves
Bonnefoy)
dans la
connaissance.
- Le faire
valoir
ouvrier des
qualifications
La trace la
plus active
de cette
enquête sera
bien mon
approche des
savoir-faire
ouvriers et
plus encore
celle des
modalités de
leur
verbalisation,
ce qui au
passage,
m’incite à
déplorer les
basculements
d’une
sociologie
du travail
intégrant
toute les
complexités
savantes,
bricoleuses,
éthiques,
esthétiques
du métier
vers une
sociologie
désincarnée
de l’emploi.
Mais chance
d’époque,
lors de mes
investigations
de terrain,
l’emploi
n’avait pas
supplanté la
concrétude
des
métiers.
C’est donc
plutôt en
phase avec
l’air du
temps
disciplinaire
que
j’entrepris
in situ
cette étude
des savoirs
producteurs
métallurgistes.
Le plus
frappant -
outre le
descriptif
très riche
des
habiletés -
réside sans
doute dans
le fait que
chacun …
chaudronnier,
soudeur,
machiniste,
ajusteur,
outilleur ou
traceur
s’employa à
me parler de
son métier
sous sa
valeur
fondamentale
d’indépendance.
Machinistes
et soudeurs
se
considérant
plus
autonomes
que les
chaudronniers ;
les
ajusteurs,
les traceurs
vantant leur
liberté
suprême dans
le procès de
production ;
les
chaudronniers
de
l’établissement
se trouvant
plus libres
que leurs
collègues
intérimaires
qui
eux-mêmes,
affirmaient
détenir la
palme de
l’indépendance.
Cette
récurrence
inattendue
au regard
des propos
sociologiquement
convenus sur
les postes
d’exécution
des
productifs,
m’interrogea
et
m’interroge
encore :
était-ce là
(en deçà de
leur récit
d’une
indéniable
expérience,
bien sûr)
paroles
d’hommes en
rivalité
mimétique ?
Ligne de
conduite
adoptée face
à une femme
les
interviewant ?
Est-ce un
trait
défensif né
du sein même
de l’usine ?
Ou bien un
modèle de
conduite
enracinée
dans les
écosystèmes
domestiques
matériels et
idéels de
ces familles
de
l’Ouest (Emmanuel
Todd, Jacky
Réault) ?
Quelle que
soit la
perspective
adoptée -
aucune ne
s’excluant
d’ailleurs -
de l’OS au
jeune
entrant avec
BTS en
poche,
interrogé
quelques
années plus
tard, ni les
uns ni les
autres ne se
posaient en
objets
victimaires ;
voire même
si l’on suit
cette
déclaration
modulable
mais
transversale
d’indépendance,
ils se
posaient
bien
davantage en
sujets qu’en
assujettis.
S’il en
allait ainsi
c’est aussi
que cette
parole sur
les gestes
moteurs et
mentaux du
métier en
acte n’était
évidemment
que
faiblement
socialisée
que ce soit
dans les
échanges
quotidiens
ou bien dans
l’argumentaire
syndicale.
Elle
échappait
donc en
large part
au prisme du
conformisme
des
représentations
fédérant
l’unité de
tout groupe.
Cette
échappée
relative -
dont je ne
prends ici
qu’un indice
- avait pour
mérite de
mettre en
lumière des
faire valoir
de la
qualification
résonnant
comme
tactiques,
ruses
d’appropriation
proches de
ce que
Michel de
Certeau note
comme le
plus vif des
cultures
populaires,
voire même
des
modalités
ordinaires
de la
culture.
Cette
échappée
plus
individuée
de la
représentation
eut donc
pour
avantage de
me décentrer
de la
stricte
logique
classiste
et de me
rendre déjà
plus
sensible à
la dimension
populaire -
cette notion
si
problématique
- de la
culture
ouvrière,
alors que
c’est plutôt
l’inverse
qui fit et
fait encore
règle.
Mais toute
pensée étant
toujours en
tension
entre deux
pôles
contradictoires
…
Cette usine
vue selon le
spectre de
cette
économie
d’indépendance
hiérarchisée,
ainsi
découverte
au fil
d’énonciations
moins
durablement
et moins
intensément
circonscrites
par un
discours
collectif …
tous ces
éléments
m’ont
également
blindé
contre toute
pente
d’embaumement
des ouvriers
dans un en -
deçà du
statut de
classe,
autrement
dit dans la
relégation
domestiquée
d’une ainsi
nommée
« condition
ouvrière » ;
syntagme
anachronique
se déployant
entre bonne
conscience
et
stigmatisation
de fait, que
l’on vit
refleurir,
sous des
plumes
illustres,
quand la
classe
ouvrière
comme
réalité
historique
s’effaçait
et que son
concept ne
risquait
plus de
mordre !
- La lecture
ouvrière
A l’opposé
de cette
expérience,
ce qui a
clos cette
étape de
recherche,
le débat
ouvert
autour du
livre sorti
à propos de
cette
monographie.
De la
discussion
où les
représentants
syndicaux
furent les
interlocuteurs
quasi
exclusifs,
je garde un
certain
malaise. Au
delà des
compliments
de
courtoisie,
je vis se
dessiner un
lectorat
d’abord
tourné vers
les
informations
qu’ils
jugeaient
les plus
efficaces
pour leurs
actions :
descriptifs
de
« climat »,
de
composition
sociale
d’atelier,
de réception
différenciée
des
initiatives
militantes.
Normal. Mais
l’inquiétude
vint
d’ailleurs,
bien sûr.
Écartant
d’un geste
bref toutes
les paroles
vives sur
les métiers
et même
celles sur
les
solidarités
spontanées
de postes,
seuls les
portraits,
les récits
susceptibles
de renvoyer
une mémoire
-miroir de
« l’âme
éternelle »
des
Batignolles,
mobilisaient
chez eux
attention et
passion.
Au printemps
dernier, on
me demanda
pour un film
pour partie
financé par
la mairie…
de dresser
le même
tableau figé
dans son
écrin
légendaire
politiquement
officialisé
en somme !
Autrement
dit ce qui
était
implicitement
demandé à
l’ethnologue,
au
sociologue
c’était donc
d’assurer
une fonction
instruite,
compréhensive
de relais
idéologique.
La
sociologie
n’était-elle
que cet
entre - deux
du savoir,
hésitant
entre utopie
heuristique
et réalisme
de
l’instrumentation
partisane ?
Quelle ne
fut pas ma
surprise de
constater
quelque
dizaine
d’années
plus tard,
que ce que
je
considérais
et considère
toujours
comme un
risque de la
raison,
était
désormais
devenu norme
d’excellente
bienpensance
disciplinaire.
J’écrivis
dans
l’étonnement
sceptique et
dans la
foulée de ce
constat A
so small
world :
inter-dit
sociologique
et idéologie
de la
mondialisation
prenant pour
cadre de
cette
communication
le colloque
du Lestamp
de Décembre
2004 sur
Les sociétés
de la
mondialisation
organisé par
Jacky
Réault,
Joëlle
Deniot
et
Bruno
Lefebvre.
-
L’irruption
de la pensée
figurale
Yves
Bonnefoy
dans son
analyse de
Goya et de
ses
peintures
dites
« noires »,
distingue
pensée
verbale et
pensée
figurale.
Par pensée
figurale, il
tente de
cerner un
mode
d’intelligence
de la
réalité, au
plus près de
l’expérience
sensorielle,
sensible se
manifestant
sous forme
d’images que
celles-ci
soient
visuelles ou
bien
qu’elles
soient
langagières.
La pensée
figurale
c’est ce
laisser
passer de
l’intuition
d’un
essentiel
que l’on
peut
peindre, que
l’on peut
graver sur
la pierre,
couler dans
le bronze ou
bien alors
tailler dans
le poème,
faire
seulement
surgir dans
la langue.
Ce qui est
ici suggéré
ressemble à
la
thématique
du rêveur
éveillé de
Gaston
Bachelard,
ce
philosophe
qui sut si
bien
installer sa
réflexivité
dans une
belle
dialectique
entre régime
diurne - cet
enchaînement
serré,
logique des
concepts -
et régime
nocturne -
cette
associativité
fluide des
métaphores -
au sein de
l’acte
discursif.
J’évoque
Gaston
Bachelard
car c’est
par son
intermédiaire,
par ses
travaux sur
l’imagination
de la
matière que
je suis
parvenue à
entrer dans
une approche
compréhensive
- voire même
intime - de
la
qualification
ouvrière.
Aussi
surprenant
que cela
soit, c’est
grâce à la
poétique de
La
terre et des
rêveries de
la volonté
en
particulier
que j’ai
commencé à
entrevoir ce
que je
pouvais
enquêter et
interpréter
des gestes
métallurgistes.
Au départ de
cet écart
anthropologique
singulier
dont je
parlais en
introduction
- écart dont
je suivrai
le cours -
il y eut
donc une
curieuse
confluence
de deux
sources
fondatrices
d’intelligibilité.
D’un côté,
il y eut
Marx, pour
le concept
de
coopération
et
l’inscription
du travail
ouvrier au
sein de
rapports
sociaux
antagonistes.
D’un autre
côté, il y
eut
Bachelard
pour penser
la dimension
œuvrière
du savoir
faire
producteur.
Entre
ouvrier et
oeuvrier…
quelque
chose était
en train de
s’entrelacer,
de germer du
sein même de
cette
monographie
d’usine.
Des fissures
et des fils
Le décor
ouvrier,
c’est ainsi
que ma thèse
d’État fut
intitulée
dans la
programmation
du Lersco.
Tout de
l’ouvrier :
l’en soi, le
pour soi et
… le
chez soi
(formule de
Bachelard)
devait être
capté sous
l’optique du
rapport de
classe. Mais
un
questionnement
me
taraudait :
par quel
miracle
l’ouvrier,
sorti de sa
situation
usinière,
restait-il
un ouvrier ?
Pourquoi une
fois quitté
son « bleu
de
travail »,
n’allait-il
pas comme
toute
personne,
partiellement
du moins,
s’évader de
cette
contrainte
d’appartenance
et de rôle
pour devenir
un père, un
frère, un
amant, un
promeneur…
autrement
dit un sujet
multiple à
facettes a
priori
inconnues.
Ce qui était
posé ce
n’était plus
l’éventualité
d’une chaîne
causale
linéaire
entre
l’empreinte
usinière et
le décor
domestique
de
stylisation
nécessairement
ouvrière
mais au
mieux la
superposition
de strates
de
déterminations
à
temporalités
et niveaux
décalés où
se jouaient
des cultures
de couple
(mariant
ouvriers et
employées),
des cultures
d’enracinement
(plutôt
rattachées à
celles des
ruraux de
l’ouest),
des
mimétismes
de
vicinalité
(à base
sociale
hétérogène),
des
souvenirs de
lignée, des
signes
d’idéaux de
soi … dont
l’enveloppe
matérielle
de
l’appartement,
de la maison
allait
tacitement
permettre de
suivre le
tracé.
En
conséquence,
je poserai
avant toute
définition
trois
postulats se
démarquant
de ce qui
est écrit ou
doit
s’écrire sur
le goût des
classes
zoologisées
comme
« dominées » :
- 1°) Il n’
y a pas
d’esthétique
de la
nécessité
- 2°) Le
chez soi des
ménages
ouvriers
n’est pas le
lieu
-prétexte
d’une
esthétique
ouvrière
mais
l’espace où
par touches
individuées,
se retrouve
le puzzle
d’esthétiques
populaires
segmentés en
divers
sous-systèmes
symboliques.
- 3°) Il ne
s’agit pas
de décor
ouvrier mais
plutôt d’un
bel
ordinaire,
titre que je
donnais
d’ailleurs
au livre
issu de
cette
nouvelle
enquête
échelonnée
sur huit
années
environ.
Pour
préciser
davantage
comment
cette
recherche a
finalement
déplacer les
lignes de
mon
itinéraire
intellectuel
et de ses
impulsions
de départ,
j’aborderai
trois
points :
-
quelques
remarques
sur
l’esthétique
populaire
-
la notion d’inspace
-
la notion
d’iconotexte
- Remarques
sur
l’esthétique
populaire
Esthétique…
ce principe
de l’émotion
passive,
active
devant
l’embellie.
Le chez
soi -
sur ces
diverses
modalités
juridiques
de
jouissance -
est bien
dans les
ménages
ouvriers
comme dans
beaucoup
d’autres, ce
lieu
privilégié
de la mise
en scène de
ses modes,
parcours,
normes,
maîtrise et
rêves de
vie.
Toutefois
contrairement
à ce qu’une
vision
hâtive
pourrait
supposer ou
même
contrairement
à ce que
nous savons
de la
centralité
de la figure
maternelle
dans les
ménages
ouvriers
(Richard
Hoggart,
Olivier
Schwartz,
Elisabeth
Lisse),
le décor est
dans
l’habitat,
affaire
d’hommes et
de femmes,
affaire de «
producteurs
associés » ;
certes
plutôt
respectueuse
d’une
division
traditionnelle
des tâches
(bricolage
léger /
bricolage
lourd ;
jardin
d’extérieur/
plantes
d’appartement ;
pose des
tapisseries/
pose des
voilages ;
fabrications
de
napperons,
de canevas/
fabrications
de puzzle,
de
maquettes)
mais
mobilisant
tous les
temps,
forces,
expressivités
disponibles ;
voire même
ceux de
l’ascendance,
de la
fratrie ou
des
collatéraux
dans les
phases rudes
de
l’aménagement.
Nées d’une
coopération
acharnée
d’investissements,
la
résultante
et la
dynamique de
ce paysage
privé (dont
le primat
est ici plus
qu’ailleurs
peut-être,
fortement
affirmé)
entrent bien
dans cette
zone
d’incertitude
d’une
esthétique
populaire,
c'est-à-dire
tout à la
fois
partagée et
multiforme,
puisqu’
ayant
spontanément
mis à
l’œuvre
diverse
routines,
sensibilités,
gestes,
regards,
héritages
sacrés de
minutie,
d’harmonie
ou d’objets.
Il
s’agit par
cet objet
non
seulement de
glisser sans
hésitation
de l’ouvrier
au
populaire,
mais aussi
de délaisser
le syntagme
de « classes
populaires »
au profit de
celui plus
adapté de
« milieu
populaire »,
même si
« milieu »
garde encore
la trace
d’une trop
grande
homogénéité
et le
souligné
trop
exclusif,
trop
mécanique
d’une
topique
d’appartenance.
D’autre
part, angle
des
pratiques
fabricatrices,
angle des
espaces
d’accueil,
des espaces
plus privés,
angles des
maximes et
proverbes
affichés,
angle des
objets-cadeaux,
des
emblématiques
de voyages,
angle de
l’auto-
symbolisation
photographique,
angles des
mondes
végétaux,
des
enveloppements
textiles,
des images,
des motifs…
chacun de
ces prismes
nous conduit
vers des
textures du
populaire à
géométrie et
à
temporalité
variable.
Loin de la
grammaire
unifiante de
l’ethos de
classe, ce
réel nous
renvoie à
une
fragmentation
des logiques
de
références,
d’emprunts,
d’invention ;
il nous
renvoie à
une
combinaison
mobile de
sédimentations
culturelles,
à des
expériences
également
plus
lointaines,
des
expériences
ancestrales,
oubliées de
ce commun
stratifié
d’où sourd
notre
histoire et
que désigne
la
catégorie
aussi
ambiguë que
profonde du
populaire.
-
Inspace
Le terme de
ce critique
d’art
anglais me
semble très
exactement
nommer ce
qui fut
l’une des
pistes les
fécondes de
ma recherche
sur le
décor, à
savoir la
résonance de
ces objets
privés et de
leur
emplacements
invitant
au-delà de
leur paysage
matériel, à
des voyages
au plus près
de leurs
significations
les plus
intériorisés.
Comment
passer de
l’objet
décor au
sujet décorant
? Les
travaux
consacrés
aux ouvriers
ne me furent
pas d’une
grande aide
pour ce
renversement
de
problématique.
Il faut dire
que le décor
et
l’ensemble
des gestes
qu’il
suppose est
en soi une
culture
silencieuse.
Il appelle
l’image plus
que la
parole.
Pourtant là
encore ce
sont trois
travaux
extérieurs à
la
sociologie
et à
l’ethnologie
qui vont me
permettre de
mieux
regarder ces
espaces et
de mieux
questionner
mes
interlocuteurs.
Ce sont les
travaux de
Gérard
Genette sur
la relation
esthétique,
les travaux
du
psychanalyste
Didier
Anzieu sur
le moi-peau
et les
enveloppes
psychiques
et plus
encore les
travaux de
Patrice
Hugues,
plasticien,
historien,
anthropologue
du tissu qui
vont
m’assurer
cette
réorientation.
Je vais
pouvoir
grâce à
cette
stimulation
d’une
sémiologie
plus
universelle,
aller à la
cueillette
de propos
non
seulement
biographiques
et donc
individués
sur cet
espace -
signe, mais
encore me
tourner vers
des récits
d’intime
proximité
ressentie
pour
quelques
objets -
phares
fonctionnant
comme de
véritables
analogon de la personne.
Sur ce fil
d’une grande
subjectivation
de l’objet,
je tenterai
d’entrevoir
quel symbole
d’arrière
plan se
cache
derrière le
symbole
montré.
- Iconotexte
Ce
concept
forgé par
l’artiste
Michael
Nerlich
cherche à
indiquer un
champ de
réflexions
sur le
rapport
texte et
image
photographique.
En effet,
cette
recherche ne
mit face à
l’obligation
de
travailler
constamment
avec
l’image,
cette
archive
sensible
dont les
sociologues
et même les
ethnologues
se méfient
toujours un
peu. Or avec
l’image sur
les
différents
registres
des données
existantes
et surtout
de la
constitution
de données –
témoin et
mémoire, de
la
constitution
d’un corpus
sélectif, de
relais
d’interaction
dans
l’enquête
mais aussi
de support
heuristique
que j’ai
travaillé
intensément
tout au long
de cette
enquête
(1000
clichés
environ,
plusieurs
visites pour
70 ménages).
Dans
l’investigation
et dans la
restitution
d’un texte
faisant
circuler le
sens entre
le verbe et
l’iconographie.
Tout ce jeu
de
déplacement
posant avec
de plus en
plus
d’acuité la
question de
quelle
écriture en
sciences
sociales ?
Suite
réflexive :
le défi
sémantique
Ce maniement
d’images,
cette
approche des
esthétiques
ordinaires
m’amenèrent
vers
d’autres
glissements
d’intérêts
dont le
travail de
latence
demanderait
des
parenthèses
et détours
qu’il n’est
pas de mise
de
développer
ici. Je
dirai
simplement
que
d’enquêtes
en enquêtes,
d’observations
en
rencontres
et
interviews
s’imposa à
moi la
déception
réitérée
d’une perte.
La perte de
ce qui sur
le vif du
terrain,
m’était
apparue
comme la
forme la
plus
éruptive de
la présence
de mes
interlocuteurs,
à savoir
leur voix ;
cet élément
péri
-linguistique
qui disait
tant de la
personne, de
la
situation,
de
l’interaction,
des
sous-entendus
biographiques
mais dont le
souvenir
était bien
fragile ; ce
geste qui
intuitivement
livrait
beaucoup
mais dont la
restitution,
voire même
l’évocation
en pointillé
semblait
hors de
portée du
dicible, de
la saisie
raisonnée
des sciences
sociales.
Il eut donc
un assez
prenant
moment de
bascule où
je me suis
orientée ver
un maximum
d’approches
existantes
sur la
vocalité
(Phonologie,
Psychanalyse,
Philosophie,
Esthétique,
Anthropologie,
Histoire de
l’art,
Musicothérapie,
Linguistique,
Sociolinguistique,
Sciences du
langage,
Musicologie,
Littérature).
Symptôme de
mon lien
persistant à
mes objets
de recherche
initiaux et
devenus
identifiants,
j’ambitionnai
un premier
chantier sur
les parlers
ouvriers.
Déroutée par
l’ampleur de
la tache et
surtout
gagnée par
la
conviction
grandissante
qu’on ne
pouvait avec
ce type de
sujet,
procéder par
découpage
d’indexation
sociale a
priori, je
me tournai
assez vite
vers un
autre objet
de
recherche,
vers un
autre
déroulé de
la parole
signifiante
où la voix
est au
centre de
l’écoute, à
savoir vers
le chant et
plus
précisément
encore, vers
ce chant
commun
qu’est la
chanson.
Depuis
treize ans
désormais,
sur un
corpus de
chansons
dites
réalistes
dont il
s’agit,
au-delà de
l’étiquetage
de
rechercher
l’histoire,
la genèse
dans les
formes de
l’expression
populaire
afin d’en
envisager
d’éventuelles
filiations
contemporaines,
je me
concentre
sur la
compréhension
de
l’icônisation
de certaines
grandes voix
féminines de
la scène
française.
Voix de
femmes,
pourquoi ?
Parce que
ces
dernières
nous mettent
sur la
longue
durée, au
cœur de
l’Eros
fascinant de
la présence
vocale.
Cette
affirmation
réfutable
demanderait
bien sûr
d’amples
débats (je
la livre là
à l’état
brut !).
Parce que
plus
prosaïquement,
cette fois,
elles furent
les
premières
dans
l’histoire
scénique de
la chanson à
l’amplifier
émotionnellement
d’une
intense
dramaturgie
interprétative,
vocale et
visuelle.
C’est cette
lignée d’une
esthétique
du destin,
cette
histoire
baroque du
désir, de
l’amour et
des larmes
s’adressant
à tout un
peuple que
je me suis
employée à
suivre via
la
théâtralité
et
l’authenticité
de ces
chants qui
nous parle
de culture
du
sentiment,
de
civilisation
des émois,
de tensions
historiquement
variables
entre
retenue et
effusion, de
société, de
socialité
jusque dans
ces
voisements
de la
mélodie, des
mots et du
geste.
C’est ainsi
qu’après
avoir
travaillé
sur dix ans
environ sur
des figures
emblématiques
comme celles
d’Yvette
Guilbert, de
Fréhel, de
Berthe
Sylva, de
Damia,
d’Yvonne
George, de
Lys Gauty,
de Marianne
Oswald… sans
oublier
l’arrière
plan sans
tête
d’affiche,
d’une
chanson
populaire de
métiers et
de pays, je
me suis dans
mon dernier
ouvrage
terminé au
début de
l’automne
2008,
concentrée
sur celle
que je
n’avais pas
pu manquer
dans mon
tour
d’horizon,
sur celle
dont le
mythe reste,
chose
inouïe,
encore
passionnément
vivant dans
ce début de
siècle, à
savoir Edith
Piaf.
Près d’un
demi siècle
après sa
disparition,
hors propos
des
ambiances
musicales
actuelles,
on l’imite,
on la
re-présente.
Des plus
pâles
reprises aux
plus
troublantes
compositions,
il existe
autour
d’elle comme
une
invraisemblable
frénésie de
réappropriations.
S’abreuvant
à son
mystère, des
comédiens et
des
chanteurs
cherchent à
capter son
identité, à
s’emparer de
ce visage,
de cette
histoire, de
ce timbre,
incarnant
toujours
l’idéal
d’une voix à
dimension
presque
oraculaire.
Le cœur de
l’ouvrage
est consacré
à la
stylisation
du
personnage
et de la
personne
d’Edith
Piaf, à
l’avènement
de son
iconicité.
Il s’agit de
saisir les
langages
scéniques (systèmes
symboliques
verbaux et
non verbaux)
véhiculés
par les
prestations
de
l’artiste. Cette
étude
conjuguée du
visage, des
postures,
des
chorégraphies,
du corps, de
l’espace de
cette voix
chantée
prend pour
appui
empirique un
tissage de
matériaux
sonores et
iconiques :
affiches,
photographies,
scénographies
d’expositions,
extraits
audio-visuels
de concerts
et de
chansons.
A travers
notamment le
montage de
séquences
détaillées
de chansons
célèbres et
moins
célèbres de
ce
répertoire,
il s’agit
d’aller au
plus près de
la grammaire
de ces
gestes
vocaux pris
du sein même
de l’art
interprétatif
qui s’y
manifeste,
comme outils
de lecture
sensible
d’une
culture des
affects,
d’une
modélisation
des
sentiments,
d’une
manière de
signifier
l’indicible ...
à moment
donné de
l’histoire
sociétale.
Une fois
bien cernée
cette
calligraphie
de la voix
de Piaf,
j’en
confronte
l’identité à
celle
d’autres
grandes
interprètes
de la
chanson
française :
encore
Damia, mais
aussi
Barbara,
Juliette
Gréco,
Catherine
Ribeiro. Car
une fois
estimées les
différences
sémantiques,
les
métamorphoses
musicales,
on peut se
demander si
nous n’avons
pas aussi
affaire à un
même élan, à
une même
poétique
féminine du
geste
tragique
poursuivant
son
histoire.
Ce travail
fait et la
confrontation
menée durant
toute
l’aventure
de cette
recherche
face aux
différentes
figures de
l’indicible :
Comment dire
la voix ?
Comment dire
le visage ?
Comment dire
le geste ?
Je ne sais
si je suis
parvenue à
poser
quelques
balises sur
les chemins
d’indépassables
secrets. Je
sais
seulement
que cette
traversée de
l’écoute et
de l’image
de la voix
des chansons
m’a conduite
vers des
expérimentations
inédites de
saisie de
l’objet à
traiter,
vers une
expérience
phénoménologique
de la
réception
qui chahute
le tabou de
l’objectivation,
vers la
réitération
ethnologique
de cette
réflexivité
emphatique
sujet/objet
comme partie
prenante du
savoir se
constituant,
vers la
revendication
délibérée
d’une
écriture
nourrie du
savoir
des lettres et des humanités
…en
bref, vers
la nécessité
hétérodoxe
d’une autre
sociologie
de l’art.
Autre
sociologie
que je
consentirai
volontiers à
nommer
sémiologie,
au sens de
Ferdinand de
Saussure qui
subsumait
sous cette
notion
-vision
l’étude de
la vie des
signes dans
la
vie sociale
en accordant
d’ailleurs
aux gestes
et aux
rituels
quotidiens,
une place
essentielle
dans ce
champ de
savoir
imaginé.
Mais sans
doute ce jeu
d’étiquettes
déboucherait-il
sur d’autres
querelles
terminologiques
et surtout
il ne
parviendrait
pas à calmer
les gardiens
de la
Discipline.
En
conséquence,
je
persisterai
à qualifier
cette
recherche
d’anthropologique. Plus
précisément,
je la
désigne par
un nouveau
syntagme,
comme
Anthropographie
esthétique
appliquée.
Cette étape
achevée
(sans
délaisser
l’analyse
des grands
mythes
populaires
de la
chanson), au
titre des
projets, il
me faut
travailler à
un niveau
plus
théorique
sur
l’axiomatique
de cette
anthropologie
esthétique
mise en
œuvre, il
s’agit de
mon horizon
le plus
proche
d’écriture.
Et
parallèlement,
je commence
un chantier
sur
l’anthropologie
latente de
quelques
grands
écrivains
et/ou
essayistes
vivants
contemporains.
Joëlle
Deniot,
5 02
09
« Voir
une image,
c’est saisir
le vestige
d’un
passage,
trouver dans
cette trace
la place du
spectateur
que nous
devenons. »
In
Qu’est-ce que voir une image ?
Marie Josée
Mondzain,
2008
Rattaché au sens premier de
techné qui dit savoir-faire
et puis savoir y faire aussi…
Dans
sa communication Alain Maillard
soulignera la distinction entre
temps historiques et temps
sociaux
Approche
complémentariste ainsi nommée
par Georges Devereux
ethnopsychiatre et dont la
question est fondamentalement
abordée par Yves Gérin lors de
cette journée d’études de
l’axeIII sociabilités et
légitimations : approches
sociologiques de l’EA 4287
Habiter-PIPS.
Bien
rares sont en effet les études
sociologiques qui vont enquêter
les ouvriers là où simplement,
ils occupent leurs fonctions et
où l’usage de la catégorie n’a
donc pas a priori à se dilater
idéologiquement.
Lors
des échanges Gérard Déhier
souligne avec ironie et un
certain désabusement, ce
contraste entre ouvriers
théoriques et ouvriers réels
Elisabeth
Lisse sur son propre terrain,
celui d’une cité à image
fortement désymbolisée, retrouve
en 2000-2006, un phénomène
semblable de mythe positif
unifiant posant les bases d’une
identité collective réactive.
Jacky
Réault, Ouvriers de l’Ouest, in
A.T.P. CNRS, L’Ouest
bouge-t-il ? Son changement
social et culturel depuis trente
ans, Vivant Editeur, Nantes,
1983. Formes de vie ouvrières
et écosystèmes sociaux de
reproduction. Cahier
Lersco CNRS- Université de
Nantes.1989
[ Dans
le débat de cette journée,
Pierre Cam insistera sur le
cadrage juridique de la
qualification, autre
vecteur-clef de cette vive
conscience d’indépendance.
Anne-
Sandrine Castelot expose
comment a contrario de la
littérature existante, elle
s’attache à saisir l’impact
intime de l’engagement syndical,
pour les personnels de
l’encadrement, cette fois.
Cultures
autrement abordées par Sébastien
Peyrat, à propos des jeunes gens
issus de l’immigration et sur le
thème des conflits entre justice
et droit.
Cet
en deçà désigne ici pour
moi le déni de toute virtualité
de fondation même datée, même
passée de ces personnes et
collectifs salariés en sujets de
l’histoire. Manière de croiser
au fil des débats, cette
proposition avec l’accentuation
émise par Stephen Bouquin sur le
double refus et d’un optimisme
et d’un misérabilisme du regard
dans l’appréhension des mondes
du travail.
Joëlle
Deniot,
Usine et coopération,
Métiers, syndicalisations,
conflits aux Batignolles,
éditions Anthropos, Paris, 1983
13]Le
pain noir et les roses rouges, Film
de Marc Grangiens, 2008
In
cd-rom, livre codirigé par Jacky
Réault et
Joëlle
Deniot
The societies of
globalisation Lestamp, 2006;
une première version de ce texte
est consultable sur
www.lestamp.com
Yves Bonnefoy, Goya, les
peintures noires, éditions
William Blake, 2006
Développements
sur ce thème in
Joëlle
Deniot
La photographie, une
sociologie off² ? In
www.master-culture.info ,
conférence 2006 au Diaporama
festival de la photographie
à Nantes
[17]
Gaston Bachelard, La poétique
de l’espace, P.U.F, 1957
Joëlle
Deniot,
Ethnologie du décor en milieu
ouvrier, le bel ordinaire,
L’Harmattan, Logiques sociales,
Paris, 1996
Expression empruntée à Jacky
Réault
Joëlle
Deniot,
Le décor textile, les murs et
la table in Ethnologie
Française, Paris, 1985
Elisabeth
Lisse, « On est quoi, nous ? »
D’une génération à l’autre,
des vies au sein de la cité
Ney, thèse de doctorat de
sociologie, 2005, Université de
Nantes
Il
faut bien sûr là distinguer
entre appartement, maison
individuelle ; entre phase de
stabilisation des salaires et
période plus critique.
Joëlle
Deniot,
Figures intérieures, in
Cahier du Lersco, 1992
[Michaël
Nerlich, Qu’est-ce qu’un
iconotexte ? Réflexion sur le
rapport texte - image
photographique in
Iconotextes sous la direction
d’Alain Montandon, Ophrys,
Paris, 1990
Joëlle
Deniot,
Intérieurs ouvriers,
l’ambiguïté iconographique
in Archives sensibles, images et
objets du monde industriel et
ouvrier, sous la direction de
Noëlle Gérôme, éditions de L’ENS
Cachan, 1995
Que
j’aborderai explicitement dans
deux articles : Echos
d’absences et restitution (
2002), Le poids, la perte
des mots - au fil de l’enquête
(2003)
Joëlle
Deniot,
Parlers ouvriers : la
perspective des dynamismes
vocaux in Métamorphoses
ouvrières, tome 2, L’harmattan,
Logiques sociales, Paris, 1995 ;
texte remanié 2005 Paroles
ouvrières sur
www.sociologie-cultures.com
Surtout si l’on se réfère au
répertoire français et plus
largement francophon
Ceci
vaut pour l’espace lyrique et
ses divas, y compris pour le
trouble à nouveau mis à
l’honneur des voix de
haute-contre, héritiers des
castrats.
Les
historiens me furent d’une
grande aide dans l’appréciation
de ce poids culturel des gestes.
J’avais d’abord le somptueux
éclairage du livre de
Jean-Claude Schmitt, La
raison des gestes dans
l’Occident médiéval que je
gardai en mémoire et en fiches !
Durant cette journée, Geneviève
Hoffmann, à travers la
présentation de son travail sur
les stèles funéraires attiques,
illustra de facto la
pertinence des croisements
disciplinaires dans la saisie de
la complexité.
Question
soulevée par Christophe Baticle
à propos de son enquête sur les
chasseurs de la baie de Somme et
croisant d’ailleurs une des
propositions de Stephen
Bouquin : décider de faire dans
son travail de sociologue ce que
personne d’autre ne pourrait
faire à sa place. Cette
centralité de l’expérience reste
en effet le plus précieux bien
de la connaissance.
Antoine
Baczkowski qui travaille sur les
raves et la musique techno fera
part de son débat intellectuel
avec les paradigmes existants en
ce domaine.
Contre toutes attentes
(printemps 2009)
Antoine Baczkowski
Doctorant
Lisst-Cas/Habiter-Pips
« Bilan réflexif
et critique des
itinéraires de
recherches ». De prime
abord accrocheur, ce
thème avait finalement
de quoi m’inquiéter :
moi, fildefériste
inexpert, cherchant
toujours la stabilité
dans cet aller dont je
ne devine pas la fin.
Revenir sur ses pas à
peine la marche entamée
n’était-il pas se
retourner trop tôt ?
Comment revenir sur ce
qui n’est encore fait,
acquis et cumulé ? Ma
question fondatrice
n’ayant pas trouvé de
réponse, je n’avais que
peu de matière
intellectuelle pour
esquisser cet
autoportrait. N’avais-je
pour autant rien à
dire ? A redire ? De
fraîche date doctorant,
mon parcours se résumait
à celui d’un étudiant.
De ce constat, je
décidais moins de
rebrousser chemin que de
reprendre mon
cheminement à ses
débuts, jusqu’ici balisé
par l’université, afin
d’en dresser le bilan.
La balistique…
La voie universitaire
est, comme chacun le
sait, l’actuelle étape
propédeutique au métier
de
sociologue fournissant
savoirs et savoir-faire
à tout novice s’y
engouffrant. Plus encore
qu’une voie, allusive à
un passage indéterminé,
l’université est
trajectoire ; celle qui
balise le trajet menant
classiquement aux
métiers de la
sociologie. En France,
ces derniers sont
enseignés, soit au sein
d’un département de
sociologie propre à une
unité de formation et de
recherche (UFR),
soit au sein d’un
institut
; plus rarement d’une
école.
Quelle que soit la
composante universitaire
proposant l’accès à la
connaissance
sociologique, il me
semble que sa
programmation, avalisée
par certains organes de
la gouvernance
universitaire,
ait pour souci de
répondre à la demande
sociale telle que peut
la définir Robert Castel :
« [telle] la demande que
la société, c’est-à-dire
les sujets sociaux
différemment configurés
dans l’espace social,
adressent à la
sociologie (…) ». Et
Robert Castel de
préciser que « c’est le
travail des sociologues
de tenter d’y
répondre ». La
crédibilité sociologique
des réponses étant
validée par l’université
qui seule délivre le
diplôme. Ou plus
justement, les
diplômes : ce diplôme
européen, le master
professionnel
sociologique,
anciennement DESS,
ce précédent titre
français de la
sociologie appliquée ;
le master recherche
préparant à une longue
exploration
sociologique, cette
carte d’invitation au
doctorat, autrefois
connu sous le nom de DEA.
Lancé dans l’université
à la fin de l’année
2000, j’ai
progressivement
intériorisé ces
possibles sociologiques
où l’étudiant en
sociologie, diplômé d’un
master à finalité
professionnelle, pouvait
être un expert, cet
examinateur sachant
scruter quantitativement
et qualitativement le
réel, proposant ses
services sur la base de
besoins sociaux
exprimés. Ou chercheur,
celui qui doué d’une
acuité critique, pourvu
d’un master à finalité
recherche, répondait à
une interrogation
sociale collectivement
partagée. Acceptant la
demande sociale sans la
remettre en doute, le
premier se faisait
rentable, se ployait à
l’instrumentalisation de
son savoir. A l’inverse,
le chercheur,
dépouillant la demande
sociale de ses omissions
et malentendus,
proposait un retour à
une question de départ
qu’il s’était en premier
lieu appropriée.
Interlocuteur privilégié
face à l’inconnu,
celui-ci résolvait un
« problème »
spontanément posé en des
termes informes et qu’il
s’était évertué à
remodeler. Il guidait
l’agir du commanditaire
par sa résolution de la
question sociale. A la
différence de l’expert,
écarté de la
délibération, que l’on
consulte strictement sur
ce que l’on savait ne
pas pouvoir maîtriser.
Tel était en 2003 et
2004 ma représentation
des métiers de la
sociologie s’indexant
d’une part sur ces
garants formels, les
diplômes aux intitulés
différents, délivrés par
l’université ; d’autre
part sur ma
« proximité » avec les
enseignants-chercheurs
donnant chair à ces
conceptions de la
sociologie. Etais-je
pour autant
clairvoyant ? Mes
représentations des
applications de la
sociologie étaient-elles
typiques de ce que la
sociologie est ?
Caractéristiques de ce
que la sociologie fut ?
…et ses prémices
A la préhistoire de la
sociologie, il y eut un
intérêt intellectuel
passionné pour la
société mû par « le
thème de l’ordre, plus
précisément de
l’ordonnancement ».
D’après Jean-Michel
Berthelot, jusqu’au 18ème
siècle,
« la pensée politique
oscillait entre la
recherche sur le
fondement, divin ou
naturel, de cet ordre,
et la réflexion sur
d’autres ordres
possibles. Le social
était soit chose divine,
au même titre que la
nature dont il achevait
le plan, soit création
humaine, selon les
termes d’un contrat
originel. Dans les deux
cas, il n’avait aucune
consistance, aucune
densité propre».
Le siècle des Lumières
appuya la seconde
alternative : le social
ressortit davantage du
contrat. Cette théorie
contractuelle
solutionnait le problème
de l’allégeance humaine
à la société par le
droit. Comment
l’expliquer ? Savoir
vivre en société
impliquait que l’on
abandonne les principes
égoïstes de ses actes
pour s’en remettre
définitivement à la
loi : ce règlement
supérieur accordant les
êtres, normalisant les
écarts. Autonomie et
sérénité individuelle
fondaient le respect. En
d’autres termes, se
soumettre à la société
signifiait faire montre
d’abnégation en appelant
à la volonté générale de
vivre ensemble ; un
appel audible à
condition que la
constitution espérée du
social ait été l’objet
d’un accord
synallagmatique.
La loi symbolise ce
contrat, elle veille au
respect de ses termes en
protégeant la volonté de
faire contractuellement
société, par les
sanctions encourues en
cas de transgression.
A cette étape de
l’histoire humaine où le
social procédait d’un
pacte, autrement dit
d’une création, l’homme
s’opposait à la
conception d’un droit
divin
; également à
l’absolutisme, en
affermissant le
libéralisme politique.
Ce 18ème
siècle européen va, pour
ce qui est de son
épistémè, faire valoir
avec Emmanuel Kant
l’autonomie de la
volonté,
mue par la raison pure
qui d’une part est
inaliénable à cette
souveraineté de soi ; de
l’autre au dessein moral
qu’elle ambitionne. Il
va promouvoir avec Isaac
Newton
(1642-1727) l’empirisme
contre la métaphysique ;
il va avec Jean le Rond
d’Alembert (1717-1783),
Denis Diderot
(1712-1784) valoriser le
progrès social et moral
de l’Homme ; faire
émerger la figure de
l’intellectuel engagé
avec François-Marie
Arouet dit Voltaire
(1694-1778). Toutes ces
connaissances et
attitudes présidèrent au
discrédit des divisions
sociales de l’Ancien
Régime, de cette
injonction à être évalué
relativement à son rang,
dans une distribution
verticale des places.
Matériellement,
pour ce qui est de la
transformation de
l’économie politique
jusqu’alors pilotée par
l’absolutisme
monarchique, la
bourgeoisie, dont le
pouvoir s’est accru
depuis approximativement
la seconde moitié du 17ème,
jouera un rôle clef. Un
rôle facilité par la
marche naissante de
l’industrialisation dès
la fin du 18ème
siècle : cette classe
ambitieuse sut mieux
l’investir que la
noblesse rivale.
D’après Jean-Michel
Berthelot,
« les transformations
profondes dans les
rapports sociaux et les
modes de vie qu’entraîne
le développement du
capitalisme industriel
obligent les pouvoirs
publics, les
administrations, les
collectivités locales,
les associations de
soutien et d’entraide à
changer radicalement
leur approche des
problèmes et à recourir
de plus en plus
systématiquement au
recensement et à
l’enquête. De façon
balbutiante se mettent
progressivement en place
les procédures et les
techniques d’un vaste
appareil d’observation
des phénomènes sociaux
et économiques, qui ne
cessera dès lors de se
perfectionner : les
recensements
statistiques et les
enquêtes sociales
apporteront, tout au
long du siècle, une
moisson de faits,
d’interrogations, de
techniques dont la
sociologie académique
peu à peu apprendra à se
nourrir ».
Nous pensons à
l’enquête de Frédéric Le
Play (1806-1882)
Ouvriers européens.
Études sur les travaux,
la vie domestique et la
condition morale des
populations ouvrières de
l’Europe (1855) du
réformateur, au
Tableau de l'état
physique et moral des
ouvriers employés dans
les manufactures de
coton, de laine et de
soie dépeint par
René Louis Villermé
(1782-1863) ; à la
« statistique morale »
dont le savant Adolphe
Quételet (1796-1874)
était une figure de
proue.
Cependant la vision de
Jean-Michel Berthelot
relative à l’enquête
sociale du 19ème
siècle est lisse. Louis
Chevalier y ajoute
quelques aspérités quand
il évoque le regard
bourgeois posé sur le
prolétariat ; une vision
inquiète emplie de
mépris.
L’industrialisation et
l’urbanisation ayant
enfanté des « maux »
jusqu’alors « contenus »
– conceptions hors
mariage, alcoolisme,
criminalité,
insalubrité, etc. –le
prolétariat était moins
perçu comme classe
laborieuse que
dangereuse.
Ces « déviances »
horrifièrent la
bourgeoisie qui, de
connivence philosophique
avec l’ « utilitarisme »,
aussi travaillée par
cette idée du social
héritée du 18ème
siècle, examinant tout
objet au tribunal de la
raison, ne pouvait
qu’étudier ces « vices »
afin de mieux les
juguler. Ainsi les
enquêtes sociales du 19ème
siècle ne
fusionnaient-elles pas
mésestime bourgeoise à
l’égard du monde ouvrier
et critique, cette
nouvelle faculté de
l’âme, sachant produire
des jugements de valeur
sur la base de partages
sociaux opérés ?
Si le 18ème
siècle fit du social un
« objet »
philosophico-politique
bon à penser, à
révolutionner, le 19ème
siècle en fit davantage
un terrain « chaotique »
d’étude. Quant au 20ème
siècle, il constitua le
social en une science.
Cette élaboration
scientifique du
« social » nécessitait
d’une part que la
définition scientifique
de l’objet fasse
consensus ; de l’autre
que la discipline
scientifiquement définie
s’institutionnalise,
s’établisse
officiellement.
L’organiciste René Worms
(1869-1929) fut le
premier à œuvrer en ce
sens. Econduit par
l’école durkheimienne,
son projet intellectuel
fut laissé à l’abandon.
On lui préférait cette
définition du social
d’Emile Durkheim qui
dans Les règles de la
méthode sociologique
(1895), les présentait
comme relevant de «
manières d’agir, de
penser et de sentir,
extérieurs à l’individu,
[…] doués d’un pouvoir
de coercition en vertu
duquel ils s’imposent à
lui ».
« Ce texte [Les règles
de la méthode
sociologique] n’aurait
sans doute pas eu ce
rôle fondateur si,
simultanément, Durkheim
n’avait pas développé
son entreprise dans deux
directions :
scientifique, d’une
part, en apportant la
preuve sur des
phénomènes donnés – le
suicide, l’évolution du
système scolaire
français, le totémisme
australien – de la
solidité et de la
fécondité du programme
de recherche qu’il
inaugurait ;
institutionnelle, de
l’autre, en rassemblant
autour d’un projet
commun, l’Année
sociologique, toute une
génération de jeunes
universitaires, et en
menant un combat acharné
et permanent, y compris
dans les attributions de
postes académiques, pour
la reconnaissance de la
nouvelle discipline ».
Savoir ce qu’on
recherche, susciter
l’adhésion
intellectuelle,
travailler avec ceux
convaincus pour produire
des résultats
s’actualisant dans une
revue, l’Année
sociologique, furent les
premières armes de
l’institutionnalisation
de la science sociale en
France ; appelée depuis
1847 « sociologie » –
une dénomination
inventée par Auguste
Comte (1798-1857) dont
l’emploi se
généralisera. Mais cette
avancée, seule, ne
pouvait combler. Encore
fallait-il intégrer la
sociologie à
l’université pour en
consacrer la discipline.
A ce sujet Claude Dubar
dit que « c’est en
1920 qu’est créé le
« certificat de morale
et sociologie » qui
restera pendant près de
quarante ans la seule
attestation (un quart de
la licence de
philosophie)
universitaire ».
Certes existait à
l’époque l’Institut
français de sociologie ;
créé en 1924, dissout en
1962.
Mais il est à noter que
cet institut rassemblait
des « chercheurs
« sociologisant » de
tout horizon
disciplinaire »
en une association
sélective, hostile à
l’identité de la
sociologie.
Comprenons qu’avant
1939, « l’enseignement
de la sociologie reste
encastré dans celui de
la philosophie et pourvu
d’une image passablement
floue ».
Après la Seconde guerre
mondiale,
« l’appel aux recherches
sociologiques (…)
devient un instrument de
fonctionnement des Etats
modernes et, plus
encore, des
administrations et des
grandes organisations.
La période d’expansion
de l’après-guerre se
marquera, dans les pays
occidentaux, par un
développement sans
précédent des études
commanditées, frayant la
voie à la définition de
nouveaux profils
professionnels : plutôt
que de faire appel
ponctuellement à des
équipes diverses,
certaines grandes
administrations ou
certains bureaux
d’études préféreront se
doter de sociologues
permanents, inaugurant
la profession de
sociologue non
universitaire ».
Parallèlement à la
« professionnalisation »
de la sociologie, la
discipline gagne en
1946, le Centre national
de recherches
scientifiques
(CNRS), créé en
1939, par son Centre
d’études sociologiques
(CES) ; elle gagne
l’université en 1958
grâce à Raymond Aron,
par la création de la
licence de sociologie.
Il faudra attendre 1962
pour que soit créé un
troisième cycle
universitaire en
sociologie,
1970 pour que les
sciences économiques et
sociales (SES) entrent
au lycée ;
1972 pour que les SES
intègrent les écoles
normales supérieures,
1976 pour que les SES
donnent lieu au CAPES et
à l’agrégation.
Si la seconde moitié du
20ème siècle
fut l’époque où la
sociologie intégra
l’enseignement
secondaire,
l’enseignement et la
recherche universitaire,
cette intégration ne
s’est cependant faite
sans luttes intestines.
La controverse à propos
de la discipline
perdure…
« La Société française
[de sociologie ayant
succédé à l’Institut
français de sociologie],
avec le soutien de
Pierre Massé,
commissaire au Plan, et
de Claude Gruson,
administrateur de
l’INSEE »
avait programmé les
« Journées d’octobre
1965 »,
des journées
d’études ayant fait
l’objet d’une
publication
« Tendances et volontés
de la société
française »
que Claude Dubar
commente en ces termes :
« les
communications
trop « critiques » n’ont
pas été publiées sans
que les justifications
données paraissent
convaincantes. Les
sociologues
« critiques »
interprètent cette
« censure » comme un
coup de force
idéologique destiné à
faire prévaloir une
conception « experte »
et « bien pensante » de
la recherche
sociologique. Certains
quittent la Société en
dénonçant le parti pris
des organisateurs en
faveur d’une sociologie
« conseillère du
Prince » prête à toutes
les compromissions avec
le Pouvoir. (…) Les
événements de mai 1968
vont révéler et
amplifier la coupure
précédente entre les
sociologues-militants et
les sociologues-experts.
L’image de la sociologie
comme « discipline
agitée et agitatrice »
[…] date de cette époque
qui semble sceller
l’absence de consensus
sur le sens même de la
formation et ses
curricula ».
Quel était ce
« critique » d’antan ?
Faisait-il la synthèse
entre la raison du 18ème
siècle, cette raison en
tant qu’elle est à la
fois discernement et
improbation liée selon
Arnaud Fossier et
Anthony Manicki à « la
formation du sujet
moderne et [à]
l’émancipation à l’égard
des autorités
»
et la raison du 19ème
siècle générée par
l’inquiétante « question
sociale » ? Quant aux
experts, ces analystes
conformistes du 20ème
siècle, descendaient-ils
des orthodoxes
enquêteurs sociaux qui
les précédaient ?
Je n’ai pas appris la
sociologie de l’expert
lié à une morale du
bien, ni celle du
militant doué d’une
éthique plus
relativiste. La critique
se profilant lors de mon
cursus avait trait à la
rationalité scientifique.
Mon apprentissage de la
sociologie s’approchait
ainsi de ce que
Jean-Marie Brohm
pointait comme étant
d’actualité en
sociologie, une
« sociologie de la
critique » c’est-à-dire
une « critique
rationnelle des théories
sociologiques ».
Quant à l’expert
présenté dans ce cadre,
c’était un analyste tout
terrain d’enquête, aussi
bien adroit dans les
collectivités
territoriales et
administrations d’Etat,
que dans les sociétés de
services. Nulle raison
pour cet examinateur
« omnibus » de
discriminer les
commandes, la nature
juridique du
commanditaire, ni de
juger de la finalité de
la demande sociale
émanant d’entités de
droits public et privé.
Mon idée du réalisme
sociologique ne
correspondait pas à
celui des années 1970.
Militantisme critique et
expertise « constructive »
reflétaient les
oppositions des analyses
sociologiques sur les
effets des Trente
Glorieuses à propos des
inégalités sociales.
L’augmentation de la
production des biens et
des services
d’après-guerre
allait-elle gommer les
disparités sociales ? La
réponse méfiante,
critique était en
substance pessimiste,
voire hostile et
subversive ; la réponse
plus tôt plébiscitée
par Georges Friedmann,
Edgar Morin et Jean-René
Tréanton,
impulsée par « les
problèmes économiques et
sociaux du 20ème
siècle » et s’orientant
vers « l’action
pratique »,
bien plus optimiste.
S’opposant à la révolte
et la révolution des
premiers, ces derniers
préféraient la réforme à
la radicalité, afin
d’instiller le
changement
Les années 1970, via la
dépression économique
naissante en 1973,
donnèrent pour un temps
avantage à la critique :
la « perte de
confiance généralisée
dans le progrès
économique et social »
justifiait le discrédit.
Les années 1970 auraient
également annoncées, via
« l’esprit de 1968 »,
les difficultés d’ordre
rationnel de la
critique. Selon
Jean-Marie Brohm, la
remise en cause
institutionnelle – « de
l’entreprise à l’école
en passant par l’armée,
la famille, les Eglises,
la médecine, la
psychiatrie, la
télévision, la culture,
le sport, etc. »
rendit inadéquate les
clefs théoriques de
lecture critique.
« Structures et
fonctions, acteurs et
systèmes, mouvements
sociaux et
représentations
collectives, champs et
habitus, organisations
et appareils ont été
bouleversés, contestés,
subvertis par
l’ébranlement des
principales institutions
sociales ».
La perte d’adhérence
critique aurait permis à
cet analyste
politiquement muet, le
chercheur,
épistémologiquement
bavard, d’apparaître.
S’étant chargé des
apories de la synthèse
holiste, il ajusterait
la focale sociologique à
la nouvelle
individuation se
profilant à l’horizon de
68 pour valoriser
l’acteur. Car la fronde
contre les grands récits
institutionnels, ces
guides identitaires,
annonçait la réinvention
de repères sociaux. D’où
cet individu qui, se
saisissant des
représentations
collectives, à la quête
de son identité,
prendrait une part
encore plus active dans
la production historique
de soi : l’acteur.
Toutefois était-il
sociologiquement juste
de tirer cette opération
cognitive singulière des
seuls effondrements
institutionnels de mai
68 ? Cette conception de
l’individu moderne le
présentant tel un être
déductif justifiant son
action par sa capacité
à se jouer
rationnellement des
symboles et des
« établissements », est
une vision courte.
Norbert Elias
rapporte les conditions
de cette faculté au
faisceau historique qui
suit : complication
grandissante de la
chaîne sociale du
travail, réorganisation
de la société en Etat et
confiscation étatique de
la violence militaire et
policière.
Cette organisation
sociétale singulière
prolongeant l’Ancien
Régime, par l’avènement
de l’Etat moderne, la
brutalité que celui-ci
monopolisait et la
division sociale amorcée
sans fin du travail,
elle révéla à l’homme
d’autres horizons
d’attente. L’avenir
commença à s’envisager à
cette étape
socio-historique
bourgeoise, où les
craintes pour sa vie
allaient s’amenuisant.
Dès lors vaincue la
tripartition féodale
empêchant toute
mobilité, les
aspirations naquirent
graduellement : la
représentation de soi
dans un milieu espéré
qu’il s’agissait
d’atteindre, était
imaginable. Le travail
permettait la
réalisation de cet
idéal. Mais la force de
travail étant canalisée
par son emploi social,
encore fallait-il
trouver une mission
fonctionnelle au cœur de
la division sociale du
travail si l’on
souhaitait se
transcender.
Cette
réorganisation fit de
l’homme moderne un sujet
en puissance (passive),
celui qui, connaissant
l’ouverture du champ des
possibles, pouvait
rendre raison de ses
actions.
La raison, forme
singulière de
conscience, a partie
liée selon Norbert Elias
à ces trois couches
fonctionnelle de la
structure psychique : le
ça, le moi et le surmoi.
Fondée sur des rapports
réciproques et
nécessaires entre des
individus toujours plus
nombreux au cœur d’une
spécialisation
croissante des tâches,
il eût été impossible de
policer par la force
cette chaîne
interminable de la
division sociale du
travail.
La différenciation de la
division sociale du
travail s’amplifiant à
la suite de l’Ancien
Régime, elle exigeait
que chacun veille à ne
pas dévier de sa mission
fonctionnelle, en usant
de raison, cette faculté
permettant de connaître
les états psychiques
autorisés ; les états
proscrits mus par des
impulsions
instinctuelles, sachant
détourner tout individu
de sa concentration. En
agissant comme il
se doit ; en réprimant,
le cas échéant, ses
pulsions. D’où la
pression résultant de la
complexification du
réseau fonctionnel, sur
la liberté pulsionnelle,
et plus généralement sur
l’économie émotionnelle.
Le façonnement social de
ces strates de
l’appareil psychique, le
moi et le surmoi nous
livre la sociogénèse de
la contrainte
intériorisée.
« La
crise mondiale de 1968 –
avec ses effets à
l’Ouest comme à l’Est –
a secoué la sociologie
bien plus que ne veulent
le concéder les ténors
de la discipline ».
Faut-il en convenir avec
Jean-Marie Brohm ?
Certes ladite crise a
imposé l’acteur comme
« objet » sociologique
aux yeux des sociologues
de la critique.
Cependant faut-il
conclure que la décade
accoucha de l’acteur ?
Il me semble que les
revendications
politiques portées par
le vent des années 1970,
furent possibles dans la
mesure où elles étaient
l’obligé de la raison,
forme particulière de
conscience historiquement
déterminée. Ne
faudrait-il pas
interpréter la période
postérieure aux
événements de Mai comme
ceux révélant la
difficulté de normes
surannées à contenir une
raison grandissante ?
Comme l’indice
historique de règles
inadaptées à des
comportements humains où
prévaut la faculté
pensante ?
Le fléchissement
institutionnel et
normatif de la décade
70 n’a pas enfanté cette
aptitude à combiner des
jugements de fait et de
valeur. Gratifié de
raison, l’individu
moderne, ayant
intériorisé lors des
années 1970 ces règles
allégées et la
dépréciation des
institutions, fut acculé
à se responsabiliser.
Autrement dit à
user de plus de raison
encore : la capacité
évaluative individuelle,
subjective, devant
combler les trous
institutionnels et
normatifs, se substituer
aux cadres sociaux,
objectifs, jusqu’alors
indiscutés.
« L’organisation de
la société en Etat, la
monopolisation et la
centralisation des
contributions et de
l’emploi de la force »
pour reprendre Norbert
Elias, ainsi que la
complication de la
division sociale du
travail et ses
conséquences
civilisatrices ou
« résonnances »
psychiques, sont certes
des états structurants ;
néanmoins ce sont des
états que toute volonté
politique forte peut
infléchir. Cette
sociologie fut par le
passé, bien plus
qu’aujourd’hui, l’objet
de luttes idéologiques
ayant tourné à
l’avantage des libéraux.
Le libéralisme est
aujourd’hui cette
idéologie qui,
instruisant le cours de
la division sociale du
travail et l’Etat,
contraint nécessairement
les états de
consciences, la raison.
En faisant de cette
dernière un mode
dépolitisé de la
conscience, il me semble
que l’actuelle
sociologie de l’acteur,
par ailleurs sociologie
de la critique,
aujourd’hui dominante en
sociologie, néglige
l’orientation libérale
des aptitudes
individuelles à
connaître, juger et
agir. Elle entretient
bon gré mal gré,
« positive » ce qui lui
échappe analytiquement :
les effets politiques du
libéralisme sur les
consciences. Tout comme
l’expert qui, aidant
celui qui cherche à
rester maître de son
entreprise, « positive »
la direction de
celui-là.
Par ailleurs, posant la
neutralité axiologique
comme condition d’une
plus fine connaissance,
la sociologie de la
critique accuse – et
c’est un comble – la
critique sociologique de
partialité politique,
ainsi que de décadence
intellectuelle, alors
qu’elle-même n’est pas
dénuée d’effets sur
l’actuel cours
politique.
Bien que ma trajectoire
à l’université ait été
faite à ce moment
disciplinaire où les
sociologues
« positivaient » la
société, mon itinéraire
n’était que balistique
et produit historique.
Toute marche s’éprouve
en son temps.
L’épreuve
Primitive prise de
contact avec certaines
figures, premières
paroles capturées,
premier malaise.
« Bienvenue sur le
parking du chômage ! ».
Et l’impudent ethnologue
à l’origine de cet
accueil, écueil
mémorable, en cours
magistral, devant un
parterre d’environ trois
cents étudiants en
première année
d’enchérir au vu et au
su de tous
: « considérez votre
carte d’étudiant comme
celle d’un chômeur. De
toute façon, moins de 10
% d’entre vous
arriveront en
doctorat ! ».
Autre époque, autre
université, autre
formation,
professionnelle cette
fois-ci et à thématique
culturelle ; dernier
malaise. Alors que ses
concepteurs nous
mettaient en demeure
d’écrire un mémoire
traitant du stage de
formation selon un
cadrage « scientifique »
d’écriture, un
enseignant-chercheur,
vraisemblablement en
froid avec les
instigateurs de la
formation culturelle
mais participant tout de
même à notre
instruction, dit qu’il
était vain de produire
un mémoire
scientifiquement
contraint ;
alléguant l’inutilité de
ce type de connaissance
pour les acteurs de la
culture. Et ce
sociologue d’ajouter
qu’il faut nous
accorder, par gain de
temps et
d’investissement
intellectuel plus sûr,
avec nos directeurs – de
mémoire et de stage –
dans la rédaction d’une
pseudo-reconstitution de
l’apprentissage.
Autrement dit se
contenter d’une langue
de bois.
En dehors de ces deux
bornes mnémoniques, que
me reste-t-il ? En
bouche, une saveur
amère, voire acide. La
conception digestive
d’un enseignement
atomisé en amphithéâtre
et autres « TD ». Après
le gavage intensif sur
cinq années, il
implique, en temps de
restitution, la
régurgitation de la
connaissance avalée.
D’où cette sapidité. Et
côté moteur, je ne sais
intellectuellement
marcher « seul » que
depuis peu ; mon sujet
de
thèse ayant été
nouvellement
immatriculé. Que d’aléas
avant l’enregistrement.
D’abord ma première
soutenance de mémoire,
ayant particulièrement
manqué de me faucher. En
effet la délibération de
cette juridiction
inaugurale, après trois
années passées dans la
seule verticalité du
rapport didactique
entretenu avec
l’enseignant-chercheur,
m’a décontenancé.
N’étant pas assez
théorique, il me fut
vivement conseillé de
pratiquer la marche
sociologique sur
d’autres sentiers moins
escarpés, disons plus
professionnels.
Car « la théorie, c’est
la vérité ! » pour
relayer cette
affirmation qui emplit
encore aujourd’hui mes
pensées, clamée par un
spécialiste du rapport
réticulaire au social
dans son cours
d’épistémologie-méthodologie.
« Le masque et la
plume » ?
« (…) Pour être efficace
– pour obtenir le statut
de théorie générale –
une théorie tend à ne
proposer qu’une seule
mise en scène du réel
pour engendrer le
sentiment chez le
lecteur qu’il est en
face du réel : l’effet
de réel n’est pas propre
au romancier, il est
observable en sociologie
dès que l’auteur fait
tout pour faire oublier
que des dimensions du
social ne sont guère
perceptibles par son
point de vue. Elle
contribue aussi, à sa
manière, à simplifier le
réel en éliminant ce
qu’elle considère comme
secondaire (…) ».
Et François de Singly,
auparavant dans le
texte, de préciser que
si toute simplification
d’un réel
sociologiquement
construit est en soi
légitime,
« l’abus de confiance
commence [cependant]
quand, par effet
d’écriture, le lecteur
est incité à croire que
la démarche scientifique
se confond avec la
démarche exposée ».
Mon mémoire inaugural,
ne montant pas en
généralité, était
effectivement plus
impressionniste, local,
que théorique et
d’envergure sociétale.
Néanmoins faire de
l’argument théorique
l’ultime critère
dénotant la capacité
d’une connaissance à
embrasser le réel, faire
de la théorie un
jugement de fait à
convoquer pour trier
dans la connaissance le
bon grain de l’ivraie,
tirer argument de ce
dernier pour apprécier
ou déprécier les
candidats, est abusif.
Il consiste à
croire et à faire croire
que, pour ce qui est du
domaine sociologique, la
théorie, la theoria
en grec,
c’est-à-dire la
« contemplation »
organisant le social
est le plus sûr moyen
d’épuiser le réel,
d’acheminer ce dernier à
la vérité.
Or la théorie
sociologique est un
raccourci de
l’expérience humaine ou
la sélection d’une
donnée jugée
fondamentale de
l’expérience sociale que
le sociologue échafaude
en un ensemble
systématisé. Dès lors,
comment la théorie
employée par le
sociologue peut-elle
constituer une source
irréfutable et
universelle de vérité ?
Ce sociologue qui, pour
reprendre François de
Singly filant la
métaphore, est le
« spécialiste des
masques ».
Celui-là même qui masque
des perspectives au sein
desquelles s’inscrit
pourtant son « objet »
mais que sa théorie ne
saurait saisir et faire
valoir.
En effet si la
sociologie privilégie
l’analyse systémique,
elle minimisera l’action
sociale ; et
réciproquement. Si la
sociologie avantage
l’intégration sociale,
elle dédramatisera le
conflit ; et
réciproquement.
Contrairement à François
de Singly, je ne pense
pas que la méprise soit
générée par la plume
d’un sociologue
malhonnête. Ce qui
concourt à prendre la
partie pour le tout, à
confondre la théorie
singulière avec
l’entièreté de la
sociologie, c’est la
partialité analytique ;
ce « totalitarisme »
d’une théorie partiale
rendant inimaginable
l’antithèse.
Demander que je quitte
la recherche, faute de
théorie suffisante à
l’occasion d’un premier
essai, était immérité.
La théorie sociologique
n’étant qu’insuffisance,
paradoxalement
boursouflée. Arguer de
ce qu’on ne fait
finalement pas soi-même
– la production d’une
connaissance
théoriquement pleine et
typique, sachant
simultanément intégrer
l’embrasement et
l’adaptation, l’agir et
la société – pour
justifier l’expulsion de
la trajectoire
universitaire, est
malhonnête. La
sociologie serait-elle
en proie à l’improbité
intellectuelle ?
La désillusion
De mon épreuve
universitaire, je
retiens cette mise en
garde formulée à peine
le cursus démarré d’un
avenir incertain proféré
par ce prêcheur se
délectant d’un cynisme
mal placé. Ce maître de
conférence mû par la
futurologie prédisait
notre incapacité, d’une
part à gagner un
troisième cycle
universitaire ; d’autre
part, si tant est que
nous étions
ultérieurement doués de
compétences
sociologiques et
consacrés sociologues, à
trouver un emploi dans
ce domaine.
Nous responsabiliser
face à l’avenir était
chose louable. Suggérer
la responsabilité de
notre défaite si nous
nous entêtions ne
l’était en aucun cas.
Notre embarras
n’était-il pas imputable
aux personnels de la
discipline
sociologique ? Ces
derniers ne
peinaient-ils à
maintenir le bien-fondé
de la sociologie au sein
de la société à cette
« heure » européenne et
mondiale ?
Jan Spurk affirme que « sa
raison d’être [y] est de
plus en plus mise en
question parce que la
spécificité de son
discours s’efface par
rapport aux discours de
journalistes, de
politiciens ou d’experts » –
cette veine des discours
résolument
instrumentaux. Nous
inspirant de Danilo
Martuccelli,
nous pourrions
synthétiquement dire que
ces trois discours
seraient des instruments
en tant qu’ils sont des
« leviers de
rationalisation »
destinés à « la
capacité de maîtrise du
monde social ». Et
Jan Spurk de préciser,
pour ce qui est des
experts instruits de
sociologie, que «
[…]
le contrôle et
l’action de pouvoir sont
les éléments clés de
l’expertise, ce que l’on
oublie souvent dans les
discours sociologiques
et ce que Adorno
souligne dans Minima
moralia. De cette façon,
l’expertise sociologique
trouve sa place au sein
du « monde administré »
(Adorno) »
Accaparé par le marché
de la prospective, de la
maîtrise temporelle et
du contrôle social
s’étant consolidé sur
cinquante années de
« professionnalisation »
de la sociologie, le
chercheur « positivant »
la société « s’invente »
un peu plus chaque jour
expert, offrant un
savoir manipulable à une
demande sociale en quête
de pouvoir.
La technocratisation
grandissante du savoir
sociologique, la pente
vers son exploitation à
des fins décisionnelles
et autoritaires est un
constat qui s’impose
sans que je puisse pour
autant pleinement me
l’expliquer. Et qui ne
cesse de poser des
problèmes. L’éventuel
triomphe de ce marché,
où des sociologues quasi
interchangeables luttant
pour se faire les
interlocuteurs
privilégiés auprès de
structures de pilotage,
ne risque-t-il pas d’une
part de fomenter les
mésintelligences entre
sociologues ? D’autre
part de faire
disparaître la
recherche « positive »?
Effectivement dans ce
contexte, je n’ai que
très peu de chances de
trouver un emploi en
qualité de sociologue,
dans cette course
expansive à la lutte des
places; qui plus est
entre sociologues
instrumentalisant et
autres métiers du même
acabit instrumental. La
faute revient aux aînés
n’ayant pas su résister
à cette assimilation
graduée de la sociologie
par la société. Que dire
de l’université, a
priori universelle,
totalisante, ployant
sous ce singulier
« technicisme
gouvernemental » qui
souffle…
Depuis les années
1980 des rameaux (trans-)
disciplinaires
appliqués,
« professionnels » s’y
sont progressivement
institués afin d’être
enseignés.
Quant à notre incapacité
pointée, à nous
étudiants, d’être d’un
niveau intellectuel
suffisant pour parfaire
et honorer le cursus,
envisageons des causes.
Cet outrecuidant
universitaire subissait,
tout comme nous en
étions l’expression, la
politique de la
massification de l’école
des socialistes.
M’appuyant sur Claude
Dubar, rappelons cette «
« prédiction
autocréatrice » formulée
par le ministre
Chevènement en 1984 :
« 80% d’une classe d’âge
doit arriver au niveau
du baccalauréat en l’an
2000 ».
« Ce volontarisme
politique qui n’est pas
très loin de s’être
réalisé eut des
conséquences encore plus
redoutables sur les
études de sociologie.
Une part croissante de
l’enseignement
secondaire, général et
technique (et même
parfois professionnel
après l’instauration du
bac pro), qui ne purent
pas entrer dans les
formations « courtes »
(IUT principalement)
devenues de plus en plus
sélectives, se
retrouvèrent, sans
l’avoir voulu, dans les
secteurs réputés les
moins exigeants de DEUG,
en particulier en
sociologie […]. Les
cursus de sociologie
durent partout
accueillir une masse
d’étudiants que rien ne
préparait à « devenir
sociologue ».
D’ailleurs, ils ne le
deviennent généralement
pas […] ».
Cette politique de
massification n’a donc
pas eu seulement pour
effet d’accélérer la
professionnalisation des
disciplines
universitaires à dater
des années 1980. Elle a
aussi participé au
fourvoiement contraint
d’étudiants au sein
desdites disciplines.
Mais responsabiliser les
étudiants ayant fait un
choix sociologique à
défaut de leur premier
souhait,
de surcroît surligner
leur faible niveau, qui
n’est in fine
qu’une adaptation subie
de l’intelligence,
revenait à charger plus
que l’on ne peut
charrier… Cet abus,
gratuit, m’a révélé
l’enseignant-chercheur
en science humaine comme
pouvant être
inconséquent :
l’exclusivité de sa
« sympathie
compréhensive »
n’allait-elle qu’à
l’ « acteur », cet
« individu objet »
agissant avec raison ?
Il faut croire que
« leurs » étudiants
« déraisonnables »
bénéficiaient d’une
générosité bien
moindre.
La sociologie ayant une
pente à l’expertise, je
décidais de suivre,
désillusionné, le
courant après
l’accomplissement non
sans heurts d’un master
recherche, en gagnant un
master professionnel
officiellement
pourvoyeur d’experts,
producteur de
connaissance composite.
Ainsi suis-je parti
ailleurs, me former à
l’expertise –
culturelle.
La réflexion retrouvée
Sans nul doute, ma
future expertise sera la
caution intellectuelle
des attentes et besoins
culturels se
rationalisant. Mais
chose hors pair, ma
certitude fut chahutée.
Car le projet de la
formation, pour ce qui
est de « l’estimation
culturelle », consistait
premièrement, à nantir
l’expert de réflexes
ethnographiques afin
qu’il puisse transcrire
son expérience en une
fidèle monographie.
Deuxièmement, à
réorganiser le récit de
l’expérience en fonction
d’un critérium de
fondamentaux : espaces,
temps, collectifs et
interrelations,
symboles. Troisièmement,
à replacer la
temporalité de
l’expertise dans une
durée extrinsèque à
l’expérience, dans une
chaîne causale
temporelle indépendante
afin que l’expertise
face historiquement
sens. Quatrièmement, il
s’agissait de faire
émerger la (les)
particularité(s) de
l’activité travailleuse
en jouant sur une
restitution cinématique
de l’expérience, pour en
saisir la dynamique et
en déterminer les
logiques sociales
mobilisées.
Cinquièmement, il
s’agissait de répondre à
la demande de notre hôte
– demande métrique
d’audience de
l’activité, connaissance
des publics, étude de
prospective et
proposition de mesures
adaptées aux prévisions,
etc. Sixièmement, il
nous fallait également
établir les enjeux
sous-jacents à la
demande, pour le reste
en induire les intérêts
et l’idéologie des
acteurs de la culture.
Nous avions là les
réquisits d’une
expertise réflexive.
L’enseignant-chercheur
ayant tenu auparavant ce
propos inconsidéré, la
vacuité de notre examen,
s’était vautré dans
l’erreur : le programme
de la formation qu’il
dépréciait à tort, était
de réarmer la
considération,
l’observation
sociologique appliquée
d’une « distance » ; ou
de distancer davantage
le rapport de l’expert à
son « objet » tout en
distançant encore le
rapport du but examiné à
celui qui, sollicitant
les services de
l’analyste, le vise.
Autrement dit, il
s’agissait par le profit
que tire l’expertisé de
l’analyse de l’expert,
de garder une autonomie
de pensée. Les besoins
d’optimisation
d’organisations humaines
ne faisaient pas céder à
l’analyste, et par
extension à la
sociologie qu’il
incarne, sa curiosité
intellectuelle et son
sens de l’analyse.
Certes, il répondait à
l’exigence sociale par
son exposé de l’état des
lieux du travail
culturel, du problème
« naturellement »
rencontré par le
commanditaire, ainsi que
par sa description des
possibles s’offrant à ce
dernier pour le
solutionner.
Mais par le détour
socio-historique de ce
besoin exprimé, l’expert
faisait tomber le masque
du travailleur culturel,
manifestement généreux,
en dévoilant son calcul
subreptice, ses mobiles
intéressés.
En outre, il conviait
l’expertisé à réfléchir
son activité par rapport
à un domaine social de
réalité plus vaste – à
relativiser ses
entreprises – en donnant
sens à son univers, en
touchant à sa raison.
C’est cette relativité,
cette réflexion, qui
potentiellement ébranle
les certitudes, appelle
à l’humilité.
Mais je ne suis dupe.
L’exposé de ces
filiation et rapport,
cet appel au flottement,
autrement dit le tour
d’une expertise
réflexive ne se
ferait sans les
animosités et les
réactions de
l’expertisé. Sans
résistances. Et cette
tournure, sachant
irriter le
commanditaire, de
disparaître des mémoires
de l’expertise. Encore
que de connivence avec
cette formation
exceptionnelle faisant
de la résistance à
l’instrumentalisation de
la connaissance, il
m’était désormais
inimaginable de ne pas
faire cas dans ma
réflexion ultérieure.
Que faire ? Rester pour
m’user dans la
bataille ? Perdre ? Ou
partir afin de
concrétiser, ne
serait-ce qu’une fois,
ce qui me porte ?
Demi-tour : je faisais
derechef face à la
recherche sociologique
en butte à l’expertise,
pour tenter de m’y
frayer une place sans
que je dusse m’aliéner
l’esprit. Il fallait
demander quelques
« faveurs » aux
personnels de la
sociologie afin que je
puisse regagner le
parcours pour faire une
thèse, produire une
connaissance analytique
et réflexive à partir
d’une question
d’inspiration
personnelle, alors que
la mode sociologique
était à répondre à des
questions intéressées,
institutionnellement
relayées qui
préfiguraient les
réponses ;
cela m’exposait à
probablement ne pas
seoir au « milieu ».
Malgré cela, mon
entêtement a « payé ».
J’ai trouvé place.
Bilan
Les pères
institutionnels ne
doivent pas être mis au
rebut. S’il me fut
permis d’étudier la
sociologie, c’est pour
partie grâce à ces
chercheurs s’étant
décidés à
institutionnaliser la
discipline tout au long
du 20ème
siècle. Je pense
notamment à Emile
Durkheim, précurseur de
l’établissement
scientifique de la
sociologie en France.
Quant à la constitution
et à la reconnaissance
universitaire de la
sociologie, tout
étudiant est d’une
certaine façon redevable
à Raymond Aron,
annonciateur en la
matière, créateur de la
licence de sociologie.
Toutefois ce dernier,
par extension la
discipline, semble avoir
profité de la
conjoncture – les Etats
modernes, après-guerre,
ayant rencontré quelques
besoins sociologiques
pour se relever.
Antichambre de la
division sociale du
travail, l’université
instruit aussi les modes
de la première. La vogue
était en 1958 à l’heure
sociologique. Durant la
seconde moitié du 20ème
siècle, la sociologie ne
s’est réduite à n’être
qu’instrument d’Etat :
les critiques de la
sociologie ont fait
entendre leur soupçon.
Il en allait tout
autrement au 19ème
siècle où la sociologie,
plus précisément
l’enquête sociale,
donnait sa caution à une
société d’ordre de même
qu’aujourd’hui les
sociologues, mutant en
experts, « positivent »
cette société
mondialisée du consensus
libéral.
C’est à cet âge
« positif » qu’il me fut
donné d’être un étudiant
sérialisé, jugé
approximatif,
théoriquement maigre ;
quand bien même la
théorie sociologique est
carencée.
Mais contre toute
attente, je suis encore
là. Et contre toutes
attentes sociales, ayant
quelques affinités
critiques avec la raison
des Lumières, j’entends
conduire ce qui, dénué
de mobiles techniciens,
m’anime toujours.
Références
bibliographiques
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Sociologie critique et
critique de la
sociologie,
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1/2004 (no
13), pp71-84.
Elias Norbert, La
dynamique de l’occident
(1re éd.
1939), Paris, Pocket,
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Fossier Arnaud et
Manicki Anthony, Où
en est la critique ?,
Tracés
2/2007 (n° 13), pp5-22.
Lahire Bernard (dir.),
A quoi sert la
sociologie ? Paris,
La Découverte, Textes à
l’appui / laboratoire
des sciences sociales,
2002,193 pages.
Spurk Jan, Quel
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sociologie ?, Paris,
PUF, Intervention
Philosophique, 2006, 227
pages.
Van Meter Karl M. (dir.),
La sociologie
(1ère éd.
1992), Paris,
Larousse-Bordas, Textes
essentiels, 1997, 831
pages.
Références
« orales
Ferrand Alexis, cours
magistral de
Méthodologie et
épistémologie,
Institut de sociologie
et d’anthropologie, USTL
(Lille1), 2003.
Rodriguez Jacques,
cours magistral de
Sociologie et faits
sociaux, Institut de
sociologie et
d’anthropologie, USTL
(Lille 1), 2003.
____________________________________________
Titres
Universitaires
Maîtrise d’Histoire
Grecque : 1971
Agrégation externe
d’Histoire : 1972 (51ème)
Doctorat d’Etat
ès-lettres :
Thèse d’Etat d’ancien
régime, inscrite en 1980
et soutenue le 29 juin
1987 auprès de
l’Université de Paris
VIII, sur le sujet La
Jeune Fille, les
Pouvoirs et la Mort dans
la Société athénienne du
Ve siècle.
Directeur de
Thèse :
Mme
Claude Mossé, Professeur
à Paris VIII. Jury :
Mesdames Nicole Loraux,
Annie Bonnafé, Madeleine
Rébérioux ; Messieurs
Pierre Lévêque
(Président du Jury) et
Pierre Vidal-Naquet.
Mention « Très
Honorable » à
l’unanimité du jury.
Cadre de
la recherche
- membre
principal de Trame
- membre associé du
Centre Louis Gernet
depuis 1981, membre du
Conseil de Laboratoire
de 1998 à 2002.
Livres
1. Le Châtiment des
Amants dans la Grèce
Classique, Paris, de
Boccard, 1990.
2. La Jeune Fille, le
Pouvoir et la Mort dans
l’Athènes Classique,
Paris, De Boccard, 1992.
3. Les Pierres de
l’Offrande, Actes du
colloque de 1998 en
l’honneur de Christoph
W. Clairmont, Zürich,
Akanthus, 2001.
4. La Culture grecque,
Paris, Ellipses, 2002.
5. Les Mondes
Hellénistiques (en
collaboration avec C.
Grandjean), Paris, A.
Colin, 2008.
6. Participation au
Dictionnaire de
l’Antiquité sous la
direction de Jean
Leclant, Paris, PUF,
2005.
7. Actes du
colloque :
Rituels et
transgressions de
l’antiquité à nos jours
(en collaboration avec
Antoine Gailliot),
Amiens, à paraître en
décembre 2008.
8. Participation au
Dictionnaire de
l’Antiquité grecque
sous la direction de
Maurice Sartre, A.
Colin, à paraître fin
2008.
Articles
15. « Le Marbre et
l’écrit dans la
Prière sur l’Acropole
de Renan », La Terre
et l’Ecrit, de la
découverte archéologique
au texte scientifique et
littéraire, études
rassemblées par I. Chol
et R. Perichon,
Montbrison, 2000, pp.
55-64.
16. « Brasidas ou le
fait d’armes comme
source d’héroïsation
dans la Grèce
classique », Kernos,
supplément 10, 2000, pp.
365-375.
17. « Biographie et
Stèle funéraire
attique », dans
Biographie des hommes,
biographie des dieux (sous
la direction de M.-L.
Desclos), Grenoble,
2000, pp. 189-197.
18. « Le Dieu Pan et
l’Effet comique dans le
Dyscolos de
Ménandre », dans Rire
des Dieux, Etudes
rassemblées par
Dominique Bertrand et
Véronique Gély-Ghedira,
PUBP, 2000, pp. 47-53.
19. « De la rareté du
Kalathos sur les
stèles funéraires
attiques de l’époque
classique », in
Technica,
Hommages à Marie-Claire
Amouretti, 2001, pp.
679-692.
20. « L’Empreinte des
valeurs sociales au
miroir des monuments
funéraires attiques du
IVe siècle », Colloque
de Rouen de novembre
1998, organisé par
Françoise Thelamon, sur
Autour des morts
Mémoire et Identité,
2001, p. 347-354.
21. « L’expression du
Temps sur les Stèles
funéraires attiques »,
Mètis XII 1997,
pp. 19-43.
22. « La Stèle de
Dexileôs », dans La
Guerre Imaginée
(sous la direction de
Philippe Buton),
éditions Seli Arslan,
2002, p. 33-44.
23. Présentation du
Dossier « Alexandre le
Grand, Religion et
tradition », publication
des Actes de la journée
organisée à Amiens le 6
mars 2001 (Mètis).
24. « La lyre de
Phyrkias », Pallas
63, 2003 p. 37-42.
25. 3 notices : « le
serment », « le héros »
et « le culte
funéraire », dans le
Dictionnaire de
l’Antiquité sous la
direction de Jean
Leclant, Paris, 2005.
26. « Socrate hors les
Murs dans le Phèdre
de Platon», Hommage à
Nicole Moine et Claire
Prévotat, Reims, 2006.
27. « Ordre et variété
dans la gestuelle des
monuments funéraires
attiques de l’époque
classique »,
L’expression des Corps,
PUR, 2006, p. 110-115.
28. « Entre nature et
culture : l’eugénisme
spartiate », dans The
Contribution of Ancient
Sparta to Political
Thought and Practice,
(N. Birgalias, K.
Buraselis, P.
Cartledge), colloque
international d’Olympie,
25-30 août 2002,
Alexandria Publications,
2007, p. 391-406.
29. « Agalma : la
Représentation divine
chez Hérodote », à
paraître dans l’hommage
à Danièle Aubriot,
publication 2007.
30. « A propos de la
stèle funéraire attique
de Mika, fille
d’Hippoclès,
quelques questions
méthodologiques (Inv.
N°Λ5775) », Pallas
75, 2007, p. 177-187.
31. « Peinture et
sculpture dans l’oeuvre
d’Euripide », dans
Voyages en Antiquité.
Mélanges offerts à
Hélène Guiraud,
Pallas, Presses
Universitaires du
Mirail, 2008, p. 19-29.
32. « Le
lit vide des funérailles
civiques athéniennes »,
colloque Rethymnon,
décembre 2005, à
paraître en 2008.
Encadrement et activités
de recherche :
Direction de thèse :
Michaël Martin : Le
Chamanisme dans le monde
gréco-romain, thèse
soutenue en décembre
2003.
Damien Langlois : Du
héros grec à l’idéal
héroïque d’aujourd’hui
(inscription 2002)
Yoann Le Tallec : Les
Dioscures dans les
mondes grecs
(inscription 2002).
Julien van Imbeck :
Les Guerres grecques,
entre norme et démesure,
inscription 2008
(Amiens)
Membre de jury
-
Soutenance de la thèse
de Florence Gherchanoc,
dirigée par Pauline
Schmitt-Pantel, sous la
présidence de François
Hartog (Paris VII,
1998).
-
Soutenance de la thèse
de Pascale Roth 16
novembre 2001 :
Autour du lit. Usages
féminins. Images et
textes dans le monde
grec classique
(Toulouse, direction de
Mme Hélène Guiraud).
-
Présidence du jury lors
de la soutenance de la
thèse de Valéry Raydon,
24 mai 2003 :
La Richesse chez
Hérodote (Université
de Provence, direction
Pierre Villard).
-
Présidence de la
soutenance de la thèse
de Roxane Marie
Bocquelet Galliez,
l’Enfant en Grèce
ancienne : entre Désir
et Rejet, Lyon II,
23 septembre 2005
(Université Lyon II,
Marie-Thérèse le
Dinahet).
Colloques
-
Organisation du Colloque
Musique et Poésie
les 23 et 24 mai 1997 à
l’Université
Blaise-Pascal (Clermont
II), en collaboration
avec G. Pinault.
-.
Organisation du Colloque
en l’honneur de
Christoph W. Clairmont,
les 9, 10 et 11 décembre
1998, en collaboration
avec Odile Cavalier et
Valérie Deshoulières
(Université
Blaise-Pascal).
-.
Participation à
l’organisation de
l’exposition de la
collection des Vases
d’Auvergne sous la
responsabilité de D.
Frere (1999) (Université
Blaise-Pascal).
-.
Journée de DEA 7 mars
2001 (Amiens) :
Alexandre le Grand,
Religion et Tradition,
journée publiée par la
revue Mètis.
-
«Démocratie, monuments
publics et deuil
privé », Communication
au colloque organisé par
l’Université de Crète :
9 et 10 décembre 2005,
Emotions over Time :
Ancient Pathê- Moderne
Sentiments a Comparative
approach, organisé
par David Konstan et
Anastasia Serghidou.
-
Organisatrice du
colloque international
Espaces et Rituels :
Traditions et
Transgressions de
l’Antiquité à nos jours,
23, 24 et 25 janvier
2008, Université
d’Amiens.
Compte-rendu de
lecture :
1.
Claude Calame,
Choruses of Young Women
in Ancient Greece,
1997, RHR mai
1999.
2. Victor Hanson, Les
Guerres Grecques,
Autrement, 2000,
Historiens et
Géographes, 2001.
3. Pierre Sineux,
Amphiaraos. Guerrier,
devin et guérisseur,
Paris, Les Belles
Lettres, 2007, pour la
REA.
4. Marcel Detienne,
Les dieux d’Orphée,
Paris, Gallimard, 2007
(1989), 234 p, pour la
REA.
5. Christiane
Sourvinou-Inwood,
Hylas, the Nymphs,
Dionysos and Others.
Myth, Ritual, Ethnicity,
Stockholm 2005, pour la
revue Anabases.
6. Lorna Harwick et
Carol Gillespie,
Classics in
Post-Colonial Worlds,
Oxford, Classical
Presences, 2007, 422 p.,
pour la revue
Anabases.
7. Martin M. Winkler
(éd.), Spartacus :
film and history,
Malden, Blackwell
Publishing Ltd, 2007,
267 pages, pour la revue
Anabases.
8. Claudia MOATTI et
Wolfgang KAISER (sous la
direction de), Gens
de passage en
Méditerranée de
l’Antiquité à l’époque
moderne. Procédures de
contrôle et
identification,
Paris, Maisonneuve et
Larousse, 2007, 512
pages, pour la revue
Anabases.
9. Marcel Detienne,
Les dieux d’Orphée,
Paris, Gallimard, 2007
(1989), 234 p, pour la
REA.
10. Isobel HURST,
Victorian Women Writers
and the Classics.
The Feminine of Homer,
11. Oxford University
Press, 2006, 253 pages,
pour la revue
Anabases.
11. Pierre Brulé, La
Grèce d’à côté. Réel et
Imaginaire en miroir en
Grèce antique,
Rennes, PUR, 2007, 542
pages pour la REA.
12. Martin M. Winkler
(ed.), Troy : from
Homer’s Iliad to
Hollywood Epic,
Malden, Blackwell
Publishing Ltd, 2007,
231 pages pour la revue
Anabases.
13. Gabriella Pironti,
Entre Ciel et guerre.
Figures d’Aphrodite en
Grèce ancienne,
Kernos, supplément
18, Liège, 2007, pour la
REA.
14. Dominique Jaillard,
Configurations
d’Hermès, Kernos,
Liège, 2007, pour la
REA.
15. Philippe Borgeaud et
Francesca Prescendi
(éd), Religions
antiques. Une
introduction comparée,
Genève, Labor et Fides,
20008, pour la REA.
16. Marie-Hélène
GARELLI, Danser le
Mythe. La Pantomime et
sa réception dans la
culture antique,
Editions Peeters,
Louvain-Paris-Dudley,
2007, 511 pages, pour
Anabases.
17. Rita FELSKI (edited
by), Rethinking
Tragedy, Baltimore,
The John Hopkins
University Press, 2008,
368 pages, pour
Anabases.
18. Barbara GOFF et
Michael SIMPSON,
Crossroads in The Black
Aegean, Oedipus,
Antigone, and Dramas of
the African Diaspora,
Oxford, 2007, 401 pages,
pour Anabases.
Conférences :
1. « Ménandre et la
société athénienne du
IVe siècle » (Université
d’Avignon), mai 1997.
2. « La personne et le
politique dans les
stèles funéraires
attiques » (EHESS), mars
1997.
3. « Les stèles
funéraires » :
présentation au
Laboratoire
d’Anthropologie
religieuse de Clermont
(CNRS), 27 janvier 1998.
4. « Dexiléôs : une
biographie
d’exception »,
conférence dans le cadre
du DEA de Grenoble
(PARSA), 24 mars 1998.
5. « Les Héros athéniens
et la liberté »,
conférence à l’Institut
d’Etudes Politiques, 15
février 1999.
6. « Le Citoyen athénien
au Ve siècle : ses
devoirs, ses droits »,
Participation aux
journées sur la
citoyenneté organisées
les 9 et 10 mars 1999 à
Reims par l’APHG.
7. « La Représentation
de la Jeunesse sur les
Stèles funéraires
attique », conférence
donnée à Nancy le 21
janvier 2000 dans le
cadre du DEA.
8. « Les Guerriers sur
les stèles funéraires
attiques du IVe
siècle », conférence
donnée à Lyon III dans
le cadre du DEA, le 8
mars 2000.
9. « La Représentation
des femmes sur les
stèles funéraires
attique de l’époque
classique », conférence
à Toulouse le 8 avril
2000, dans le cadre du
DEA.
10. Semaine de
conférences à Cluj
(Roumanie), 11-16
décembre 2000 (niveau
DEA : La Liberté ou la
Mort dans le monde
grec).
11. Conférence dans le
cadre du séminaire de
François Lissarrague :
« le Kalathos sur
les stèles funéraires
attiques » (14 mars
2001).
12. Conférence :
« L’instrument de
musique sur les
monuments funéraires
attiques de l’époque
classique », DEA
Toulouse, 8 décembre
2001.
13. Conférence sur « la
Musique et les Musiciens
dans la Grèce
classique », Musée
Saint-Raymond, Toulouse,
6 avril 2003.
Fonctions
administratives et
responsabilités
collectives
Participation aux
Institutions
-.
Responsable du
département d’Histoire
(Clermont II),
1994-1998.
-. Responsable du CRCA,
1996-1999.
- Membre du Conseil
d’Administration de
l’Université de Clermont
II, de 1992 à 1996.
- Membre de la
commission de
spécialistes de
l’Université Jules-Verne
d’histoire, de
géographie en tant que
suppléante, de la
commission de
spécialistes de Caen.
- membre du Conseil de
Gestion de la Faculté
d’Histoire Jules-Verne
d’Amiens, depuis 2001.
- responsable du
département d’histoire
Amiens, 2001-2003.
- membre élu du CNU de
2003 à 2007.
Le 6 novembre 2008
signé
Geneviève Hoffmann.
|
Jacky Réault se disant de France et depuis l'automne 2012 de la parhesia d'Athènes
(texte paru sans ce titre et sous réserve de quelques variantes sur le site Viadeo)
Agrégé d'histoire, sociologue à l'Université de Nantes (1968-2008) puis d’Amiens (2008-fin 2011), je suis corédacteur de sites Web publiant des textes de sciences sociales ouvertes aux œuvres de l'art de la culture comme aux expériences communes.
J'aime m'identifier par la passion hésiodienne et platonicienne (Eros) de la connaissance et de la beauté, la quête d'une vérité dévoilement inachevable, Aletheia, comme mode de résistance privilégiée, si elle conjugue et non oppose le savant et le populaire, à l'air du temps de soumission et donc exigeant la parhesia, l'absolue authenticité d'une libre parole qui fut celle de la démocratie athénienne (Castoriadis), et qui se réduit chaque jour dans notre toujours plus hétéronome société de la mondialisation. A l'instar du diable de Denis de Rougemont, la fausse parole soumise à tous les contrôles du champ toujours plus étendu de la bien-pensance nihiliste mondialisée, "est légion", plus qu'aux temps, pourtant déjà ou encore "modernes" où écrivaient La Boétie ou Georges Devereux.
Qu'importe qu'elle émane des partis du consensus européen et mondialiste qui délite les sociétés dans le marché et les personnes dans l'irresponsabilité, ou de l'Etat culturel post-langien, des tyrannies féodales et omerta locale et régionale des effets pervers de la décentralisation, des "pédagogistes" décérèbrant l'école et l'enfance, des "associations" spécialisées dans la délation la censure et le lynchage médiatique, ou des clans sectaires, tendant par le délitement des institutions républicaines à devenir également lyncheurs, de la sociologie ossifiée. ( Voir Appel à signature. Ca suffit !)
Ces "dédifférenciations"(Devereux) expriment les politiques et processus de la dite mondialisation en fait la financiarisation violente du monde (Guy Bois), la désymbolisation de l'humain (P Legendre), la "haine affirmative du beau" (Castoriadis). Conjuguée aux sinistres fantasmes d'euthanasie des mortifères verts de ville, à l'identité négative des mondialisateurs de la gauche décomposée, elles tendent toutes
- 1 à enfouir la souveraineté des peuples, socle de l'humanisation tardive, disqualifier les nations seuls sujets de l'histoire peut être aptes à résister,
- 2 à acculturer ("la grande déculturation") les ex classes cultivées attachées aux grandes œuvres de l'art de la littérature, de la philosophie, au profit de l'anecdote nihiliste d'un certain "art contemporain", du "culturel" de divertissement de bobos de l'Etat culturel.
Quiconque prend le risque d'advenir sujet libre résistant au totalitarisme-monde de pensée unique et d'opposer la souveraineté populaire aux oligarchies de scènes médiatico-politiques est frère d'arme pour un combat perdu sans doute. Mais il s'y transmettra l'antique dignité des hommes autour de fondamentaux anthropologiques (P Legendre, De la société comme texte, A Supiot, Homo juridicus, Castoriadis, Les carrefours du labyrinthe..), des grandes œuvres de l'humanité, de la pensée libre et des solidarités populaires.
J’entends là revendiquer au sein de mon pays La France, tant l'histoire d'un millénaire de souveraineté et rébellion françaises qu'un héritage littéraire et artistique dont manquent les sociétés disloquées de la mondialisation. A l'inverse, nos oligarques abiment son image en une identité ratatinée absurde et délétère qui rend si amère l'intégration à notre vie sociale et politique des flux d'hommes qui depuis toujours et plus que jamais nous recomposent et qui nous rendrons à nous mêmes si nous restons fiers de notre histoire de nos pères de nos mères, notre "logique de l'honneur" et notre indépendance.
J'interviens par:
-la parole gage d'authenticité éprouvé en face à face, maître d'école ou en conférencier,
-l'écriture de mon temps entre Gutenberg et le Net,
-l’édition (avec mes compagnons de libre société savante le Lestamp, de livres de sciences sociales-et-d'humanités, (ce lien à reconquérir si nous voulons nous ré-humaniser), de sites web.
-l'organisation d'évènements de sciences sociales et de toute humanité entre Nantes et Paris.
Ma compétence disciplinaire se lit sur la courte biographie intellectuelle qui suit déjà publiée sur Anteios et sur ma fiche de chercheur sur www.lestamp.com. Mes spécialités, les écosystèmes sociaux historiques du développement de la société française, interférant aux acculturations des milieux populaires ouvriers et paysans.
Mes grands-pères l'étaient aux confins vendéens mon père faisait du pain et sauva un parachutiste anglais.
J'aime les résistances grecques antiques et actuelles, Stendhal Dostoïevski Duras Muray Renais et Lars Von Trier...
Je suis né en 1942 à Givet, sous l'Europe allemande,
Je mourrais si je devais y mourir.
Jacky Réault,
|
Waiting
for,
Jacky
Réault
L'en
soi,
le
pour
soi...
le
chez
soi
? La
"classe"
au
risque
des
espaces-temps
du
monde
(texte
final
en
attente)
Jacky Réault, A French/english (automatic but temporary- translation google) Short Intellectual Biography (publiée sur Anteios) ..suivie d'une identification personnelle cavalière et résolument dans la political incorrectness parue dans Viadeo.
Jacky REAULT
Mise à jour 8 janvier 2012 -
(Repris du site Anteios), Etudes classiques privilégiant la philosophie, le grec et l'histoire sociale (braudélienne), c'est à dire rapportée aux espaces et mouvements de l'accumulation du capital dans les économies-mondes et aux temporalités multiples de ses interfaces aux sociétés, systèmes anthropologiques, civilisations, seules porteuses d'ordre social viable, (Georges Devereux, Pierre Legendre).
Updated March 9, 2011
- Classical Studies focusing on Greek philosophy and social history (Braudel), that is reported to spaces and movements of capital accumulation in the world economies and its multiple temporalities interfaces to corporate systems anthropological civilizations, carrying only viable social order, (George Devereux, Pierre Legendre).
Agrégé d'histoire 1967, professeur d'histoire et géographie au Lycée Clémenceau à Nantes1967-8.
1967 professor of history, geography and history teacher at the Lycée Clemenceau Nantes1967-8.
Happé par le flux de la rentrée de septembre 1968 dans un département de sociologie marxo-althussérien de l'Université de Nantes, au péril d'un épistémologico-théoricisme radical.
Caught by the flow of entry in September 1968 in a sociology department Marxist-Althusserian the University of Nantes, at the risk of an epistemological-theoreticism radical.
Après une incursion sur la Basse Loire des grèves ouvrières (1962-1974) dont l'immanence idéologisée et contrôlée ligotte un trop jeune homme, j'initie mes travaux de long cours (sur des unités historiques et ethnographiques plus que sur l'abstraction sociologique), de la « Prolétarisation inachevée/achevée des ouvriers en France », impliquant un concept historique sociologisé de la prolétarisation du travailleur libre-,-(Nantes Lersco CNRS 1977 + Bulletin de la Société Française de Sociologie, octobre 1977 + Colloque Crise et métamorphoses ouvrières que je co-organise 1992, une 2° communication « Prolétarisation Prolétarisation inachevée Prolétarisation achevée » restée inédite jusqu'à son insertion en 2010 sur www.lestamp.com )-, sur des sites spatio-historiques : - « L'usine : les Batignolles à Nantes » (article Norois Persée), -l'aire d'emploi : Saint-Nazaire (1977 et article de 1993 sur le temps long ouvrier, actualisé sur www.sociologie-cultures.com , et sur « Les Trente Glorieuses de la CGT nazairienne »(Annales de Bretagne), -« Nantes-l'excès-la-ville : essai d'identification », 1988 republié 2010 sur site lestamp.com, -La Basse Loire,-les « sociétés de l'Ouest français » réélaborées au vu de l'histoire de la « l'accumulation primitive continue » (Meillassoux) des Trente Glorieuses dans le fil de André Siegfried à Yves Lacoste, Charles Tilly, etc. - :
After a raid on the Lower Loire workers' strikes (1962-1974) whose immanence ideologized controlled Ligotti too young, I initiate my work long term (units of historical and ethnographic rather than on sociological abstraction), the "proletarianization unfinished / finished Workers in France", involving a historical concept of proletarianization sociologized worker's free, - (CNRS Nantes Lersco 1977 + Bulletin of the French Society of Sociology, October 1977 + Symposium worker's crisis and metamorphosis I co-workers organized in 1992, a 2nd communication "proletarianization proletarianization proletarianization complete unfinished" remained unpublished until its inclusion in 2010 www.lestamp.com ) - on spatio-historical sites: - "The Factory the Batignolles Nantes "(Article Norois in Perseus), the area of employment: Saint-Nazaire (1977 and 1993 article on the long-time worker, updated on -www.sociologie cultures.com , and "The Glorious Thirty the CGT Nazaire "(Annales de Bretagne) -" Nantes-l'excès-la-ville Road Test ID "1988 2010 republished site lestamp.com, Lower-Loire," companies of the French West "reworked in light of the history of the" primitive accumulation continues "(Meillassoux) of the war boom in the course of André Siegfried to Yves Lacoste, Charles Tilly, etc.. -:
Sur fond de ces nébuleuses sociales multiréférencées de la diversité française, (classes ? Milieux ? Peuples ?, systèmes familiaux, d'habiter etc. ), structurant spatialement la France « longue » relayée retaillée par l'histoire contemporaine du développement et pour l'Ouest le printemps ouvrier des années 50-60, (Bernard Lepetit, E. Le Roy Ladurie..), les « sociétés de l'ouest » se singularisent comme un vaste sous-ensemble historique (1793 Vendée, Chouannerie), anthropologique (le privativisme bocager, les familles inégalitaires Vendée exclue).
Against the backdrop of these nebulae social multiréférencées of French diversity, (classes? Media? People?, family systems, etc. to live.) Spatial structure of France "long" relayed resized by the contemporary history of development and for the West Spring 50-60 years of labor, (Bernard Lepetit, E. Le Roy Ladurie ..), the "Western societies" is ingularisent a large subset History (1793 Vendee Chouannerie), anthropological (the privativisme hedgerow, inequitable Vendée families excluded).
Jacky Réault (membre du comité de programme Ouest de l'ATP OCSC 1977*1984), y situe ses « Ouvriers de l'ouest » in ATP CNRS, L'Ouest bouge-t-il ? qui sont devenus la publication de référence, saluée par Pierre Naville et cité dans les grands ouvrages de synthèse, de Bernard Kayser (La renaissance rurale), Gérard Noiriel (les ouvriers dans la société française 1986, 2002), Michel Phliponneau in Yves Lacoste (Géopolitique des régions françaises, et d'autres..)
Jacky Reault (program committee member of West ATP OCSC 1977 * 1984), it is his "Workers of the West" in ATP CNRS, Western move there? CNRS Vivant Nantes 1984-, ATP CNRS Nantes 1984 - which became the reference publication, hailed by Pierre Naville and quoted in major works of synthesis, Bernard Kayser (The rural renaissance), Gérard Noiriel (workers in French society in 1986, 2002) Michel Phliponneau in Yves Lacoste (Geopolitics of the French regions, and others ..)
Puis c'est tout l'espace français dans un quadrillage départemental, qui est investi avec l'ouvrage fondateur, « Formes de vie ouvrières et écosystèmes sociaux de reproduction dans la société française » Nantes CNRS 1989)- épuisé, en réédition-, le travail salarié féminin à domicile (In Le Crom Hesse), et tout récemment Nicolas et Ségolèe 2007(infra) à propos des dioscures présidentiels de 2007.
That's all the space in a French county grid, which is invested with the seminal book, "Forms of life and ecosystems social worker reproduction in French society" Nantes CNRS 1989) - sold in reprint-on Women's paid work at home (En Le Crom Hesse), and most recently Nicolas Ségolène and 2007 (below) about the 2007 presidential Dioscuri.
Cette appropriation socio-historique de l'espace national intégral est passée par l'invention (notamment inspirée par l'oeuvre pionnière d'Emmanuel Todd) d'une méthodologie liant la carte et des centaines de séries statistiques inscrivant sur quarante ans structures et variations temporelles actualisés dans toute étude contemporaine (voir 2010 in fine.- Recherche)
This socio-historical appropriation of the national space went full by the invention (particularly inspired by the pioneering work of Em. Todd) a methodology linking the card and hundreds of rounds statstiques registering over 40 years and structures temporal variations discounted in any study contemporary (see 2010 in fine. (Vr Research)
Diplômé d'études supérieures d'histoire 1964 Rennes-Nantes ( Jean Meyer, Jacques Bompaire) en histoire sociale des religions, protestants de Nantes (1789-1870), Bogomiles du Moyen-âge balkanique, Maître de Conférence en sociologie à l'Université de Nantes, co-fondateur d'un DESS et de deux Masters, ancien Membre du Conseil d'Université, ancien Chef de département, retraité (2008) - co-fondateur de trois laboratoires de « sociologie »(Lersco CNRS 1971), Lestamp (infra) Equipe Associée Université de Nantes (1995-2004), et enfin, « interdisciplinaire » Processus Identitaires Processus Sociaux (PIPS) Equipe Associée, Université d'Amiens 2007-2011, à l'invitation de feue la Doyenne Dominique Cochart-Coste et du président de l'Université, JW Wallet.
High school graduate 1964 history Rennes-Nantes (Jean Meyer, Jacques Bompaire) in social history of religion, Protestant Nantes (1789-1870), Bogomils medieval Balkan, Senior Lecturer in Sociology at the University of Nantes, co-founder of a Master and two Masters, a former member of the University Council, former Head of Department, Retired (2008) - co-founder of three laboratories 'sociology' (Lersco CNRS 1971), Lestamp ( below) EA University of Nantes (1995-2004), and finally, "interdisciplinary" Social identity processes Processes (PIPS) and Others 2007-2011 University of Amiens, at the invitation of the late Dean Cochart-Dominique Coste and the President of University, JW Wallet.
En cours de route j'ai été élu Directeur à l'Université de Nantes du GIRI (Groupe Interdisciplinaire de Recherches sur l'Industrialisation)-CNRS (Géographie Histoire Sociologie, 1988-1992), après avoir initié et mené à bien ses deux colloques, Les processus de la mobilisation sociale (1984), Industrialisation et désindustrialisation dans la région nantaise (1989)
Along the way I was elected at the University of Nantes Director of GIRI (Group for Interdisciplinary Research on Industrialization)-CNRS (Geography History Sociology, 1988-1992), having initiated and completed its two conferences, The process of social mobilization (1984), Industrialization and deindustrialization in the region of Nantes (1989)
Actuellement (du 1° janvier 2008 au 31 décembre 2011) membre permanent et invité dans l'ea 4287 Habiter-Pips de l'UPJV d'Amiens qui a succédé à PIPS après la mort de Dominique Cochart, par le nouveau directeur O. Lazarotti, à fonder un axe « Sociologie » (2008-fin 2011). Mission remplie jusqu'à l'«amiénisation » brutale (juin 2010) du Laboratoire, faux frais de l'« autonomie », qui fut suivie d'un désastre lors de l'évaluation par l'AERES ?
Currently a permanent member and guest in the 4287 Living-ea of the Pips UPJV of Amiens, who succeeded after the death of PIPS Cochart D, the new Director Lazarotti O, based on an axis "Sociology" (2008 - end of 2011). Mission filled to the brutal "amiénisation" (June 2010) Laboratory, incidental expenses of the "autonomy"?
___ Cofondateur avec de courageux complices universitaires, Joëlle Deniot, Pierre Cam, Bruno Lefebvre, Gérard Dehier, et des jeunes hommes et femmes libres d'une société savante associative interdisciplinaire, le Lestamp-Association, Laboratoire d'Etudes Sociologiques des Acculturations et Transformations des Milieux Populaires, (Dir. Joëlle Deniot).
___ Co-founder with courageous academic accomplices, Joëlle Deniot, Pierre Cam, Bruno Lefebvre, Gérard Dehier, and young graduates men and women free of interdisciplinary scholarly society associations, the Association-Lestamp, Laboratory of Sociological Studies of Acculturation and Transformations Popular communities, (Dir. Joëlle Deniot).
J'y co-organise depuis 2006 « Les Etés du Lestamp »,- 2009, « Eros et société, 2010, »l'Odyssée du sujet dans les sciences sociales« , 2011, »Sciences sociales et humanités« - étayés sur deux sites web et une édition de livres thématiques dits Cahiers du Lestamp avec ou sans Habiter-PIPS,(deux parus, deux à paraître)et bien d'autres.
I co-host since 2006 "summer of Lestamp" - 2009, "Eros and Society, 2010," the Odyssey of the subject in the social sciences ", 2011," Social Sciences and Humanities "- supported on two sites web and book publishing thematic called Cahiers du Lestamp Living with or without-PIPS (two published, two forthcoming) and many others programed ).
Il s'agit là d'une réaction à quelques imparables constats induits par ce périple biographique dans une institution où se délitent les libertés universitaires quasi millénaires et où se cultive l'identité négative à l'égard de la langue, de la culture transmise, et de l'inaliénable souveraineté du chercheur personnel.
This is an unstoppable reaction to some observations arising from the biographical journey in an institution where academic freedom disintegrate almost millennia and which cultivates negative identity in relation to language, culture transmitted and inalienable sovereignty of the research staff.
La liberté de recherche suppose désormais l'auto-entreprise parallèle. Que le monde soit anarcho-libéral ou totalitaro-étatisé (ou l'inverse que nous vivons) le travailleur libre intellectuel n'a pas d'alternative. D'où cette décision prise dès 2004, pour échapper - au bureaucratisme stérilisant, au sein de labos agonistiques, de clans infra-disciplinaires organisés nationalement ou vulgairement -xéno-localistes (2010) mais toujours brutalement épurateurs, - comme à une tendance à la censure privée (groupes autoproclamés procureurs se livrant au lynchage médiatique- ( voir www.sociologie-cultures.com  ;»Appel à signature çà suffit !« - (Google I-1), voire aux Conseils de disciplines (2005 pour notre présidente) pour qui prétendait choisir librement ses compagnons de recherche et garder ses financements républicains. Aujourd'hui la radicalisation de l'évaluation bornée et globish des soumis aux normes technocratiques mondialistes, renforce encore cette nécessité. On peut travailler en "free land" sans que le ciel vous tombe sur la tête, mieux c'est la seule façon de s'en préserver.
Freedom of research now requires self-organization parallel.That the world is liberal or anarcho-totalitaro-bureaucratized (or vice versa we live) free intellectual worker has no alternative. Hence the decision in 2004 to escape - the bureaucracy sterilizing lab in agonistic, clans, sub-national or disciplinary commonly-xeno-localist (2010) but always brutally cleaners - as a trend private censorship (self-appointed prosecutors groups engaged in media-lynching (see www.sociologie-cultures.com , "Call to sign enough!" - (Google I-1) or the Disciplinary Board (2005 to our President) to who claimed to freely choose his companions to keep its research and funding Republicans. Today the radicalization of the assessment globish bounded and subject to the standards of technocratic globalists, reinforces this need. It can work, "Freelander" without the sky you falls on the head, the better the only way to preserve it.
___Recherches ___Finding
Auteur en activité de travaux sur la spatialisation des phénomènes culturels (temps long) et sociaux y compris politiques interférant avec une géopolitique de régions françaises à géométrie variant selon les phénomènes et les temporalités. Spécialiste des formes et de l'efficace de prolétarisation/ déprolétarisation et de l'acculturation antagonique (Roger Bastide)/résistance, des mondes populaires, notamment ouvriers en France, référés, depuis 1983-4 (Orwell ?),(Ouvriers de l'ouest) à la « mondialisation », ma principale boussole entre Fernand Braudel et, 2003 Guy Bois, à la quelle j'indexe une anthropologie (dogmatique ?) de nécessaires peuples nationaux.
Author of active work on the spatialization of cultural phenomena (long time) and social policies yc interfering with a French regions geopolitical geometry varies according to the processes and time frames. Specialist forms and effective proletarianization / deproletarianization and antagonistic acculturation (Bastide) / resistance, particularly of the worlds most popular workers in France, referred from 1983-4 (Orwell?), (Workers West) to "globalization", my main compass from Fernand Braudel and Guy Bois 2003, at which j'indexe anthropology (dogmatic?) necessary for national peoples.
Initiateur et co-éditeur du colloque international « Les sociétés de la mondialisation » (J Deniot J Réault, LCA-Performance-Edition Paris, 2007 cdrom).. / D'autres études portent sur les espaces-temps-formes de l'emploi en France et sur la normativité défensive et les transferts culturels toujours vivants des mondes ruraux voire des « civilisations agraires » de la diversité française et européenne.
Initiator and co-editor of the international symposium "Societies of globalization" (J J Deniot Reault, LCA.Performance-Edition Paris, 2007 cdrom) / Other studies focus on space-time forms of employment in France and on the defensive and normative cultural transfers still alive even rural worlds "agrarian civilizations" of French and European diversity. (Marc Bloch). (Bloch).
/ Un observatoire des élections politiques et syndicales au regard d'une méga-matrice de variables multiréférencées quadrillant l'espace français est toujours actif. / An observatory of political elections and union with regard to a mega-matrix variables multiréférencées criss French space is still active.
Erratum de
la carte
ci-dessus
captée par
le web
:
Dans le
Vaste Bassin
parisien
lire
prolétarisation
achevée
et
non
inachevée.
Ci-dessus, la
carte
rectifiée et
complétée.
Derniers articles parus, Jacky Réault, Préface à Joëlle Deniot, Edith Piaf, la voix le geste l'icône. Paris Ed. Lelivredart août 2012, Erographie, démocratie, démographie, in J Deniot, J Réault Eros et société, Vouloir vivre vouloir jouir vouloir mourir vouloir tuer. UPJV-Lestamp Lestamp-Edition Nantes 2012, « Nicolas et Ségolène 2007 ou le mystère de la Dame de Vix », in J Deniot J Réault, Espaces Temps et Territoires ; accessible sur www.sociologie-cultures.com , avec l'actualisation continue d'articles plus anciens(ouvrages épuisés), devenus référentiels (1° ligne page 1 de google), « Les ouvriers de Saint-Nazaire ou la double vie », complétés par l'essai sociographique et généralisant « Les ouvriers de la classe au peuple. Directement écrit pour le web
Last articles, Jacky Reault Jacky Réault, Préface à Joëlle Deniot, Edith Piaf, la voix le geste l'icône. Paris Ed. Lelivredart août 2012, Erographie, démocratie, démographie, in J Deniot, J Réault Eros et société, Vouloir vivre vouloir jouir vouloir mourir vouloir tuer. UPJV-Lestamp Lestamp-Edition Nantes 2012,"Nicolas and Ségolène 2007 or the mystery of the Lady of Vix", in J J Deniot Reault, Space Time and Territories. Lestamp-Edition Nantes 2010. Lestamp Nantes-Edition 2010. Available on -www.sociologie cultures.com , with continuous updating of older articles (print books), become repositories (line 1 on page 1 of google), "The workers of Saint-Nazaire or double life," supplemented by testing and generalizing sociographic "The workers of the class to the people. » . "Written exclusively for the web.
Enseignements (1968-2008), continués en conférences depuis 2008 (Espaces temps de l'Etat culturel en France référés au palimpseste du temps long Master EPIC Université de Nante), : -Sociologie économique notamment du salariat et des mobilisations collectives et privatives((dé)prolétarisation) ouvrières, -Socio-anthropologie des formes de vie, -Socio-spatio-démographie du développement en France, -Sociologie rurale, -Economie de la culture, - Méthodologie d'une cartographie sociale indexée à l'analyse de données, -Histoire économique générale du monde DESS 1990-2006, et -Histoire des politiques de l'Etat culturel central et local
Lessons (1968-2008), continued in conference since 2008 (time of the State Spaces in France referred to the cultural palimpsest long time Master EPIC University of Nantes): Economic Sociology-including the wage and collective mobilization and private (( de) proletarianization) workers, socio-anthropology-life forms, Socio-spatial-demographic Development in France-Rural sociology, economics, culture, - a social mapping methodology for the analysis of indexed data , General Economic History, Master of the world 1990-2006, and policy-History of the State central and local cultural
Conférencier et interwiews radiophoniques ( Mouvements sociaux Milieux Populaires Etat culturel), ou télévisuels disponibles sous condition.
Interwiews speaker and radio (Social Movements Popular Media State cultural), or television available condition. (Référence Europe I, France Bleue Loire-Océan, Télé-Pays-de-Loire…) (Part I Europe, France Bleu Loire Ocean, Tele-Pays de Loire ...)
En
synthèse
de
cet
itinéraire
de
recherches,
ce
chorème
de
l'espace
des
écosystèmes
sociaux de
mobilisations
populaires
extrait
de
J
Réault
Nicolas
et
Ségolène
ou
le
mystère
de
la
Dame
de
vix,
notamment
sur
www.sociologie-cultures.com
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Erratum
WEB de
la carte
ci-dessus
pouvant
subsister
sur le web
:
Dans le
Vaste Bassin
parisien
lire
prolétarisation
achevée
et
non
inachevée.
Les cartes
ici
présentées
sont sont
correctes |
CONTACTS
joelle.deniot@wanadoo.fr
ou
jacky.reault@wanadoo.fr
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