Critiques
de
Joëlle-Andrée DENIOT
Le sentiment esthétique
Essai transdisciplinaire
Paris Le Manuscrit décembre 2017
Voeux du LESTAMP
pour 2020
23 Juillet 2019
Premières critiques :
Amazone,
Après son Edith Piaf, la voix, le geste
l’icône, preuve par l’œuvre d’une
alternative compréhensive et transdisciplinaire
aux sciences sociales interpellant les hommes en
choses (retenu à l’expo de la BNF en 2015), J-A
Deniot livre un essai synthétique, audacieux
totalement neuf d’un souverain achèvement. La
poésie, le chant, l’art, ou la simple « beauté
des choses » (Aragon) sont resitués dans le duo
paradoxal de leur intelligibilité et de leur
mystère, en un mot leur sacralité ; mais une
sacralité commune à tous, - tous prédisposés au
sentiment esthétique-. Ils sont pensés dans
le recours sans tabou à tous les savoirs
disponibles adressés à tout public cultivé,
comme au lecteur expert, philosophe,
anthropologue, littéraire, sémiologue. Puisse ce
livre contribuer à mettre fin à la tyrannie,
aussi idéologique que stérile, d’une
« sociologie de l’art » dérisoirement à la
remorque d’un « art contemporain » de la
destruction du beau et du vrai. Ce livre est de
ceux que l’on savoure lentement, où l’on
s’arrête, où l’on revient pour l’annoter et le
citer. Il est à lire et à offrir à quiconque
refuse les dogmes mortifères de la mort de
l’homme, de la mort de l’art, en un mot du
nihilisme que les pensées serves ont abondé à
l’énoncé devenu mimétique de la dite mort de
dieu.
(Lauter,
Amazone 19 février 2018)
Furet du nord,
S'il faut en croire la teneur de
ce livre, faisant appel à des
registres du savoir séparés
depuis si longtemps (philosophie
esthétique, anthropologie,
études littéraires, sociologie
etc..), il redeviendrait
légitime à l'âge d'un art
contemporain inscrit dans
l'inversion du beau et du commun
à tous les hommes, d'interroger
la sensibilité au beau, en
toutes modalités (plastique,
musicale, chantée, poétique.).
Le livre s'adresse à tous, les
experts et un public cultivé,
encore faut-il accepter l'ascèse
d'un texte très dense
heureusement nourri cependant de
références, chansons poésies
accessibles à tous. Un livre qui
romprait avec les sciences
sociales de la "mort de l'homme"
réduit à une objectivation,
voire à une schéma idéologique ?
Attendons en d'autres d'une
telle ambition et surtout d'une
telle empathie avec les oeuvres
d'art et l'expérience commune.
Mais pourquoi son éditeur,
initiateur de l'ebook prive t il
un large public de cette version
?
PS
il est absurde de devoir noter
sur de tels livres "Histoire &
intrigue", Monsieur Furet...
( Pericles, le Furet des
Ardennes ! )
FNAC
Le sentiment du Beau est
aussi universel que vital
Posté le 19 févr. 2018
Professeur de sociologie,
Joëlle-Andrée Deniot a dirigé à
Nantes le Master Expertise des
Professions et Institutions de
la Culture. Obstinée à y
maintenir les fondamentaux,
anthropologie, sémiologie,
histoire de la politique
culturelle française depuis
mille ans, Histoire de l’art,
elle a refoulé de 2005 à 2017 la
pression d’alignement sur
l’idéologie de l’État culturel
langien, attirant une audience
internationale. Elle livre de
cette expérience le souverain
achèvement, cet essai audacieux
totalement neuf. L’art, la
musique, la poésie, sont
resitués dans les invariants de
leur sacralité. Une sacralité
ouverte à tous ; tous
prédisposés au sentiment
esthétique. Les savoirs
disponibles de sa formation
universitaire, philosophie,
sociologie,-sémiologie, alliés à
ceux des grandes expériences
humaines, de la mystique à la
chanson française, sont conjugué
pour s’adresser au public
cultivé comme au lecteur expert,
philosophe esthétique,
anthropologue, sémiologue,
historien de l’art. Après la
preuve par l’œuvre d’une
alternative compréhensive et
transdisciplinaire aux sciences
sociales de la chosification de
la vie humaine, son « Édith
Piaf, la voix, le geste, l’icône
», ce livre-synthèse d’une vie
de recherche veut mettre fin à
la tyrannie, aussi idéologique
que stérile, d’une « sociologie
de l’art » à la remorque du
non-art officiel actuel de la
destruction du beau et du vrai.
Il est de ceux que l’on savoure,
où l’on s’arrête, l’on revient
pour annoter, citer. C’est, à
une scansion historique de la
crise culturelle française, le
livre nécessaire, osons même
dire, vital parce qu’alternatif
aux dogmes mortifères de la mort
de l’homme, de la mort du bel
art, du nihilisme que les
pensées serves ont mimé comme un
seul homme dans le sillage de la
dite mort de dieu.
(Artélu, 19 févrir 2018)
DECITRE
Le "sentiment
esthétique"
réaffirmé dans
son
universalité, et
l'ouverture à
tous, du
ravissement
devant la
beauté, ont-ils
vraiment besoin
d’être démontrés
? C’est que tant
d'expertises,
philosophique,
anthropologique,
sémiologique,
littéraire,
toujours
clairement
offerte par
l’auteure, sont
aujourd’hui les
armes
nécessaires
d’une reconquête
après tant
d’années de
confusion : - le
refoulement de
l’expérience
commune à tous
les hommes, par
le dit "art
contemporain -
son déni
tyrannique par
les sciences
sociales du
refus du sens
comme de
l'émotion
esthétique.
Autre
originalité du
livre, adossée à
ces compétences
dont
l'explicitation
claire sera
précieuse à tout
lecteur comme à
l'étudiant ou au
jeune chercheur,
J-A Deniot,
spécialiste
respectée de la
voix et du chant
(Edith Piaf à la
BNF en 2015) ose
exposer à la
première
personne sa
propre
implication
émotive puisée
dans l'enfance
et dans sa vie.
Elle s’inscrit
ainsi en parité
modeste avec
tout lecteur,
tout humain,
refusant l'inégalitarisme
des sociologies
de la domination
sans retour, et
l'anti-humanisme
de
l'objectivation
pure.
Après son apport
reconnu sur les
voix de femmes,
elle consolide
l'avènement
tellement espéré
d'une nouvelle
science sociale,
dés-idéologisée,
empathique et
compréhensive, à
la fois
impressionnante
pour le savant
et le chercheur
et participant
de l'expérience
commune
redécouverte et
réhabilitée.
Ce livre est à
lire et à garder
comme un durable
viatique car,
dans l'Etat
culturel comme
dans les media,
voire
l'Université,
les (mêmes)
négateurs
nihilistes de
l'exigence
anthropologique
universelle du
beau, et les
(mêmes)
instaurateurs
dans le registre
esthétique comme
dans tous les
autres, d'une
inégalité
absolue entre
"dominants" et
"dominés",
restent les
monopolisateurs
quasi exclusifs
de toute parole
légitime
diffusée.
(Jacky R.)
Prière d'insérer...
Critiques
sélectionnées
sur
des ouvrages de Joëlle DENIOT
Eric de BELLEFROID
(Edith
Piaf...)
Laurent DANCHIN*(Edith
Piaf..Youtube),
Charles DREYFUS-PECHKOFF
(Eros
et liberté)
Pascal FUGIER
(Eros et sociétés)
Claude JAVEAU
(Edith Piaf..)
Jules LAUTER
Maxime LEROLLE
(Bel
ordinaire : j.
Deniot "un personnalisme
appliqué")
Martyne
PERROT(Bel
ordinaire)
Jacky REAULT
(Edith Piaf...)
Nathalie RONDEAU
(Edith Piaf...)
Dominique TORRENTE
(Bel
ordinaire)
Pour
Isabelle MARC (Edith Piaf...
Revue Volume)
lire aussi
Réception
de l'Edith
Piaf de J Deniot réponse au tardif CR d'Isabelle Marc dans la revue Volume, aussitôt qu'informée du dialogue privilégié instauré avec J Deniot par le livre de D. Looseley.)
*Sous
forme d'interview à la Galerie
Delta Paris décembre 2013,
Youtube.
Avis de parution extérieurs au
Lestamp
(libraires en ligne non compris)
BNF (Edith Piaf...)
Site des Lyriades sur Eros et
liberté (avec J Réault et A.
Mouchtouris)
http://www.leslyriades.fr/spip.php?article689
Pour lire l'article :
Cliquer
Site Université de Nantes
Sociologie
http://www.sociologie.univ-nantes.fr
_______
A propos de
"Le
décor ouvrier Le
bel ordinaire" de
Joëlle DENIOT,
L'Harmattan 1996
: Le
personnalisme sans la personne
Par
Maxime LEROLLE (via
https://organiste.blogspot.fr/2017/05/le-personnalisme-sans-la-personne.html
)
Pour lire l'article sur ce
site :
Cliquer
---------------------- Piaf
à la BNF Fr. Mitterrand 2015
Lundi 6 Juillet 2015
Joëlle Deniot a
participé
avec Bertrand Bonnieux
à
La Grande Table d'Eté de
France Culture
de 12 h 55 à 13 h 25
animée par Maylis
Besserie,
Autour de l'exposition
Piaf à la BNF
http://www.franceculture.fr/emission-la-grande-table-d-ete-comment-exposer-la-musique-portrait-mathieu-lindon-2015-07-06
______________
Une voix
sous un regard
Lisez l'article
de
Joëlle Deniot
pages 59 à 65
du
Catalogue de l'exposition
de la
Bibliothèque Nationale de France
Sous la direction de Joël
Huthwohl
Sa voix bouleversa les
foules. Son chant sut porter l'écho de la vie tragique.
l'histoire en retint les traces. La mémoire collective
l'émotion. La voix, la vie, le chant de Piaf
s'inscrivent dans une synergie exemplaire pleine de
contradictions, de hasards, de combats...
Joëlle-Andrée Deniot
-La môme aux goualantes
-Piaf s'éveille
-Un hymne au chant
-On danse sur ma chanson
...Charisme sidérant de
ce corps transcendé, de ce souffle soutenu jusqu'au bout
de l'âme. Ultime mystère de Piaf : personnage orphique,
s'identifiant jusqu'en des limites surhumaines à la
musique de sa voix la consolant d'on ne sait quelle
inépuisable solitude.
Joëlle-Andrée Deniot
______
_________
Exposition Piaf à l'occasion
du centenaire de sa naissance
du 13 avril
au 23 août 2015
-
Commissariat : Joël
Huthwohl,
-
-
commissaire général,
directeur du département des Arts du
spectacle, BnF
-
-
et Bertrand
Bonnieux,
-
-
commissaire,
conservateur au département de
l’Audiovisuel, BnF
-
Coordination : Anne
Manouvrier, chargée
d’expositions, BnF,
-
-
assistée d’Alexandrine
Monnier
-
-
Scénographie et Graphisme : Je
formule, Juliette
Dupuy et Estelle
Maugras
______________
Le livre universitaire
et grand
public de référence
de
Joëlle-Andrée DENIOT,
Edith Piaf, la voix, le geste,
l'icône Esquisse anthropologique
Illustrations de Mireille
Petit-Choubrac
Paris Le livre d'art 2012
est disponible
à la librairie
de l'exposition
PIAF Le catalogue de l'exposition du centenaire.
Sous la direction de Joël Huthwohl BNF
En 2015, elle aurait eu cent ans. Par sa voix, son répertoire, par le roman de sa vie, la petite chanteuse des rues est devenue l’une des figures emblématiques de la culture populaire française. Lorsque, à chaque anniversaire, le souvenir de Piaf est ravivé, l’émotion qu’elle suscite demeure inaltérée. Cet ouvrage célèbre une icône nationale faisant désormais partie du patrimoine mondial de la chanson : fille de saltimbanques, artiste à la carrière exceptionnelle, amoureuse à vif, rieuse infatigable, véritable légende. Croisant admirablement éléments biographiques et analyse, les contributions des grands spécialistes rassemblées dans ce catalogue permettent de comprendre quelle femme fut Édith Piaf et les moyens par lesquels elle a gagné le cœur des foules en même temps que sa place au panthéon de la chanson.
Cet album-souvenir puise son iconographie riche, variée et souvent inédite principalement dans les collections de la Bibliothèque nationale de France, grenier parfois méconnu de l’histoire de la chanson. Parmi les archives les plus précieuses confiées à la Bibliothèque sont ici dévoilées celles de son confident Jacques Bourgeat et celles de Danielle et Marc Bonel (sa secrétaire et son accordéoniste). Grâce à ces témoignages résonne la voix bouleversante et inimitable de l’interprète de l’Hymne à l’amour et de tant d’autres succès.
Cet ouvrage est publié à l'occasion de l'exposition « Piaf », organisée par la Bibliothèque nationale de France et présentée sur le site François-Mitterrand, du 14 avril au 23 août 2015.
Claude Javeau
des impostures
sociologiques,
Postface de Jean-Marie Brohm,
Lormont, LE BORD DE L'EAU 2014
Chap
7 La
crise permanente de la
sociologie
A propos
de Joëlle-Andrée Deniot,
Edith
Piaf, la voix, le geste l'icône,
Esquisse anthropologique,
Préface de Jacky Réault.
Paris Lelivred'art 2012.
"Toute
autre est la
(la démarche)
de Joëlle-Andrée Deniot
lorsqu'elle s'en prend, si j'ose
dire, à Edith Piaf. Ici, c'est
l'admiratrice-auditrice qui
parle, dans une perspective
d'anthropologie phénoménologique
et non, ou à peine, historique.
A travers le corps, le visage,
les gestes, la voix de la
chanteuse, est proposée la
reconstitution d'un rapport
singulier au monde, au départ d'une visée
intersubjective. Et le préfacier
de ce livre foisonnant (et
parfois déroutant) de noter à
juste titre, en guise de
position intellectuelle: "Nul ne
clora ce livre sans avoir
éprouvé, ravi, étonné, furieux,
là où doit régner la séparation
positiviste, un noeud de liens,
où se résout un autre "religere"
de la connaissance. Liens entre
l'actrice réelle iconisée,
mythisée et ses peuples : entre
l'auteur, ses "objets" analysés
dans une compréhension qui les
restitue comme sujets ; entre
l'auteur et cet autre lieu
traité sans effroi ni
récupération, avec les peuples,
le populaire et ses icônes ;
entre l'écriture enfin,
l'écrivain et le référent1.
Au delà,
bien au-delà du compte-rendu
d'une histoire de vie édifiante
ou dénigrée, l'intention de
l'auteur est de confier au
"peuple", cet exclu des tableaux
statistiques et des camemberts,
des clés pour se retrouver en
tant qu'acteur multiple mais
concret de son propre
cheminement :"Mais dans un
présent sociétal si réducteur de
l'humain en choses sociales,
choses dominées, choses
massives, choses anatomiques ou
mécaniques, dans un présent
sociétal si obsédé de
gouvernance oligarchique, ne
faut-il pas tout de même laisser
au peuple quelque miroir
sublimant, quelque récit pour
adulte, d'affrontement au
destin"2
Loin de moi l'idée
que toute recherche digne de ce
nom doit ambitionner de rendre
la parole au "peuple". Mais au
moins doit-elle reposer sur un
dialogue assidu et réciproque
entre observé et observant,
narrateur et narrataire, dans le
respect d'une intersubjectivité
que, contrairement à ce qui
pourrait être prétendu, ne nie
pas l'intention scientifique."
(Claude Javeau Professeur
émérite à l'Université Libre de
Bruxelles.)
1- Jacky
Réault, Préface à
Joëlle-Andrée Deniot,
Edith
Piaf, la voix, le geste l'icône,
Esquisse anthropologique.
Paris Lelivred'art 2012. p.
20
2- Joëlle-Andrée Deniot, Op.cit.
p.57
Cinquantenaire de la mort
d'Edith Piaf -
Joëlle-Andrée Deniot, une
sociologie ouverte une
anthropologie profonde,
un livre, une plasticienne
révélée Mireille Petit-Choubrac,
une chanteuse et son
accordéoniste
(ailleurs dans ce site, livres,
articles, évènements)
Sociologie de la chanson et de
la voix
________
----Message
d'origine-----
De : Nathalie
Rondeau [mailto:nathalie.rondeau@univ-nantes.fr]
Envoyé : mardi
12 novembre 2013 15:32
À : Joëlle
DENIOT
Cc : Emmanuelle
Garnier
Objet :
Exposition BU : démontage prochain
Bonjour,
un petit mot
pour vous remercier d'abord infiniment
vous et monsieur Réault pour le travail
accompli pour l'exposition Piaf et les
interventions auprès des lycéens, la
conférence etc.
Ce fut un beau
moment et sans malheureusement pouvoir
donner de chiffres précis sur la
fréquentation proprement dite, nous
avons vu régulièrement des étudiants
s'arrêter et lire.
Vous trouverez
dans le livre d'or une remarque
incompréhensible du type de celles,
malvenues, que nous trouvons
malheureusement parfois dans les livres
d'or que nous avons pu laisser dans la
salle d'exposition.
Je ne serai pas
présente à la bibliothèque ce vendredi,
je donne des cours à l'IUT de la
Roche-sur-Yon ni lundi à venir. Si donc,
vous venez lundi, c'est ma collègue
Emmanuelle Garnier qui vous aidera pour
le démontage.
Encore un très
grand merci et à très bientôt,
Nathalie -
Nathalie
RONDEAU
Conservateur
Université de Nantes
Bibliothèque de droit, d'économie et de
gestion - Responsable des services au
public Chargée des dossiers culturels
pour les Bibliothèques universitaires
Coordinateur Ubib.fr pour les
Bibliothèques universitaires
Bibliothèque universitaire
Vie des campus
Chercheurs à la BU : Joëlle
Deniot - Édith Piaf : La voix, le
geste, l'icône
7 novembre 2013
14h
Campus Tertre
BU Lettres, Sciences
humaines et sociales (salle
de formation au 1er étage).
Dans le cadre du
cycle de conférences
"Chercheurs à la BU",
Joëlle-Andrée Deniot, professeur
de sociologie à l'Université de
Nantes, donnera une conférence
sur Edith Piaf, jeudi 7
novembre, à l'occasion du
cinquantième anniversaire de la
disparition de l'artiste.
Cette conférence accompagne
l'exposition éponyme
organisée à la Bibliothèque
universitaire de droit,
d'économie et de gestion, du
9 octobre au 15 novembre.
Mireille Petit-Choubrac,
diplômée de l'École des
Beaux-arts de Toulouse,
actuellement plasticienne
dans la région de
Saint-Nazaire, exposera plus
de quarante encres,
gouaches, fusains originaux
consacrés à Édith Piaf dont
nous célébrerons en octobre
2013 le cinquantième
anniversaire de la
disparition.
Ce travail d'artiste qui,
tout de noir et blanc,
évoque les visages et la
performance chantée de Piaf,
présente la particularité de
s'articuler -
coopération rare dans la
recherche universitaire - à
l'analyse que
Joëlle-Andrée Deniot,
professeur de sociologie à
l'université de Nantes,
consacre aux langages
scéniques de la célèbre
chanteuse et à ceux de
quelques autres grandes voix
féminines qu'elle inspira.
Ces deux perspectives sont
réunies dans l'ouvrage
intitulé Edith Piaf : La
voix, le geste, l'icône.
Esquisse anthropologique,
publié en 2012 aux éditions
Le livre d'art.
À l'issue de la conférence,
l'ouvrage pourra être acheté
auprès de la librairie
Durance, présente à cette
occasion.
Dernières publications :
- Edith Piaf : La
voix, le geste, l'icône
: Esquisse
anthropologique - Le
livre d'art 2012 (voir
la disponibilité à la BU)
- Corpographies d'une
voix : Piaf, la
passionaria de la
chanson française, sous
la dir de B. Lebrun,
l'Harmattan. 2012
- Le rêve noir,
hantise, corps, corpus,
sous la dir. de J. Deniot
et J. Réault, avec
L. Delmaire), Lestamp
2012
- Les formes orphiques
et sociales de la
transmission
chansonnière : Douai,
Bertin, Forcioli, PU
Bordeaux 2011
Les rendez-vous Chercheurs à
la BU consistent à faire
intervenir nos chercheurs à
la Bibliothèque
Universitaire pour présenter
le sujet de leurs
recherches, en 1h environ.
Ces rencontres sont ouvertes
à tous.
.../.. (
La séance a été filmée
s'adresser à )...
-
Contact :
-
Laure Teulade (BU Lettres,
Sciences humaines et
sociales) initiatrice de la
conférence par ailleurs
éditée en Youtube.
Mis à jour le 31 octobre 2013
par Agnès MANNEHEUT
Le dernier passage de Joëlle
Deniot à France Culture, a eu
lieu lundi
22 juillet 21 heures
dans l'émission La vie en
Piaf de Maylis Besserie
Recevez la lettre d'information
Avec
Joëlle-Andrée Deniot, Départ de
Padam pour parler d’Edith Piaf
et de la chanson réaliste entre
1915 et 1940
22.07.2013
- 21:00
Thème(s) :
Edith Piaf
-
Robert Laffont, 1993
-
Sommaire
des critiques du livre de J A
Deniot, Edith Piaf, la
voix le geste l'icône, esquisse anthropologique,
illustré par Mireille Petit-Choubrac. Paris
Lelivredart 2012,
(articles superposés)
-Eric de
Bellefroid, La libre Belgique, La rémanence
hantée de la môme. 7 janvier 2013
http://www.lalibre.be/culture/livres/article/788746/la-remanence-hantee-de-la-mome.html
-Jacky Réault,
Préface à J A Deniot, Edith Piaf La voix le
geste l'icône 28 août 2012.article.preface.de.jacky.reault.a.edithpiaf.de.joelle-andree.deniot.paris.2012..htm
-
7 mars 2013
- Tables ronde, à
l'invitation de...
- Gilles
Ferréol directeur du C3S de l'Université de
Franche-Comté à Besançon, Librairie Les sandales
d'Empédocle le 20 mars 2013
-Galerie Delta Paris
(Mycelium, La Halle Saint Pierre Lestamp) le 9
septembre 2012 avec Laurent Danchin
-Galerie AtelierExpo
Nantes 14 rue Joseph Caillé (Lestamp ... le
8 mars 2013
http://atelierexponantes.blogspot.fr/2013/01/mireille-petit-choubrac-exposition.html
__________________________________________
La Libre Belgique
Brève
Eric de Bellefroid
La rémanence hantée de La Môme
Mis en ligne le 07/01/2013
Un magnifique ouvrage, d'une
intelligence sensuelle, sur une petite géante
Il y aura cinquante ans le 10
octobre 2013. Cinquante ans que disparaissait La
Môme Piaf, chanteuse de music-hall et de
variétés, à Grasse à l’âge de 47 ans. C’est dire
qu’après un biopic d’Olivier Dahan passé dès
2007 dans les salles avec Marion Cotillard dans
le rôle d’Edith Giovanna Gassion, née à Paris le
19 décembre 1915, une giboulée de livres à sa
gloire probablement s’abattra sur le marché de
la librairie.
Dans cet esprit de commémoration
d’une Piaf qui reste la voix de la France à
travers le monde, la plus célèbre interprète
française à l’étranger, restée vivante au fond
des cabarets avec ses larmes transistorisées qui
ne sont pas sans rappeler l’écho radiophonique
du milieu d’un siècle où gémissaient aussi
depuis Londres “Les sanglots longs des violons
de l’automne”, un magnifique ouvrage dû à
l’universitaire nantaise Joëlle-Andrée Deniot,
sociologue de l’usine et du monde ouvrier,
paraissait il y a quelques semaines sous la
forme, pas toujours grand public, d’“une
esquisse anthropologique” de la voix, du geste
et de l’icône.
Mais Jacky Réault, agrégé
d’histoire et sociologue également, soutenant
dans sa préface celle qui rend compte ici de “
la fibre tragique universelle des voix des
femmes de la chanson populaire du vingtième
siècle ”, conclut à dessein que “ le nihilisme
décivilisateur et les fractures culturelles
abusivement adjugées irréductibles entre un
“haut” et un “bas” ne sont pas fatales. Il
faudrait vraiment arrêter de les présenter comme
“la” science en opposant idéologiquement, dans
la jubilation perverse d’un apartheid imposteur,
Le Savant et Le Populaire”.
Une lointaine époque
C’est le son d’une autre époque
certes, qui pour être bien loin de la nôtre à
présent, ressuscite pourtant avec une étonnante
fraîcheur. “ Il ne s’agit pas d’une simple
biographie de la chanteuse, mais plutôt […]
d’une anthropologie de la performance chantée
dont il est question. ” Ainsi l’auteure
s’est-elle attachée à saisir les langages
scéniques de Piaf, en la confrontant à d’autres
grandes interprètes de la chanson française
telles que Berthe Sylva, Damia, Fréhel, Yvonne
Georges, Marie Dubas ou Marianne Oswald; et,
plus tard, Barbara, Juliette Gréco ou Catherine
Ribeiro. Tout cela superbement illustré par
Mireille Petit-Choubrac, qui révèle tout son
plaisir à capter des moments sensibles avec des
dessins calligraphiant l’indicible.
Très vite emportée par la vague,
très tôt saisie par l’étreinte de la voix de
Piaf, Joëlle-Andrée Deniot dit avoir voulu
peindre et penser la singularité de cet emblème
national de la chanson tragi-mythique, comme le
fut Oum Kalsoum en Egypte ou Amalia Rodrigues au
Portugal. Enfant de la balle, artiste de rue
(comme sa mère, Annetta Maillard, ou Line Marsa
de son nom de scène), elle commence au Gerny’s,
sur les Champs-Elysées, après avoir accompagné
son père dans son itinérance de contorsionniste
de cirque, et avant de devenir la prodigieuse
ambassadrice de la chanson française, jusqu’en
Amérique où elle conférera son aura au cabaret
new-yorkais. L’année 1935 consacre ses débuts de
vedette, avec ses premiers enregistrements chez
Polydor.
Vedette qui sur le tard, en 1961,
finira par relancer l’Olympia de Bruno
Coquatrix, sauvant de la faillite une scène
légendaire au creux de la vague. C’est Piaf qui
fait de l’Olympia une légende, et non l’inverse.
C’est le temps de “Non, Je Ne Regrette Rien”,
chanson composée par Charles Dumont et Michel
Vaucaire. Pourtant elle souffre, depuis
longtemps percluse de polyarthrite, et chante
sous morphine. Mais le public la tient debout,
et vivante.
Le corps voûté, malade
L’état morbide de l’interprète
n’est pas neuf. Un piaf, d’ailleurs, est un
petit moineau; un oiseau pour le chat. Ainsi, la
sociologue écrit très joliment :
“ Certains, tout à leur hargne,
s’acharnèrent sur le pathos […], puis sur le
mélo […]. D’autres insistèrent sur le
dénigrement physique de cette môme chétive, mal
née, aux yeux cernés, au cheveu pauvre; on la
dit même – ô comble de la pensée bienveillante –
fille d’une dévoyée d’origine kabyle. On retint
avec complaisance la rapide dégradation du corps
voûté, malade. Mieux valait s’attarder à
dévisager la part de la déchéance, de la
maladie, de la mort qu’à envisager ce souffle du
désespoir et du rêve à fleur d’images.”
Edith Piaf, sur scène, crée
“l’immensité intime”. Irradiant les plus grandes
salles comme elle l’eût fait de lieux feutrés
réservés à quelques initiés. Tout de noir vêtue,
comme Ferré, Barbara, Gréco, Mouloudji,
s’opposant à l’habit de lumière des chanteurs de
music-hall et cultivant ainsi une esthétique du
dépouillement.
Dans ses dernières années, elle
cherchera littéralement à se perdre dans son
chant : “ Elle dont la
voix embrase L’Hymne à l’amour mais qui, trop
pressée d’aimer, mènera Marcel Cerdan qu’elle
attend si joyeusement vers sa mort.”
Savoir Plus
“Edith Piaf. La voix, le geste, l’icône.
Esquisse anthropologique”, par Joëlle-Andrée
Deniot. Dessins de Mireille Petit-Choubrac. Ed.
Lelivredart, 396 pp., env. 32 €.
____________________________
« Édith Piaf : la
voix, le geste, l'icône » - Nantes
jeudi 07 mars 2013
Edith Piaf interprètant « Le Gitan
et la Fille » de Georges Moustaki.
Photo : Mireille Petit-Choubrac
« La voix, le geste, l'icône » :
tel est le titre du livre que la
sociologue Joëlle-Andrée Deniot,
professeur à l'université de Nantes,
vient de consacrer à la célèbre
chanteuse française, en la confrontant à
quelques autres moins connues : Damia,
Montero, etc. Cet ouvrage n'est pas une
énième biographie, mais une véritable
étude de sociologue sur le style, le
geste et la voix. Joëlle-Andrée Deniot y
décrypte la grammaire scénique et la
stylisation du personnage d'Edith Piaf.
L'ouvrage est illustré par Mireille
Petit-Choubrac.
Durant la semaine du 4 au 10 mars la «
Galerie Atelier Expo », rue Joseph
Caillé, présente une exposition de
portraits originaux de l'illustratrice
nazairienne : encres, gouaches, fusains,
toujours dans ces tons noirs
qu'affectionnait la chanteuse.
Vendredi 8 mars, à partir de 18h30,
l'auteur signera son livre et le
présentera en dialogue avec le préfacier
Jacky Réault et le critique d'art
Laurent Danchin. La voix de Violaine
Guénec et l'accordéon de Bertrand Bugel
animeront la suite de la soirée.
Jusqu'au dimanche 10 mars, tous les
jours de 14 h à 18 h, en présence de
l'auteur, galerie Atelier Expo, 14 rue
Joseph-Caillé, 44000 Nantes (entre place
Viarme et place Edouard-Normand). Tél.
09 50 28 07 66 ou 06 88 54 77 34. E-mail
: atelierexponantes@gmail.com
_________________
5.0 étoiles sur 5
Le livre le plus
singulier ouvrant pour
les fêtes le
cinquantenaire de la
mort d'Edith Piaf en
2013, 9
novembre 2012
Amazon par
Jules
LAUTER
Critique des
sciences
sociales
-
Ce commentaire fait
référence à cette
édition :
Edith Piaf la voix
le geste l'icone
(Broché)
Ce livre superbe est, je le
crois sincèrement, le livre le plus singulier
digne d'être offert pour les fêtes à tout
public.
Une femme passionnée de la
voix et du destin national de Piaf, et plus
généralement des voix de femme dont elle a fondé
l'étude à l'Université, Joëlle-Andrée Deniot une
anthropologue savante mais parlant à tous avec
des registres de langage variés s'est adressée à
une artiste pour présenter le corpus de 101
images splendides sur lesquelles elle a
méthodiquement travaillé, 41 fusains et gouaches
originales de Mireille Petit-Choubrac, une
révélation, subliment les gestes le visage et la
scène de Piaf. Ce livre simple et savant est
exceptionnellement un livre d'art (sauf le prix
très accessible). Ce livre sur une passion
française et même universelle commune (la vie et
la voix de Piaf comme icône) contient maints
passages qui peuvent être utilisés par des
étudiants en sciences sociales (elle
révolutionne la sociologie de l'art), mais tous
peuvent y trouver plaisir et nourriture de
l'esprit, ou simplement savourer la fascinante
beauté de certaines images. Au delà de Piaf,
sont évoquées comparativement Damia, Frehel,
Juliette Greco, Catherine Ribeiro. Que des
icônes de ces voix de femmes dont Joëlle Deniot
a inauguré l'étude sociologique et
anthropologique depuis le colloque
La chanson
réaliste qu'elle initia au sein du Lestamp
Université de Nantes en 1997
______________________________________
Jacky Réault
Préface
(Prologue solennel d’action de grâces
précédant le canon -Robert), pages 9 à
23
à
Joëlle-Andrée Deniot
Edith Piaf, la voix le geste
l’icône Esquisse anthropologique
Lelivredart Paris 30 août 2012
|
Penser n’est pas sortir de la caverne,
ni remplacer l’incertitude des ombres
par les contours tranchés des choses mêmes,
la lumière vacillante des flammes par la lumière du vrai soleil ;
c’est entrer dans le Labyrinthe,
plus exactement faire être et apparaître un labyrinthe.
Cornelius Castoriadis, cité par Pierre Vidal-Naquet
Oser s’exposer à ce livre si fort et si beau de Joëlle Andrée Deniot, à propos de ce qu’elle nomme « le phénomène inouï de Piaf », prélude à une anthropologie de la scène vivante, et qui vraiment ne ressemble à aucun autre, c’est la certitude, de l’homme savant ou de l’homme commun, ou mieux, dans l’esprit de son livre, de l’homme savant parmi les hommes communs, de ne point se retrouver indemne ni dans la science ni dans la vie autant que celle-ci soit peuplée par ses lectures.
Pour un lieu commun des sciences sociales et de leurs sociétés
Puisse cette trace brûler un peu, des sciences sociales dont l’auteur et nous même espérons le retour pacifié en un lieu commun complémentariste dans le fil de Georges Devereux. Oserons nous dire, pour en avoir parcouru et enseigné plusieurs, que leur panne d’inventivité doit quelque chose au tropisme de la plus abstraite et séparée du monde commun, la sociologie réellement devenue, pour avoir trop oublié la connivence tranquille qui devait lui être naturelle avec les hommes et les femmes de sa propre société, si peu que modestement elle se fit partageuse du bel ordinaire au lieu de se buter dans la rupture du mépris de l’expérience des humains vivant et donc stylisant leur vie ? Ce livre traverse plusieurs de ces sciences et transgresse plus encore les murailles de Chine dont certaines s’entourent et où, beaucoup, en leur sein, se dessèchent. Il paie pourtant du prix de l’austère engagement dans leur exigence méthodique de preuve, un droit au plus extrême péril, l’authenticité.
Que recule d’entrée qui pourrait s’effrayer de l’initiale et finale présence de l’auteur dans le propos, de l’exploration par retour aux sources inépuisables des savoirs, toutes frontières franchies, des images, des chants, in fine des grandes œuvres transmises, - là où toutes les disciplines sont restées muettes- à la rescousse de ce qui par définition, de l’acte vivant résiste à l’objectivisme chosifiant : Par delà la personne d’Edith Piaf, iconisée, mythe vif au sein du troisième millénaire, sont visés rien moins que la voix, le visage, les gestes et leurs montages scénographiés en un art unique qui est un art commun. N’est-ce pas le propos le plus interdit de l’actuelle conjonction, - peut-on dire oligarchique ?-, d’une certaine sociologie de l’art avec ce qui, de l’art contemporain, se présente sous les seuls labels de l’État, de l’argent et finalement de la séparation.
Le lecteur qui aura suivi Joëlle-Andrée Deniot s’aventure, avec elle, en terra incognita. Au terme de l’initiation, ce ne sera pas le moment, dirait le professeur Tournesol d’Hergé au retour de la lune, de boire de la limonade. Qu’il se prépare, et ceci vaut pour Invitation aux boissons fortes du vertigineux voyage savant et compréhensif de la dite Esquisse anthropologique. La récompense, ce sera un auteur, une raison passionnée, passée par une méthode, une œuvre aboutie foisonnante, réfutable, le bonheur de retrouver à l’issue de l’ascèse sociologique, son en soi, son pour soi, et, comme en jubile le second Bachelard, un chez soi plus instruit dans sa propre société. Preuve que peut s’inverser le dogme stérile de la rupture drapée dans l'épistémologie.
Préfaces : du multiple à l’un ; une anthropologie
Préfacer c’est dire d’avance, c’est se mettre devant. Pour qui est, depuis si longtemps, à côté et, espère-t-il parfois aux côtés de Joëlle Deniot, dire seulement de cette trinité de la voix, du geste, de l’icône qui livre presque tout dès le titre, sauf à masquer peut-être le visage sous l’icône, que nous lisons un nouveau monde. Préface-t-on une symphonie ? De cette fonction honorable confiée à un tiers médiateur, si besoin démineur, (l’historien complémentaire ?) Borges eut l’ironie libératrice de faire un livre à pétrifier quiconque accepte cette convention entre l’intrusif et l’abusif. S’il faut se résoudre à « dire d’avance », commençons par deux transversalités, non ciblées par l’auteur.
Cette sémiologue rare tente de tout inscrire dans l’histoire, exacte datée, jusqu’à celle de l’amour et des pleurs. Celle qui pourrait frôler la perdition dans le ravissement de ces voix, nous parle toujours de la (sa) société. Autant pour les censeurs invoquant la culture pour reléguer aux marges disciplinaires ! Ceci dit, sur ce livre d’invention de références et d’inédits transgressifs si référencés, on ne peut ni doit, impose a priori le point de vue disciplinaire d’un surplomb exclusif. Le réel commande ici la connaissance, non l’a priori de factices constructions. In fine viendra le jeu des affiliations Anthropologiques, résume-t-elle. Nous aussi.
Pré - face Une focalisation méthodique sur les voir de la voix
Pour avancer de côté le propos sans qualité qui condenserait tout, genèse et fins, pourquoi pas cette énigme d’apparence lacano-futile ? Des explorations éclatées sur les voix (de femmes), dont l’opacité résiste tant à la pensée claire, l’auteur ne parvient à l’unité intelligible qu’en passant par, plus rebelle encore, l’incarnation faciale de la personne, prélude à la sidérante intelligibilité de l’incarnation globale de tous les langages-corps du chant scénographié. Le visage, approché par l’icône, passant ici par l’empirique sociologie off de l’image-photo s’avère l’épistémologique et pratique acmé de ce livre. Mais c’est avec le geste qui relie tout que se découvrent ces improbables médiateurs d’un discours possible sur la voix. De quoi troubler qui oublierait l’enjeu de civilisation de l’image comme partage des grands liens (religions) actuels engendrés par notre Mère Méditerranée depuis la scansion hellénistique et chrétienne des portraits du Fayoum. Moralement iconoclaste, J.-A. Deniot excelle dans l’heuristique iconodoule. Le préfacier se plait à retrouver, dans le prologue solennel d’action de grâces précédant le canon (Robert), un peu de théologie quand ce livre a osé l’interroger pour dire la face. Qui subsistera devant ta face ?
Ligne de vie. l’authenticité
entre ethnographie populaire
et droit d’(être) auteur en sciences sociales.
L’homme qui dit d’avance ici, de par la double articulation de son langage, l’ascendance d'âge et l’antécédence universitaire, invita, cette très jeune femme, alors Joëlle Deniot, étudiante en philosophie croyant trouver dans la sociologie d’après 1968, la clé du monde réel, à s'introduire, si seule, dans une usine d’hommes, des métallurgistes. Elle en offrit la seule œuvre d’ethnosociologie savante et compréhensive qui, n’ayant pas pris la culture et le travail ouvriers en surplomb mais en pacte d’égaux interactifs et fraternels, survive à la rude idéologisation d’époque. L’ayant côtoyée dans tant de coopérations, d’entreprises intellectuelles ou polémiques (l’Université a les deux faces de l’Eris d’Hésiode) j’ai été témoin, actif en ses débuts et un peu sidéré de la gestation de trois œuvres, abouties dont ce livre et deux thèses, d’une multitude d’articles, de grands livres, faits ou initiés, de cette universitaire si modèle sinon modale par tant de créativité, mais d’une rare liberté d’esprit payée très cher. Elle a dirigé trente thèse et, avant de cofonder en 2007, invitée par les instances universitaires, l’EA 4287 de l’Université de Picardie Jules Verne d’Amiens, Habiter Pips, elle a fondé à Nantes et dirigé deux laboratoires dont un durable parce que libre associatif alternatif. Elle en invente le sigle unique sémiologisant : Laboratoire d’Etudes Sociologique des Transformations et Acculturations des Milieux Populaires, Lestamp. Ce sont les identifiants les plus fidèles du temps long d’une œuvre collective et d’abord de la sienne. Incluant d’entrée l’esthétique ordinaire, ils sont la trame de toute l’œuvre jusqu’à cette Scène de Piaf, dont on nous pardonnera de risquer l’exégèse.
Elle nous semble tisser :
- des ensembles flous de la complexité populaire hétérogène, entre langue commune et scientifique, des milieux localisés plutôt que des catégories rigidifiées de discipline, d’école et d’Etat.!
- l’éther unifiant des pratiques, les cultures dans leurs métamorphoses interactives, non sacrifié à l’économisme !
- le primat -vitaliste ?- d’une pensée de mouvement plutôt que du fixisme des seuls concepts.
- et par-dessus tout çà, la question à jamais problématique, mouvante mais irréductible, du populaire, la clé, s’il a d’une possible démocratie.
La voix, le geste, l’icône de J.-A. Deniot, quoique libérée du conventionnel art de la thèse, sait coudre sur cette toile, tous les modes de sciences sociales qu’elle a su mobiliser pour devenir la sociologue-ethnologue des mondes populaires dans tous leurs états. Sa Coopération ouvrière à l’usine des Batignolles au bord vif et tragique des Trente glorieuses où la « classe ouvrière » entre dans le silence (1984), adjugeait sa connivence savante, toujours requise, avec l’univers langagier des plus viriles sociabilités, condition d’une ethnographie du travail comme de la scène des chansons. Qui d’autre a abordé le travail – ce mo trop simple, tabou des sociologues de la culture sauf à le réduire à l’intermittence-, de l’artiste ? Dix ans plus tard, plus n’est question des classes du Lersco dans son Décor en milieu ouvrier, seule sociologie de la vie privée ouvrière non condescendante et qui anticipe sa sociologie esthétique des cultures populaire vers une neuve sociologie de l’art dont Edith Piaf, partant d’une figure exemplaire de la chanson, achève la genèse en manifeste.
De l’étreinte de la voix de Piaf à Dire la voix,
Ayant donc donné tous les gages possibles aux disciplines qu'elle enseigne, jusqu’à offrir huit ans d’engagement au Conseil National des Universités Sociologie, n’ayant plus rien à prouver, elle pouvait rêver d’une nouvelle liberté. Ce passage à l’acte concerne le geste vocal chanté perçu par la voix enregistrée et tout un univers d’images. Mais la hiérarchie des savoirs libérés de l’affiliation moniste des carrières n’a plus que le réel pour guide. Si la sociologie a moins à offrir que viennent l’anthropologie (Georges Devereux, Pierre Legendre), l’iconologie, les psychanalystes de l’art (M. Poizat) voire la sémiologie même. Amen ! Cette Esquisse anthropologique est un très aussi un livre de sémiologie généralisée. Mais ces canoniques – cette originalité requise l’expose surtout au soupçon des gardiens - sont entourées de l’assemblée brillante qu’exige l’analyse méthodique d’une icône vivante, d’un art et d’une artiste sacralisés ; la philosophie, l’histoire de l’art, les arts plastiques et photographiques, la littérature, la poésie jusqu’aux textes de Jacques Bertin, rare critique culturel d’investigation du Langisme et sublime chanteur.
Que tisse J.-A. Deniot de radicalement neuf - le schème textile est chez elle bien plus que métaphorique, une structure de pensée- sur cette trame où la communication universitaire a depuis quatorze ans surtout retenu le fil chanson, autonomisé encore en recherche lors de l’acte fondateur de 1997 ? Les motifs de son Esquisse anthropologiques sont désormais singulièrement affirmés, comme le plain-chant d’une complétude jubilatoire (ses nocturnes femmes), l’anthropologie de ces voix de femmes qui ont capté, [Damia, Fréhel, Yvonne Georges], et captent encore, [Piaf, Barbara, Ribeiro, Gréco] des peuples, par l’expérience commune d’une beauté partagée entre l’émotion, le sensible, le sens. Ce qui était latent dans Le décor devient l’explicite de ce livre : une socio-anthropologie esthétique appliquée. Elle est désormais apte à intégrer dans toute son ampleur, cette immense réalité irréductible aux formalismes et décodages de ses sociologues « de l’art », refoulée par l’État culturel, la chanson française, véritable mobilisation populaire. Premier choix des goûts musicaux de tous en ce pays[13].
Ce qui dans ce livre s’avance après trois ans d’écriture et deux ans de rétention par l’éditeur d’une institution sans parole, se résume dans un de ses titres de 2000, l’ambition de dire la voix. Elle vient de loin, jaillie dès la première phrase pour se clore dans l’épilogue d’enfance de Marianne Oswald. Comme beaucoup d’amoureux des chansons… je fus dans ma vie, très vite emportée par la vague, saisie par l’étreinte de la voix de Piaf. L’audace de ce marquage est d’une véritable ethnographe, non d’une provocatrice, sauf à l’aune de l’académisme. Pourtant, plus qu’un trope, c’est une question théorique qu’on y voit posée : comment et d’où écrire savamment de l’indicible ? Et qui plus est, s’il s’agit de ces voix si incarnées et si multi-signifiantes qu’elle dit féminines –autre grande audace (ou limite peut-être ?) du livre ?- voix qui étreignent, fascinent, bouleversent des publics aussi vastes que des peuples, ces illégitimes par excellence de la mondialisation, sinon de la recherche, ici nommés sans fard.
Parmi ces grandes voix populaires du Vingtième siècle, la voix d’Édith Gassion, dite La Môme, dite Édith Piaf - si travaillée, si authentique, se présente comme un achèvement quasi miraculeux jusqu’à cette icônisation, support d’un mythe contemporain joliment vif dans et bien au-delà d’une nation, La France. L’immense paradoxe résolu par ce livre est d’avoir dû créer de toutes pièces, et avec tout l'appareil –quoique sans l’apparat quantophrénique-, une science sociale expérimentale du visage à partir des multiples images du visage de Piaf. La face à l’image de dieu des théologiens et des artistes est ici assortie de ses gestes et dans son interface avec sa société-peuple, la scène, ou l’autel de la sacralisation.
Une technologie qui ne tue ni ne désymbolise mais ressuscite.
Le livre déjà si dense d’invention idéelle repose sur un corpus exhaustif obstinément collecté pour lequel elle dut inventer la technique d’appropriation. Cette filmographie, discrétisées par elle en 239 images dont cent indexées aux paroles chantées, -immense ouvrage de cette ouvrière de la connaissance- permet la production d’une morphologie, d’une syntaxe, d’une grammaire et son application thématisée vers le dire discursif résultant de l’image et du texte montrés en dispositifs expérimentaux, séquentiels, comparatifs, typicisés. Ce mouvement invente sa méthode, un mode de penser et le plus beau bouquet de vérités compréhensives jamais offert aux nocturnes chanteuses et à nous. Esquisse, dit-elle ! Préférons livre des fondations, irréductible à tout genre pour dire la voix savamment structurée comme plusieurs langages et doublement : les langages silencieux du visage des gestes des postures du corps, sans oublier -spécificité française- le discours signifiant des chansons ; mais aussi les langages innombrables de toutes les ressources interprétatives sollicitées, plastique et philosophique compris. Nous sommes encore dans l’après Babel id est dans la Culture, images et textes, loin des fantasmes mondialisateurs d’une novlang universelle transparente de la dédifférenciation.
Trois fils pour une Ariane
Au lecteur universel donc divers je propose trois niveaux de lecture : l’interférence historique de la réception d’un film, la transversale latence d’une unité problématique tissant plusieurs propos structurels, son architecture lumineuse enfin.
Quel fil initial de réflexivité indexé au temps vif ?
La première lecture révèle l’Ariane d’une contemporanéité rarement affrontée, ce précieux fil rouge qui part d’une situation partagée et amorcée par le film d’Olivier Dahan, La Môme, visiblement coulé dans son sillage pour un lecteur hésitant sur le seuil. Presque étonné d’une sensibilité toujours en éveil pour les data si datés des temps en train de passer, le lecteur historien a trouvé un premier salut en ce fil déroulé de l’histoire immédiate scandée de la réception. J.-A. Deniot lui indexe, inachevable, l’autre récitatif d’une inlassable réflexivité à la première personne.
Quelles tensions de plusieurs voix ?
Reflet évident de l’unité d’une personnalité et d’une pensée stratifiée, La scène de Piaf de J.-A. Deniot se résume dans une triangulation singulière de propos et de style entre,
- la tension d’authenticité de la présence de l’ethnographe dans le récit, où le langage est celui de tous, affirmé dès la première page et trouvant son assomption dans de la genèse biographique finale, « il était une fois »
- l’ascèse radicale mais toujours accompagnée d’un discours qui fait sens et relie, de l’analyse des 100 images restantes, parmi les centaines découpées dans les films ayant servi au filage de l’analytique des langages scéniques, au tissage d’une grammaire plus générale et au tissu des grandes montages.
- L’acmé lentement conquise des grands enfantements, - de l’intelligence sensible et de l’intelligence théorique -, offrant à l’esprit l’aporie surmontée de l’intelligibilité abstraite affrontant, entre la scène et l’icône, le mystère de l’incarnation.
Quelle composition manifeste ?
L’ordre d’exposition, réduit à l’épure de la table introductive n’a pas besoin de redondance, jouons plutôt du registre du contrepoint. Délicatesse à l’égard du lecteur rebuté par la scholastique besogneuse de la « construction a priori de l’objet », l’auteur a reporté au chapitre VIII, sa théorisation plus abstraite dans la voix, l’écoute, l’écrit. Cette haute couture des concepts bien cousus, donnera, à qui ne sait résister à l’esthétique de l’intelligence pure, des plaisirs rares et conquis avant la chute finale légère et émouvante de l’anamnèse biographique. Voilà pour la fin ou presque.
Revenir à l’ordre si réfléchi de l’exposition, ce sera d’abord pour mettre en garde sur la neutralité avancée à la manière d’un prologue, de Délier Relier. Outre la première expérience de la personnalisation de l’écriture, coprésence réfléchie de l’auteur dans l’objet étudié, irréductible dit-elle, à propos de l’épreuve de visage à visage, à toute chosification, toutes les mises au point, réglages du chapitre I, sont de courts mais véritables essais d’analyse culturelle. Le décryptage cavalier du small world des critiques, les questions condensées du public-peuple du film regardé « d’en haut », du réalisme, des cultures populaires ne sont pas moins précieux que le déblai des fausses pistes : le pseudo genre marketing et convention, de la chanson réaliste, collecteur au mieux d’inventaire, au pire de bric-à-brac.
Aussitôt sans lourd méthodologisme, (cet asile de l'ignorance), proclamé vient la première expérimentation-synthèse du chapitre II, l’icône, issue de l’impossible résolu de la connaissance du visage conjugué à celle de la voix, et où l’objet est, - c’est nous qui le lisons ainsi -, le cadre sociétal d’une icônisation. Les deux chapitres suivants voient l’usage magistral de l’invention méthodologique étayée par le corpus de photos et d’images, d’où s’expose, dans l’acte même de la découverte, la grammaire des langages scéniques dans une anthropologie, à la fois singularisée par Piaf et sociétale, de la scène. Dans l’ultime aboutissement du chapitre VI, Nocturnes de femmes on se meut dans la complétude rare sur l’unité de style des grandes voix de femmes, un thème périlleux au regard d’un sociologisme de pierre désormais hystérisé par le déni des sexes d’une théorie du genre réduite à une toute puissante « préférence sexuelle ». Au-delà enfin du chapitre VII, dense dialectique sur le cheminement total du livre, théorico-expérimental sus-évoqué, vient l’épisode biographique où s’ancrent les racines de cet arbre de la connaissance élevé si dru pour nous dans l’intelligibilité du mythe originel : la même scène irrigue dans les grandes œuvres, et celle-là plus que toute autre, un Eros de la connaissance, prélude d’une connaissance de l’amour dont J. Deniot, fit en 2001 à Nantes, le thème de son grand Colloque biographique.
l’icônisation : Actualité contemporaine du mythe et de la sacralité
Le schème du tissu si heuristique et revendiqué avec Patrice Hugues mène naturellement à celui l’ordre d’une sacralité. Contre la sécularisation illusoire, voire l’achevable désenchantement, JA Deniot a du coudre tant de tissus hétéroclites, idéalité séparée, images, témoignages, essais, traités, photos, tout ce qu’appelait la mobilisation de l’esprit et du cœur d’une exploratrice du réel, incluant l’imaginaire. Loin d’un anecdotique patchwork, elle livre l’architecture textile d’un cirque vaste comme l’histoire d’une nation. La résolution est passée par les architectoniques synthèses, ses tissés de l’icônisation dans l’entre-deux de l’espace sacrificiel et chamanique de la scène, l’autre construction souveraine, sanctuaire de l’icône, et surtout métonymie de l’espace sociétal tout entier. Pour rendre intelligible l’épiphanie d’un mythe fulgurant dans la France acculturée apparemment de ses chansons par son propre Etat, l’auteur oscille entre cette sémiologie de tous les langages et des discours interactifs que condensent l’icône et la scène et une anthropologie historique de la société France 2008. C’est dans et par cet entre-deux scénique et sociétal, entre macrocosme et microcosme en interaction, que nous lisons ce processus total, donc sacré, d’icônisation.
Mireille Petit-Choubrac
Mais pas d’icône sans figuration, pas d'icône incarnée sans figuration iconique peinte, pas d'icône civilisationnellement achevée sans icône d'éternisation pour un peuple, les si belles saisies d’images de trop frustres archives, n’auraient pu suffire à l’achèvement de la liturgie. Il y fallait une artiste qui sache intégrer, de moments magiques et fugaces, la ferveur et l’authenticité d’un visage, l’impudeur des mains dans l’autorité d’un trait. La somptueuse contribution de Mireille Petit-Choubrac, l’autre invention de ce livre, fera date dans la mémoire plastique, mais prenons garde que le vieil intellectualisme iconoclaste désormais rabougri par le scientisme, ne jette une chape de plomb sur l’audace scientifique qu’il y a eu ici à faire de l’artiste une exigence de la restitution anthropologique.
Entre les langages de la scène et un peuple
Sur la scène, l’auteur a trouvé avec toute l’anthropologie, les formes déjà construites pour l’hystérisation chamanique, la victimisation sacrificielle, montages civilisationnels dont les scènes réelles condensent ce que toute la société mobilise pour s’humaniser. Son originalité est de l’envisager comme matrice des gestations interac-tives des langages scéniques, et contexte-dispositif réel de ses expérimentations imaginales, d’où surgissent ses catégories sémio-posturales, de lecture du visage (iconostase, sacralité, reflets, miroirs, masque, mains) et du corps global ou gestualisé. C’est là, même si la starisation traque l’artiste dans la vie, qu’il faut en revenir à l’icône qui s’y engendre. Ce concept synthétique est donc inséparable de celui de scène, scène de Piaf et scène générique. Mais ces cadres structuraux ne nous disent pas pourquoi Edith Piaf, la chanteuse populaire, française, et universelle, apparemment morte il y a quarante cinq ans, resurgit, à contre temps de toutes les évidences, partout et en détail jusque sur les non-scènes géantes et désymbo- lisées des télévisions du show-business et dans le vacarme globish des zéniths.
Le pacte anthropologique retrouvé
Une autre épistémè des sciences sociales
Nul ne clora ce livre lu sans avoir dû éprouver, ravi, étonné, furieux, là où doit régner la séparation positiviste, un nœud de liens, où se résout un autre religere de la connaissance. Liens entre l’actrice réelle iconisée, mythisé et ses peuples ; entre l’auteur, ses « objets » analysés dans une compréhension qui les restitue comme sujets ; entre l’auteur et cet autre lien global appréhendé sans effroi ni récupération, le peuple, le populaire et ses icônes ; entre l’écriture enfin, l’écrivant et le référent..Religere, toujours à l’encontre de l’idéologie obsessionnelle de la sécularisation (alias désymbolisation et désinstitution- nalisation dans les termes de Dany-Robert Dufour), alias le fétiche sociolo-gique de l’objectivation, voire l’éther moniste et mortifère du champ.
Montrer des rapports insus entre les phénomènes n’était-ce pas le programme scientifique même, à ceci près qu’il est plus prudent concernant les hommes d’invoquer, dans l’ordre de leur asservissement déterministe, plus des liens historiques et sécables que des lois abusivement éternisées. N’est-ce pas d’une nouvelle façon, à partir d’une autre tradition de langage et plus large encore que ce pacte à la fois biographique et scientifique à la fois, de J.-A. Deniot avec la chanson, retrouver cette charte, comme la dette qui lie l’ethnologue et qui seule lui fait mériter l’identité d’anthropologue, celle d’une fraternité avec les peuples chez qui il fait intrusion en les considérant et en les respectant en sujets.
Mais ne faut-il pas, au seuil où nous sommes parvenus, faire le saut au large du propos ciblé. Cet ouvrage illustre et balise, pour qui veut l’entendre, une autre approche des sciences sociales et humaines recousues dans toutes les expériences gnoséologiques disponibles sur une totalité de parcours, investigation, exposition, écriture, - et avec la singularité de son style - une autre présence possible. En fraternité – sans contact pourtant- avec la multiréfentialité chère à Castoriadis s’avancent autant de pensées disponibles que l’objet-sujet en requiert et J-A Deniot en ce registre innove au sein même du labyrinthe ! En tissant maints exposés dans l’anthropologie du tissu de l’historien devenu plasticien Patrice Hugues. En puisant loin des frontières, aux trésors anthropologiques latents d’un autre auteur vivant, ce mineur de fond de nos langues, Pascal Quignard de la fascination (Le sexe et l’effroi). N’est-ce pas un concept de la présence et de l’aura de la scène des grandes chanteuses réalistes ? Pourquoi se priver sous contrôle de gardiens de « la science » du premier et rationaliste Gaston Bachelard, de l’apport subtil de sa seconde matière postuniversitaire, libérant une autre œuvre sensible, intuitive indexée à la poésie du quotidien. intuitive indexée à la poésie du quotidien ? Et fallait-il repousser, comme « essayiste » ce phare a-disciplinaire des écrits sur l’art, Yves Bonnefoy ? Brisons là ! Ce qui nous a été donné à lire est un passage à l’acte neuf d’une autre épistémè des sciences sociales qu’ont, à leur façon, profilé d’autres audacieux du siècle, Devereux, Castoriadis, Quignard, mais qui, avec la scène de Piaf, la voix, le geste l’icône, trouve au plus opaque du labyrinthe, comme en abîme, osons le dire, une (les) voix de femmes
La chaîne d’élaborations qui aboutit aux sommets inventifs de l’icône et de l’icônisation, d’une scénologie des langages de l’artiste a dû passer par l’alliance, si nouvelle par sa base empirique, d’images et de toute la sémiologie, avec une anthropologie de la sacralité et de la mythicité contemporaines, certes plus ou moins à disposition dans le savoir existant mais si réélaborées.
Ce qui en revanche, manifeste une invention plus radicale - certes non séparable de ces chaînes complémentaristes reliées par une sociologue hors norme - est le contre-projet abouti et, dans le contexte disciplinaire actuel, révolutionnaire d’une autre sociologie de l’art.
Son originalité, relative évidemment pour le lecteur cultivé qui n’a oublié ni Hegel ni Diderot, est de réintégrer en son sein les savoirs d’une sociologie esthétique, en dialogue suggéré avec l’Esthétique sociologique de Georg Simmel, conjuguant le rapport sensible affectif et signifiant au beau, et intégrant sous ce concept, cette authenticité dont on sent la quête dans la partie vive d’un l’esprit du temps lassé par les déconstructeurs. Cette sociologie esthétique, certes étayée par toute la culture disponible entre philosophie, histoire de l’art, et les réprouvés arts et traditions populaires, s’induit phénoménologiquement dans ce saisi des voix de femmes étudiées et d’abord de Piaf : un art qui puise sa spécificité tragique, d’être tissé dans la vie même de l’artiste.
Nous partageons avec elle, comme sociologue face à la crise de l’ainsi instituée sociologie de l’art, et comme homo sapiens aux prises avec une société comme fascinée par une poignée de promoteurs d’une esthétique nihiliste, l’idée de l’urgence d’une refondation. La première ne prétend-elle pas monopoliser le propos scientifique dans un cercle clos se disant contemporain, celui des arts et artistes d’Etat et d’argent. Ensemble ils proclament une souverai- neté oligarchique libérée de l’ascendance de l’histoire de l’art comme de toute dette de beauté à l’égard de la société qui, moins qu’aucune autre, ne saurait respirer sans sa « fenêtre sur chaos. »
L’autre sociologie de l’art avancée par ce livre vient de loin dans l’œuvre et la vie de Joëlle-Andrée Deniot, s’affinant toujours plus depuis sa thèse d’Etat, passant par cette sociologie esthétique éprouvée aux fondamentaux de l’esthétique populaire. Il prouve qu’une alternative existe dans le réel comme dans sa connaissance, à la supposée mort de l’art, jusque dans cette audace, unique sans doute dans les sciences sociales, de solliciter le talent d’une illustratrice. Exaltée par l’offre si singulière qui lui était avancée, elle nous offre une œuvre plastique d’une perfection d’un autre âge et pourtant cheville ouvrière d’une « administration de la preuve ».
La scène de Piaf de Joëlle Andrée Deniot, ou mieux Edith Piaf et Joëlle-Andrée Deniot, la sociologue de l’usine, de l’esthétique de la maisonnée populaire, de la fibre tragique universelle des voix des femmes de la chanson populaire du vingtième siècle, et l’artiste si française et si universelle nous parlent ensemble : le nihilisme décivilisateur et les fractures culturelles abusivement adjugées irréductibles entre un « haut » et un « bas » ne sont pas fatales. Il faudrait vraiment arrêter de les présenter comme « la » science en opposant idéologiquement, dans la jubilation perverse d’un apartheid imposteur, le savant et le populaire.
Jacky Réault, Lestamp
15 janvier 2009-16 mars 2011
Agrégé d’histoire, sociologue, directeur du GIRI CNRS 1988-1991 Responsable de l’axe sociologie de l’EA 4287 de l’Université de Picardie Jules Verne, Habiter-Pips. (2008-2011)
________________________________________________
Notes de Préface
- Tables ronde, à
l'invitation de...
- Gilles
Ferréol directeur du C3S de l'Université de
Franche-Comté à Besançon, Librairie Les sandales
d'Empédocle le 20 mars 2013
Gilles Ferréol sollicite Joëlle DENIOT Besancon
Les sandales d'Empédocle le 20 mars 2013
Laurent DANCHIN
pour accéder au film
sur Youtube
Où Laurent Danchin anime le débat critique autour du
livre de Joëlle DENIOT, à Paris, Galerie Le Delta
le 9 septembre 2012
Cliquez
sur l'image du debat initié et anime
par
Laurent Danchin
spécialiste et critique de l'Art
populaire...
Joëlle Deniot. Edith
PIAF.
La voix, le geste, l'icône
Esquisse anthropologique
sur
un montage filmique de
ambrosiette
(Jean Luc Giraud
sur une prise de vue de
Léonard Delmaire
Evenements
Nantes
Semaine
du 4 au 10 mars 2013
a la
Galerie
Atelier-Expo
14
rue Joseph Caillé
http://atelierexponantes.blogspot.fr/2013/01/mireille-petit-choubrac-exposition.html
,
se
déroulera l'exposition des
dessins, encres, gouaches,
fusains, de
Mireille Petit-Choubrac
qui a illustré le livre Edith
Piaf, la voix le geste l'icône..
Paris, Le livredart (cliquer).
Le
vendredi 8
mars
lors du vernissage (18 h 30),
Laurent Danchin,
critique d'art, animera à
partir de 19 h 15 15 une table
ronde qui permettra à l'artiste,
à l'auteur,
Joëlle Deniot,
et à son préfacier,
Jacky Réault,
d'expliciter le sens et les
enjeux artistiques,
sociologiques et
anthropologiques d'un tel
ouvrage.
Que
signifie l'insertion pérennisée
dans une culture populaire et
commune française comme
universelle, de
la voix iconisée et des chanson
d'Edith Piaf ?
Quel est le
statut intellectuel d'un tel
ouvrage très singulier entre
sciences sociales revisitées et
culture commune ?
Un débat sera
ouvert avec la salle à l'issue
duquel la chanteuse
Violaine Guénec
et l'accordéoniste
Bertrand Bugel
interpréteront des chansons d'Edith
Piaf.
______________
CLIQUER Charles DREYFUS-PECHKOFF
à propos de J Réault et J
Deniot
(Préface à Eros e Liberté, Trois essais de
Sociologie et d'Histoire, Paris, Le Manuscrit
2014)
Erographie Démocratie
Démographie, La toujours vivante
Grèce d'Eros de la passion
historique, créatrice et
libératrice de Jacky Réault
(sous-titre de la rédaction du
site)
Eros à l'oeuvre de Joëlle-Andrée
Deniot
Passion créatrice et instinct de vie au
risque de l'art
(sous-titre de la rédaction)
4)
__________________
Eros et société, Vouloir
vivre vouloir jouir vouloir
mourir vouloir tuer, Dir J
Deniot J Réault avec L Delmaire,
Nantes Lestamp Edition -
Université de Picardie Jules
Verne Amiens Février 2012.
Un
compte-rendu critique parue en janvier
2014 dans la revue en Ligne:
Interrogation, sous la plume de
Pascal
FUGIER,
Docteur en sociologie.
Françoise Marbleu
Sur Eros et Liberté,
-----Message d'origine-----
De : Delta Paris [mailto:delta.paris@free.fr]
Envoyé : lundi 22 septembre 2014 17:07
À : JOELLE DENIOT; JACKY REAULT
Objet : Eros et liberté
Merci pour l'envoi de votre livre auquel je souhaite bon succès.
Peut être m'inspirera t il d'autres œuvres Amicalement
Françoise Marbleu
|
|
|
|
|