Eté du Lestamp
Nantes 2012
Colloque Des Hommes Des Femmes
Inerties
et métamorphoses anthropologiques
7° Eté du Lestamp Nantes
28/ 29 30 Juin
2012
 |
Une
grande convergence
quasi unanime dans les
prises de parole, s'est
manifestée pour entrer en
résistance à la captation
tendanciellement tyrannique
du concept de genre (sexe
social fétichisé) par l'idéologie déréaliste (G. Devereux) des
essais de Judith Butler, du
déni
-marqueur même de la
perversion pour S Freud - de l'incarnation
sexuée de l'expérience
humaine, comme formes
nécessairement normatives
(Canguilhem) de la vie et
dynamique interactive de
l'humanisation culturelle et
sociale,
relayée en France par le
mimétisme de la sociologie
disciplinarisée adossée à
ces bastions institutionnels
ou claniques qui contribuent
à stériliser la créativité
des sciences sociales depuis
pour le dire vite et mais
symboliquement fort, "1984".
D'essence violemment
oligarchique, (mondialiste
?), l'obsession à la fois
pansexualiste, épousant la
chosification marchande et
biologiste du sexe de
marché et de media (le
révélateur déni de JB) et
centro-lesbienne exclusive
(le point aveugle de
l'œuvre), comme
l'artificialité
"constructiviste" absolue
du Butlerisme,
radicalisent, sur fond de
désouverainisation des
peuples, la séparation des "so
small words"(J. Deniot).
Modalité profane des
religions "hors sol" , les
sectateurs d'une théorie du
genre radicalisée s'opposant
explicitement à tout
l'héritage humain gagnent en
intelligibilité d'être
saisir sur fond d'une
analyse globale de la
mondialisation (G Bois, J
Réault) comme l'un de ces
petits mondes
post-intellectuels,
post-artistes, etc., figés
dans la "déconstruction" ,
la dite "French théorie"
rebricolée par
l'ethnocentrisme américain
et accompagnant souvent dans
la fiction d'une opposition,
tous les effets culturels de
la financiarisation du monde
et de la vie même, à partir
d'un centre (Braudel).
Stériles et mimétiques ils
rompent contradictoirement,
tant avec l'héritage des
grandes œuvres
civilisationnelles
(philosophie, art,
littérature..), qu'avec
l'expérience commune
(ce combat théorique et
anthropologique du Lestamp)
qui est, de facto, celle des
peuples.
Les héritages de
l'humanisation et
l'expérience commune des
peuple, (sauf l'alternative
d'une mortifère
décivilisation, dont de
nombreux signes et actes se
manifestent déjà), sont
certes d'abord matriciés par
des symbolisations de genre
"binaires"(féminin masculin)
constitutives basiques d'un
ordre sociétal et humanisant
viable, reconnaissant l'être
sexué indépassable des
sujets humains pour la
pérennisation de
l'humanisation comme de la
subjectité même, ce tabou de
la sociologie hégémonique
heureusement en régression .
Mais contradictoirement
quoique dans la nécessaire
sociodiversité
"post-babélienne", ils sont
toujours ouverts à
l'ambivalence comme à une
multiplicité
anthropologique et
historique de formes
minoritaires socialisées ou
polémiques du "genre",
modèles d’inconduites
"d'orientations sexuelles»
multiples pouvant ainsi
échapper à l'autisme, ou à
de rampantes régressions et
répression. En témoigne le
délire contemporain qui
prétend imposer une
an-anthropologie
d'inversion qui met au
centre ce fétiche
oligarchique de la
mondialisation, les
"minorités", triomphe de la
souveraineté du fantasme
(P. Legendre) et destruction
de la démocratie, sur le
sens commun universel de
l'humanité entière dans la
totalité de son histoire.
Le "Troisième genre" Inuit
si magistralement décrit et
conceptualisé dans un propos
anthropologique totalisant
et non déconstructeur, par
Bernard Saladin d'Anglure,
et restitué dans la genèse
de sa pensée lors du
colloque, en constitue une
illustration lumineuse dont
la Revue Mauss vient de
s'honorer en rééditant un
de ses articles de
référence.
_
A l'orée
de l'année 2013 deux hommes
et une femme méditant au
risque de leur raison, sur
l'ainsi nommé "mariage pour
tous". (Subversion
de jr, pour ce titre) de
trois phototypes de Jean-Luc
Giraud.)
Jacky Réault
n'engageant que lui-même.
1° juillet 2012
Je conviendrais
bien volontiers que les
femmes nous sont
supérieures, si cela pouvait
les dissuader de se
prétendre nos égales.
Sacha Guitry.
PETITE CHRONIQUE DE LA
CHASSE, DITE FEMINISTE,
AUX SORCIERES
et
DES LISTES DE PROSCRIPTION
AD HOMINES ET MULIERES
"7
-
ANTIFEMINISME :
•
"Des hommes, des femmes.
Inerties et métamorphoses
anthropologiques"
Colloque organisé par
LESTAMP
Les jeudi 28 (14 heures),
vendredi 29 et samedi 30
juin 2012 (Jusqu’à 13
heures)
université de Nantes,
Amphithéâtre Jules Vallès
Comité scientifique
d’orientation et de
sélection :
Joëlle-Andrée Deniot,
professeur des Universités,
Nantes, anthropologie, ex.
membre du CNU ;
Pierre Cam Maître de
Conférence émérite, Nantes,
Directeur de l’OVE, (droit,
sociologie) ;
Claude Javeau, Professeur à
l’Université Libre de
Bruxelles –sociologie ;
Bruno Lefebvre, professeur
des Universités, LISE CNRS
(anthropologie) ;
Antigone Mouchtouris,
professeur des Universités
(sociologie), Metz ;
Jacky Réault, agrégé
d’histoire, ex .directeur du
GIRI CNRS, Lestamp.
Présentation :
"Le triomphe du mot et d’une
théorie du genre, passée
d’une interrogation
problématique du féminisme
américain à un emploi
sociologique quasi unanime
sinon au statut de dogme
sanctionné, étonne, ou pire,
n’étonne plus. L’ analyse du
sexe social, semble devenue
institution d’une
toute-puissance individuelle
sur l ’« orientation
sexuelle », les formes de
vie, la génération, les
corps même, alignés sur
l’offre des techno-sciences
chirurgicales et du marché.
Réinterroger l’humanisation
dans des catégories hommes /
femmes matricielles de la
langue, de l’esprit, de la
parenté, de la culture, de
l’art&hellip miroirs de
l’altérité, semble désormais
incongru sinon tabou. C’est
l’objectif de ce colloque
interdisciplinaire où le
questionnement tant des
sciences sociales et du
droit que des pratiques et
des identifications dans le
présent et le passé des
sociétés, accepterait la
transversalité
anthropologique."
(...)
"N’est-il pas étrange, que
les sciences sociales si
promptes à se poser en
dénonciatrices des pouvoirs,
des impositions normatives,
ne s’inquiètent pas, voire
concourent à un programme
qui passe déjà à l’acte de
rééducation de sociétés
entières et du remodelage de
la pensée des enfants
interpellés hors de leur
famille et de tout système
de valeur transmis, comme si
avant eux et hors d’eux il
n’y avait eu que sauvagerie.
Ce retour d’un Surveiller et
punir, son obsession du sexe
et des rapports de force,
impose une ré-interrogation
des enjeux tant
juridico-politiques,
qu’anthropologiques : Il y
a, à l’inverse, dans la
crise actuelle du monde,
urgence à solliciter avec
respect les hommes et les
femmes réels, dans
l’authenticité de leur
représentation d’eux-mêmes
et celle des modalités
toujours à reconstruire de
leurs relations et de leurs
rapports ?
N’y a-t-il pas à réaffirmer
au-delà de l’ubris
déconstructiviste, des
formes civilisationnelles,
certains fondamentaux du
sujet sexué - ce support
naturel, symbolique,
imaginaire, de l’altérité
augurale – comme seule
alternative encore humaine
au narcissisme du même et à
la clôture des ego ?"
(...)
http://www.lestamp.com/colloques/colloque.ete.lestamp.hommes.femmes.inerties.metamorphoses.htm
====
8 - PUBLICATIONS :
• Cahiers du Genre,
"Les antiféminismes", 52 /
2012
Coordonné par Anne-Marie
Devreux et Diane Lamoureux
Illustrant la
dynamique des relations
entre pays produisant des
travaux féministes, ce
numéro élaboré conjointement
avec la revue québécoise
Recherches féministes montre
la
variété des champs d’action
des antiféministes et leurs
stratégies pour tenter de
faire taire les voix
multiples des féminismes, en
France et au Québec mais
aussi au Vatican, au Mexique
ou à Madagascar.
euros. ISBN :
9782315003563"
Fédération de recherche sur
le genre RING (FED 4120)
Bâtiment D - Salle 226
Université Paris 8
2 rue
de la Liberté
93526
Saint-Denis - Cedex 02
-
permanence tous les mardis -
01 49
40 73 49
genre.ring@univ-paris8.fr
http://www.univ-paris8.fr/RING7
-
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Programme
antes - LESTAMP Espace Jules Vallès
(Tramway Médiathèque)
Des hommes des femmes
Inerties et métamorphoses
anthropologiques
Jeudi 28 Juin 2012
-Accueil, 13 h 30
-Ouverture 13 h 45
Sexuations
problématiques ?
13 h 50, 14 h 10,
Pierre Cam, Droit,
Sociologie, Université de Nantes,
La femme
/sujet et objet de droit ? Hommes femmes
et droit du travail au prisme d’une
comparaison européenne
14 h 10, 14 h 30,
Marc Chatellier, Sciences de
l’éducation, Université de Nantes,
A l'école
élémentaire - et jusqu'à 8 ans - le
« sujet-apprenant » n'est pas sexué
14 h 30 h 14 h
50, Olivier Benedetto,
Sociologie Université de
Nantes
Les
marins-pêcheurs et leurs femmes, entre
pêche et maison quelle redéfinition de
places ?
14 h 50, 15 h 15 Discussion - 15 h 15,
15 h 25, Interlude
15 h 25, 15 h 45,
Carole Launai,
Sociologie, Université de Nantes,
De la
modélisation masculine des femmes
15 h
45, 16 h 05, Pascal Fugier,
Sociologie,
Université
Paris Diderot, Laboratoire de Changement
Social.
Portraits
d'hommes et de femmes sociologues. Le
sujet savant est-il un sujet sexué ?
16 h 05, 16 h 25, Bruno Lefebvre,
Anthropologie Université de Nantes,
Entre
deux mythes : transformisme et
transsexualité
16 h 25 16 h 50 Discussion.
16
heures 55 Evacuation de la salle
nécessairement achevée à 17 heures. |
Vendredi 29 Juin 2012 matin
-Accueil, 9 h
-Ouverture, régulation de la journée 9 h 15
Erotiques
9 h 25, 9 h 45,
Anne Hélias, Sociologie
Université de Paris V Sorbonne,
La passion comme modèle d'égalité
entre les hommes et les femmes ?
9 h 45, 10 h 10,
Eléonor Sire I. E. P. de
Lyon, Benoit Tellez, Sociologie,
Civilisation américaine, Université
François Rabelais Tours. Errance d’homme et figures
féminines dans Le Bleu du Ciel de
Georges Bataille
10 h 10, 10 h 30, Discussion 10 h 30, 10
h 45 Interlude
10 h 45 11 h 05, Constantin
Irodotou Philosophie Psychanalyse,
Université de Paris VIII
Le
désir est-il historique ?
11 h 05, 11 h 25,
Juliette Raynaud, Sciences de
l’information et de la communication,
CELSA, Paris Sorbonne,
La
représentation de la sexualité dans le
discours de Brava for Women in the Arts,
théâtre féministe à San Francisco
11 h 25 11 h 45
Discussion.________________________________________________
12 heures 14 heures déjeuner offert par
le Lestamp à ses invités à quelques
centaines de mêtres au N-0...
______________________________________________ |
Vendredi 29 Juin 2012 après-midi
Féminité à l’œuvre, féminité introuvable
14 h 10, 14 h 30,
Antigone Mouchtouris,
Sociologie, Université de Metz,
Le
féminin dans la cosmogonie grecque
14 h 30, 14 h 50,
Maryam Borghée,
Socio-anthropologie,
GSRL CNRS,
Soumise ou souveraine ? la figure des femmes en noir, Niqâb et
post-féminisme
14 h 50, 15 h 10,
Melchisedek
Chétima
Histoire, Anthropologie, Université
Laval (Canada) Le
chapeau de la maison est porté par la
femme.
Jeux de rôles à l’intérieur de la maison
dans les monts Mandara du Cameroun
15 h 10, 15 h
40, Discussion, 15 h 40, 16 heures,
Interlude
16 h, 16 h 20,
Rodolphe Gozegba de Bombembe,
Théologie,
Faculté de
Théologie Évangélique de Bangui
(République Centrafricaine)
Enjeux
socio-éthiques du statut de la femme
Ka’ba musulmane au nord de la
Centre-Afrique
16 h 20, 16 h 40,
Gildas Lescop, Sociologie,
Universités de Nantes et de
Picardie-Jules Verne (Amiens),
"Docs,
bretelles et porte-jarretelles : les
filles dans le mouvement skinhead"
16 h 40, 17 h
Joëlle Deniot, Sociologie
Université de Nantes Paroles
d’hommes, voix de femmes… l’écriture
sexuée des chansons
17 heures 17 h 30, discussion,
17 h 30, Interlude de clôture de la
journée
- Café,
thé,
Librairie Vent d’Ouest présente
exclusivement le vendredi 29 |
Samedi 30 Juin 2012 matinée et clôture
-Accueil, 9 h
-Ouverture, régulation de la matinée 9 h 15
La théorie du « genre » en question
9 h 25, 9 h 45,
Bernard Saladin d'Anglure,
Anthropologie, Université Laval Canada,
Repenser
transversalement un système social de
«genre», à la lumière du 3e sexe social
inuit
9 h 45, 10 h 05,
Josef Schovanec,
Philosophie, EHES S-INALCO,
Paris,
Les sources
d'émulation ont-elles un genre ? Du
féminin théologique aux pratiques
cultuelles dans l'islam chiite
duodécimain
10 h 05, 10 h 25, discussion, 10 h 25,
10 h 35, Interlude
10 h 35, 10 h 55,
Hervé Toussaint Ondoua
Philosophie, Université de
Yaoundé Cameroun La déconstruction
et la théorie du genre : une
déconstruction nouvelle anthropologie
médiatique
10 h 55, 11 h 15,
Gérard Dehier
Sociologie Université d’Angers,
Métamorphoses anthropologiques des
hommes et des femmes, au lu de leurs
relations respectives de l’expérience
des camps nazis
11 h 15, 11 h 35,
Jacky Réault Histoire
Sociologie Université de Nantes
Aux prismes
de « 1984 » et de la mondialisation :
L’idéologie du genre ou le nouveau pays
du mensonge déconcertant ?
11 h 35, 12 h 05,
Discussion
12 h 05 12 h30
Discussion générale sur le colloque et
ses horizons
– 12 h 30,
Clôture |
Appel à communiquer
pour un colloque se déroulant à Nantes
Amphithéâtre Jules Vallès,
les jeudi 28 (14 heures) vendredi 29 et samedi 30 juin 2012
(Jusqu'à 13 heures)
A l’invitation du LESTAMP
Des hommes, Des femmes
Inerties et métamorphoses anthropologiques
ARGUMENT |
Le
triomphe du mot puis d’une théorie du
genre, passée d’une interrogation
problématique du féminisme américain
(1972) à un emploi sociologique quasi
unanime sinon au statut de dogme
sanctionné voire pénalisable,
étonne, ou pire, n’étonne plus. Partant
d’une analyse du sexe social dont le
caractère novateur était tout relatif,
on semble se diriger vers l’idée et
l’institution de la toute puissance
individuelle sur une « orientation
sexuelle », sur les formes de vie,
la génération et les corps même,
alignés sur l’offre conjuguée des
techno-sciences chirurgicales et du
marché. Au point que réinterroger
l’antique expérience de l’humanisation
dans des catégories hommes/femmes qui se
sont avérées matricielles de la langue,
de l’esprit, de la parenté, de la
culture, de l’art… en un mot, de
l’apprentissage de l’altérité, semble
désormais incongru pour ne pas dire
tabou.
C’est l’objectif de ce
colloque interdisciplinaire où le questionnement
tant des sciences sociales et du droit que des
pratiques et des identifications dans le présent
et le passé des sociétés, accepterait la
transversalité anthropologique voire
philosophique.
|
Soumission
des projets, titre avant le 3 juin à 24 heures,
résumé (mille signes) au 10 juin à 18 heures au
plus tard.)
Les propositions de communications,
autour de mille signes, sont à adresser
avant le 3 juin conjointement à
joelle.deniot@wanadoo.fr;
jacky.reault@wanadoo.fr;
|
______________________________________
DEVELOPPEMENT
N’est-il pas étrange, que les sciences sociales
si promptes à se poser en dénonciatrices des
pouvoirs, des impositions normatives, ne
s’inquiètent pas, voire concourent à un
programme qui passe déjà à l’acte de rééducation
de sociétés entières et du remodelage de la
pensée des enfants interpellés hors de leur
famille et de tout système de valeur transmis,
comme si avant eux et hors d’eux il n’y avait eu
que sauvagerie.
Ce retour d’un Surveiller et punir, son
obsession du sexe et des rapports de force,
impose une ré-interrogation des enjeux tant
juridico-politiques, qu’anthropologiques : Il y
a, à l’inverse, dans la crise actuelle du monde,
urgence à solliciter avec respect les hommes et
les femmes réels, dans l’authenticité de leur
représentation d’eux-mêmes et celle des
modalités toujours à reconstruire de leurs
relations et de leurs rapports ?
N’y a-t-il pas à réaffirmer au-delà de l’ubris
déconstructiviste, des formes civilisationnelles,
certains fondamentaux du sujet sexué - ce
support naturel, symbolique, imaginaire, de
l’altérité augurale – comme seule alternative
encore humaine au narcissisme du même et à la
clôture des ego ?
Peut-on rester dans l’anthropologie en refusant
de hiérarchiser les nécessités fonctionnelles et
fictionnelles de la pérennité de l’expérience
humaine (G. Devereux), peut-on d’ailleurs rester
humain en rêvant comme les tyrans fous de
l’histoire à une trans humanité ? Peut-on
imposer aux milliards d’hommes et de femmes des
sociétés actuelles, une théorie et une sanction
du genre qui prennent comme norme la si
problématique exception transsexuelle ?
Les nœuds et délimitations du féminin et du
masculin ne sont-ils pas toujours polémiques,
toujours d’actualité et ce même si la thématique
omniprésente de l’égalité des droits semble
avoir balayé tout doute à ce propos ? Sans
chercher à essentialiser des identités, le
maintien d’une approche dialogique des façons
sexuées de naître et d’être au monde comme sujet
sensible, social, cognitif, créatif, ne
reste-t-il pas toujours heuristique ? A vouloir
au nom d’un souverain « construit social »
gommer la différenciation masculin /féminin,
n’est-ce pas, en particulier, toute la part
refoulée de l’ambivalence de chacun, toute la
part impensée de la féminité de l’espèce, la
part minorée d’un féminin civilisationnel qui se
trouve, ruse perverse de l’histoire, à nouveau
mise hors logos - tant au point de vue
des mœurs qu’au niveau de l’élaboration des
savoirs - ? L’infantilisation, la victimisation
des femmes par la théorie hégémonique de la
domination masculine (pour ne prendre que ce
paradigme) ne va-t-elle pas en ce sens ?
Entre les deux modèles, celui de la femme-objet
- où surfe notamment
l’hyper-sexualisation décomplexée des très
jeunes adolescentes - et celui de la
masculinisation de tout comportement
valorisable, quelle marge de jeu reste encore
ouverte à l’expression, à l’expérience, à la
stylisation d’une féminité inédite ? Á côté de
la thèse reconnue d’une féminisation de la
société, n’est-ce pas également celle d’une
paradoxale et mutilante disparition de la
féminité qu’il faut remettre au centre du
débat ? Si ces deux mouvements de
masculinisation et féminisation de la société
existent bien, demandons-nous comment ils se
manifestent, sur quel registre de tensions, de
contradictions peut-on les observer. Cherchant à
parer au danger, à l’injustice des statuts
hiérarchisés entre hommes et femmes n’est-on pas
en train de nourrir secrètement l’autre menace :
celle de l’effacement de l’irréductible
différend entre les sexes, vecteur d’une perte
de l’humain, désymbolisé dans
l’indifférenciation et l’homogène. Au regard de
l’ébranlement historique des identifications
sexuées, quelles sont les mutations positives de
la masculinité et de la féminité qui ont pu, qui
peuvent, qui pourraient perdurer ou voir le
jour ? Sur quels terrains, en quelles pratiques
émergent des métamorphoses ? Fait nouveau,
sidérant de la mondialisation et de ses
oligarchies, comment ces réappropriations
identitaires de temps long, ces acculturations
lentes à résonnances intimes se retrouvent-elles
sous injonction totalitaire d’un biopouvoir
- relayé par les sciences sociales - de
refaire en toute immodestie, un « humain
nouveau » en rupture totale, délirante avec le
sens commun de l’humanisation, en l’occurrence
la raison ? (P. Legendre)
Malgré l’inflation des discours désormais
convenus sur le genre, ce colloque se
donne l’ambition de débattre le plus librement
possible des thématiques suivantes qui ne sont
données là qu’à titre indicatif :
-
Souveraineté de l’ascendance (de la famille), de
l’Etat, ou d’appareils privés oligarchiques sur
la socialisation sexuée de l’enfance.
-
Une féminité non victimaire (figures du passé,
figures du présent)
-
Maintien ou transformations de modèles idéaux de
l’être masculin.
-
Groupes sociaux, cultures masculines cultures
féminines
-
Transformisme et idéologie du transsexualisme
-
Logiques sociales, juridiques, de l’égalité
abstraite
-
Féminin masculin dans l’art, la science, la
religion…
-
Sciences sociales, sexuation et diffusion
centrale mondialisée d’un nouveau
totalitarisme
Le 2 mai 2012, Joëlle-Andrée
Deniot professeur à l’Université de Nantes,
Jacky Réault Lestamp
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Note de
lecture envoyée à Book-google à propos de
Georges Devereux en prélude aux travaux du
colloque au printemps 2012
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